LES
LIVRES DE CORUM – LE GLAIVE ET L’ÉTALON
Dans
sa lutte contre les monstrueux Fhoi Myore, Corum peut se targuer d'avoir obtenu
deux résultats : le pays a été délivré du froid et le Grand Roi sauvé de la
folie. Reste à chasser l'envahisseur. Corum s'attelle à la tâche, armé d'un
glaive rouge forgée par le nain Goffanon, convaincu d'être manipulé par le
destin : cette victoire-là ne sera pas la sienne. Il se rend sur l'Ile des
Ruines, affronte les illusions suscitées par une puissance inconnue, chevauche
l'Etalon jaune et découvre le moyen d'attirer les Fhoi Myore sur l'unique
terrain où ils sont vulnérables. Et quand sonne l'heure de la bataille finale,
il se répète les paroles de la prophétie : « Méfie-toi d'une harpe,
d'un frère et de la beauté. » Corum, Corum, qu'as-tu fait de ton
éternelle jeunesse ?
Les Livres de Corum – Le Glaive et l’Étalon
Auteur
: Michael
Moorcock
Type
d'ouvrage : Fantasy
Première
Parution : 04 mars 1974
Edition
Française : 09 juin 2005
Titre en
vo : The
Sword and the Stallion
Pays
d’origine : Royaume-Uni
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 186
Mon
avis : Une fois de plus, j’aurais dévoré
un cycle complet en tout juste quelques semaines. Alors oui, je sais que les
productions de Michael Moorcock ne sont pas franchement longues et qu’en
moyenne, environ, on en est à moins de deux cent pages par volume, mais bon,
même ainsi, et vu le nombre de tomes des Elric, Hawkmoon et
autre Corum,
si ma lecture de ceux-ci fut si rapide, c’est qu’ils m’ont plut, et pas qu’un
peu d’ailleurs. Alors bien sur, et comme on peut le dire à chaque fois, ou
presque, tout n’est pas parfait, mais bon, dans l’ensemble, Le Glaive et l’Étalon conclut de manière
acceptable les aventures de notre dernier des Vadhaghs et, quelque part, c’est
le principal. La qualité, présente tout au long des divers volumes de la saga,
est donc toujours au rendez vous, ainsi que ses quelques défauts, bien entendu
(dans le désordre : peut être un peu trop court, raccourcis un peu facile
parfois etc.). Cependant, je ne vais pas forcement revenir dessus puisque cela
a déjà été dit et redit a de multiples reprises au cours de mes précédentes
critiques de l’œuvre et que, ce soit dans le fond ou dans la forme, ce sixième
tome est sensiblement équivalent a ses prédécesseurs. Reste bien entendu le
contenu, l’intrigue, et le final, bien évidement. Et là, on trouve tout de
suite quelque chose à dire. A la fin du cinquième tome, Le
Chêne et le Bélier, le lecteur avait laissé Corum et ses alliés dans
une paix toute relative en attendant le combat final et désespéré contre les
terrifiantes créatures des limbes, les Fhoi Myore. Les premières pages du Glaive et l’Étalon, donc, sont la suite
immédiate où l’on voit l’armée Mabden (ou humaine) se regrouper, se préparer,
échafauder des plans d’attaque et, dans la grande tradition celte, festoyer
même si les chances de réussite sont bien minces. Bien évidemment, il apparaît
au vu de celles-ci, du moins pour certains protagonistes, qu’au vu de leur plan
plus qu’hasardeux, une tentative quasiment aussi désespérée afin d’obtenir le
recours d’alliés pour le combat à venir apparaît comme étant nécessaire. Du
coup, une fois passé une première partie longue en descriptions (bigre, ça
existe chez Moorcock !?) et en bavardages, le départ de Corum et de son allié
Sidhi, le géant Ilbrec pour une île maudite où vivrait un peuple issu d’un
autre plan qui serait en mesure de vaincre les Fhoi Myore, lance véritablement
l’intrigue sur des chapeaux de roues, et ce, jusqu’au final. Car comme le
lecteur a pris l’habitude dans Les Livres de Corum, une fois le
héros parti dans sa quête (quelque qu’elle soit), l’aventure commence et là,
entre rebondissements, coup de théâtres, créatures monstrueuses, dangers
imminents et parfois, quelques Deux ex-machina, on ne s’ennuie plus une seule
seconde. A ce propos, cela m’arriva a chaque fois lors de chaque volume : une
entrée en matière tranquille, ou je prenais mon temps, puis après, un quasi non
stop jusqu’a la dernière ligne. Dans Le
Glaive et l’Étalon, on retrouve donc cette architecture narrative, et,
franchement, personnellement, si le procédé reste efficace, force est de
constater qu’au bout d’un moment, cela commence à lasser un peu. Mais bon,
malgré ce manque d’originalité flagrant, l’intrigue en elle-même reste plutôt captivante
et Corum, après moult péripéties, réussira à déjouer la menace des Fhoi Myore…
Cependant, le destin propre du Champion Eternel finira par le rattraper (sur ce
point, il y a quelques
incohérences regrettables avec La
quête de Tanelorn qui concluait le cycle de Hawkmoon laisse
présager une fin légèrement différente pour le dernier des Vadhaghs) et la
prédiction d’une vieille Mabden finira par se réaliser. Cette mort, car comme
vous l’avez deviné, Corum y passe, est peut être moins spectaculaire que celle
d’Elric, en son temps, mais elle n’en a pas moins un certain panache, étant
assez triste même si trop prévisible pour véritablement surprendre. Mais ce
final, que j’aurais peut être préféré plus grandiose, et qui semble un peu
écrit à la vas vite, conclu un cycle tout bonnement excellent, que j’aurais
prit énormément de plaisir à relire. Décidément, les multiples incarnations du
Champion Eternel se suivent, et malgré les points communs, leurs différences
rendent l’ensemble tout bonnement excellent et passionnant. Et personnellement,
je ne suis pas prêt d’oublier de si tôt les péripéties du Prince à la robe
écarlate, le charismatique Corum, peut-être, de mon point de vu, mon
incarnation du Champion Eternel préféré, rien que ça !
Points
Positifs :
-
Même si, de mon point de vu, Les
Chroniques de Corum restent inférieur a La
Trilogie des Épées, ce second cycle des aventures du dernier des Vadhaghs
reste de bonne qualité et, surtout, sa conclusion, Le Glaive et l’Étalon est a la hauteur de ce que l’on en attendait,
ne serais-ce que pour son final, prévisible mais qui marque les esprits.
-
La mort annoncée de Corum fait que, lorsque celle-ci survient, le lecteur est
tout sauf surpris, cependant, elle n’en reste pas moins assez triste pour un
héros oh combien charismatique et que l’on avait appris à apprécier.
-
Le combat final contre les Fhoi Myore.
-
Coté écriture, Moorcock est a mille lieux de ses débuts dans Elric et cela se voit, ne serais-ce que
dans le premier tiers de cet ouvrage avec ses longues descriptions. De même, on
sent que l’auteur a pris davantage de temps que pour Hawkmoon, écrit a la va-vite sur le coin d’une table.
Points
Négatifs :
-
Depuis La
Lance et le Taureau, on a droit pour la troisième fois à Corum qui part
en quête d’objets ou d’alliés qui s’avèrent indispensables pour sauver la mise.
Du coup, le procédé, usé jusqu’à la corde, finit par lasser même les fans les
plus compréhensifs de Moorcock…
-
La fin est bonne, certes, est l’on est triste pour Corum, cependant, qu’est ce
qu’elle est rapide, beaucoup trop rapide même !
-
Si Moorcock ne s’est pas emmêler les pinceaux avec La quête de Tanelorn où Corum connait un destin tout autre. D’ailleurs,
a bien y regarder, il y a pas mal d’incohérences…
Ma
note : 7,5/10
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