THE
BIRTH OF A NATION
Trente
ans avant la guerre de Sécession, Nat Turner est un esclave cultivé et un
prédicateur très écouté. Son propriétaire, Samuel Turner, qui connaît des
difficultés financières, accepte une offre visant à utiliser les talents de
prêcheur de Nat pour assujettir des esclaves indisciplinés. Après avoir été
témoin des atrocités commises à l’encontre de ses camarades opprimés, et en
avoir lui-même souffert avec son épouse, Nat conçoit un plan qui peut conduire
son peuple vers la liberté…
The Birth of a Nation
Réalisation : Nate
Parker
Scénario : Nate
Parker
Musique : Henry
Jackman
Production : Bron
Studios, Mandalay Pictures, Phantom Four et Tiny Giant Entertainment
Genre : Drame
historique
Titre
en vo : The Birth of a Nation
Pays
d'origine : États-Unis
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 07 octobre 2016
Durée : 110
mn
Casting
:
Nate
Parker : Nat Turner
Armie
Hammer : Samuel Turner
Mark
Boone Junior : le révérend
Walthall
Colman
Domingo : Hark Turner
Aunjanue
Ellis : Nancy Turner
Dwight
Henry : Isaac Turner
Aja
Naomi King : Cherry
Esther
Scott : Bridget Turner
Roger
Guenveur Smith : Isaiah
Gabrielle
Union : Esther
Penelope
Ann Miller : Elizabeth
Turner
Jackie
Earle Haley : Raymond Cobb
Tony
Espinosa : Nat Turner,
jeune
Jayson
Warner Smith : Earl Fowler
Jason
Stuart : Joseph Randall
Aiden
Flowers : John Clarke, jeune
Griffin
Freeman : Samuel Turner, jeune
Justin
M. Smith : Jethro
Jeryl
Prescott : Janice
Tom
Proctor : E.T. Brantley
Steve
Coulter : le général Childs
Katie
Garfield : Catherine
Turner
Dominic
Bogart : Hank Fowler
Brad
Schmidt : le lieutenant Akers
Nicole
Davis : Angel
Mon
avis : Reprenant le
même titre que le célèbre film de Griffith, sorti en 1915 et sans nul doute l’une
des œuvres cinématographiques les plus racistes de tous les temps, The Birth of a Nation, version 2016,
prend le contre pied de son prédécesseur en mettant en avant le sort des
esclaves et, plus précisément, en s’intéressant a la révolte de ces derniers en
1831, révolte qui vit la mort d’une soixante de blancs – hommes, femmes et
enfants – et d’une centaine de noirs, suite aux représailles. Un sujet
polémique, donc, pour un postulat de départ certes intéressant mais néanmoins
clivant puisque, après tout, même si l’on peut comprendre le sentiment de
révolte des esclaves et leur haine de leurs maitres, il est difficile de
cautionner les massacres commis par ces derniers a l’encontre des femmes et des
enfants. Mais bon, malgré ce fait, on était en droit d’attendre de ce The Birth of a Nation qu’il soit, au
moins, aussi bon, par exemple, qu’un 12 Years a
Slave qui, déjà, était loin d’être un chef d’œuvre absolu mais qui possédait
suffisamment d’éléments pour nous toucher et nous émouvoir, or, après visionnage
de la chose, il apparait que le film du sieur Nat Parker ne tient absolument
pas la comparaison, loin de là… Ainsi, malgré un début pour le moins
prometteur, il apparait rapidement que le réalisateur à souhaiter s’en tenir a
une vision strictement clivante de la problématique de l’esclavage : non
pas que je nie que le sort des esclaves était horrible et que bien des
propriétaires terriens se comportaient comme des sadiques, mais, ne même pas
proposer ne serais-ce qu’un personnage blanc plus ou moins positif, un minimum
compatissant, faire l’impasse sur les idées progressistes des états du nord, c’est
créer un raccourci facile qui, de mon point de vu, justifie l’injustifiable, c’est-à-dire,
les massacres a venir. Ensuite, il y a pas mal d’incohérences, ici et là, comme
ce mariage oh combien facile entre deux esclaves qui ne vivent même pas dans
les mêmes plantations ou le fait que, dans l’affrontement final, une troupe
armée de fusils se fait débordée et battre par des hommes uniquement pourvus d’armes
blanches. Ajoutons a cela une contre vérité historique – Nat Turner ne se rend
pas mais est retrouvé alors qu’il était en fuite, ce qui n’est pas tout a fait
la même chose – et le fait que, histoire d’atténuer la chose, on ne voit que
des hommes blancs adultes se faire tuer par les esclaves et on comprendra, très
rapidement, que ce The Birth of a Nation
se joue allègrement de la vérité, mettant en avant les éléments qui l’arrange
et occultant les autres. C’est tout de même dommage car le sujet en lui-même mérite
largement qu’on s’y attarde, qu’on le mette en avant, que l’on pointe du doigt
ce passage honteux de l’histoire américaine, cependant, a un moment donné,
jouer avec la réalité et occulter les faits, aussi déplaisants soient-ils – Nat
Turner était loin d’être un saint mais sa révolte et sa lutte se comprennent aisément
– desservent cette œuvre plus qu’elle ne la servent. Du coup, au final, plutôt que
d’avoir droit a un bon film sur l’esclavage qui nous aurait touché, The Birth of a Nation version 2016 rate
le coche alors que, en toute sincérité, au vue de l’histoire de cette révolte
de 1831, il y avait vraiment de quoi faire beaucoup mieux…
Points
Positifs :
-
Sans atteindre des sommets, The Birth of a Nation est un film qui se regarde plutôt bien et
assez plaisant, même, par moments. Le savoir faire américain a une fois de plus
frapper, et il est clair que, malgré tous ses défauts, ce long métrage est loin
d’être inintéressant, loin de là.
- Certaines scènes sont terribles et réussissent a
nous toucher et oui, mille fois oui, s’il y a bien eu quelques propriétaires où
le sort de leurs esclaves était plus ou moins correct, du moins, pour des
hommes privés de liberté, la plupart du temps, c’était une horreur sans nom et,
en regardant ce film, il faut se dire que la réalité était encore pire !
- Mettre en avant la fameuse révolte des esclaves du
mois d’aout 1831 était, sans nul doute, une fort bonne idée.
Points
Négatifs :
- Pour
un film censé nous montrer la naissance d’une nation, je vois davantage une
guerre entre deux peuples, les hommes blancs et les hommes noirs, où les
premiers sont tous des salauds sans nom et les seconds des combattants de la liberté.
Alors certes, la révolte des esclaves est compréhensible et on ne peut que
prendre fait et cause pour eux, cependant, si le film aurait été plus nuancé,
il aurait gagné en intérêt.
-
Pourquoi occulter les massacres de femmes et d’enfants commis lors de la
révolte ? Finalement, nier la réalité nuit plus au film qu’autre chose,
surtout que l’on comprend parfaitement le sentiment de colère des esclaves et
la haine qu’ils éprouvent vis-à-vis des blancs. Ici, on a plus l’impression que
le réalisateur préfère occulter les faits dérangeants, histoire de nous présenter
une histoire plus présentable de cette révolte.
-
Quelques raccourcis navrants, peu de personnages qui marquent vraiment les
esprits.
-
Donner le même titre a ce film que le The Birth of a Nation de 1915, œuvre glorifiant le Ku Klux Klan,
était un exercice casse gueule et il aurait fallut que la version moderne soit
un chef d’œuvre incontestable, or, il n’en est rien, loin de là même…
Ma
note : 6/10
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