LES
AVENTURES DE TINTIN – LE SCEPTRE D’OTTOKAR
Sur
le banc d’un parc, Tintin trouve une sacoche. Elle appartient au professeur
Alambique, dont l’adresse figure dedans. Située dans les environs, Tintin s’y
rend, et fait la connaissance du professeur, expert ès sigillographies, qui lui
propose de l’accompagner en Syldavie, pays d’Europe Centrale, pour y étudier
les seaux encore énigmatiques de ce pays. Après avoir quitté le professeur,
Tintin surprend une conversation à l’appartement du dessous concernant le
professeur et lui-même. Intrigué, il piste un des hommes, qui le mène à un
restaurant syldave. Pensant que la coïncidence est trop grande, Tintin décide
d’accepter la proposition du professeur, afin de lever le mystère.
Les Aventures de Tintin – Le Sceptre d'Ottokar
Scénario
: Hergé
Dessins
: Hergé,
Edgar P. Jacobs
Couleurs : Hergé
Couverture : Hergé
Editeur
: Casterman
Genre : Aventure,
Franco-Belge
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : 1947
Nombre
de pages : 62
Mon
avis : Huitième
volume des célèbres Aventures de Tintin,
Le Sceptre d’Ottokar est un album
dans la ligne droite des premiers tomes de la saga, ceux où Haddock n’a pas
encore fait son apparition et où Tintin, si l’on met de coté les frères Dupondt
qui sont accessoires, a pour seul compagnon son fidèle chien, Milou. Cependant,
scénaristiquement, nous sommes a mille lieux des premiers albums – comme le
fameux Tintin
au pays des Soviets dont je vous ai parlé il y a quelques jours –
puisque, en plus d’une intrigue captivante et qui nous entraine dans course
contre la montre endiablée pour sauver le trône d’un monarque dans une Europe
centrale imaginaire – oui, la Syldavie et la Bordurie n’existent pas – pour le
simple quidam qui connait un minimum l’Histoire, il apparait clairement qu’ici,
Hergé s’est fortement inspiré de l’actualité de son époque (pour rappel, cet
album est paru en 1939) et que des événements comme l'Anschluss ou que des
figures réelles comme Hitler et Mussolini – dont la contraction des noms aura
donner Müsstler, dirigeant de la Bordurie – y sont parfaitement identifiables. Du
coup, ce Sceptre d’Ottokar apparaitra
de manière différente suivant les lecteurs : les plus jeunes et les billes
en Histoire n’y trouveront qu’une agréable aventure de notre reporter a la houppette
tandis que les autres, eux, plus informés des choses historiques, apprécieront
les multiples références et les événements qui ont inspiré Hergé pour la
création de cet album. Si l’on ajoute à cela le fait qu’avec la création de la
Syldavie, Hergé a poussé le vice jusqu’à créer une histoire crédible a son pays
imaginaire et même une langue a ses habitants, force est de constater qu’il est
évidant que ce Sceptre d’Ottokar est
bien plus qu’une simple aventure… mais bon, avec Tintin, on a l’habitude de
cela depuis longtemps…
Points
Positifs :
-
Une aventure typique de ce qu’étaient les Aventures
de Tintin sans le Capitaine Haddock, peut-être un peu moins drôles mais
néanmoins excellentes, ce Sceptre d’Ottokar
ne dérogeant pas a la règle, surtout que l’intrigue, plutôt bien ficelée et
riche en rebondissements, devient très rapidement captivante.
-
La création de deux états imaginaires d’Europe centrale – même s’il est aisément
facile de voir d’où vient l’inspiration d’Hergé – et que l’on retrouvera encore
quelques fois par la suite, dans d’autres albums. Mais Hergé a été plus loin en
inventant un passé, une histoire a la Syldavie, ainsi que quelques coutumes et
une langue.
- En
dénonçant la politique agressive de l’Allemagne Nazie vis-à-vis de ses voisins
et en nommant presque les deux dictateurs de l’époque qu’étaient Hitler et
Mussolini, Hergé, mine de rien, prend quelques risques surtout si l’on se rappelle
que quelques mois après la sortie de cet album, la Belgique fut occupée. Un
petit rappel pour tous ceux qui auront toujours cherché des noises au créateur
de Tintin…
Points
Négatifs :
-
En dehors, bien entendu, du tout premier album, Tintin au pays des Soviets, il n’y a pas de mauvais Tintin a proprement parler mais
uniquement des bons et des très bons – voir exceptionnels – Tintins. Ici, nous sommes dans la
catégorie bons, car malgré toutes les qualités de ce Sceptre d’Ottokar, force est de constater que bien d’autres albums
lui sont largement supérieurs…
Ma
note : 8/10
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