LE
FILS DE SAUL
Octobre
1944, Saul Ausländer, prisonnier juif hongrois à Auschwitz, fait partie du
Sonderkommando de l'un des fours crématoires, groupe d'ouvriers strictement
séparé du reste du camp et qui, tout en attendant leur propre exécution à tout
moment, est forcé de participer à la crémation et à la dispersion des cendres
des victimes de l'extermination massive. Saul croit reconnaître son fils dans
un enfant mort, et décide de tenter de le sauver de l'incinération et d'entrer
en contact avec un rabbin, avec qui il l'enterrera selon le rite approprié.
Entre-temps le Sonderkommando désespéré se prépare à se révolter et à saccager
le crématorium, mais Saul se détourne d'eux et a pour seule obsession de mener
à bien son projet, pour son fils dont il n'avait pas su s'occuper de son vivant.
Le Fils de Saul
Réalisation : László
Nemes
Scénario : László
Nemes et Clara Royer
Musique : László
Melis
Production : Laokoon
Filmgroup, Hungarian Film Fund et
Laokoon Film Arts
Genre : Drame
Titre
en vo : Saul fia
Pays
d'origine : Hongrie
Langue
d'origine : hongrois, yiddish, allemand et
polonais
Date
de sortie : 11 juin 2015
Durée : 107
mn
Casting
:
Géza
Röhrig : Saul
Levente
Molnár : Abraham
Urs
Rechn : Biedermann
Todd
Charmont : Braun
Sándor
Zsótér : le docteur
Uwe
Lauer : Voss
Christian
Harting : Oberscharführer Busch
Kamil
Dobrowolski : Mietek
Mon
avis : L’Holocauste a
souvent été représenté au cinéma, cependant, rares ont été les films qui l’on
été de manière a marquer durablement les esprits, car bon, comment dire, pour
une œuvre comme La
Liste de Schindler, pure chef d’œuvre du septième art, n’en déplaise a
certains, combien de plantages ont put paraitre dans nos salles obscures ?
Cependant, dans le cas du Fils de Saul,
les choses sont, fort heureusement, fort différentes… ainsi, a mille lieux du
navet prétentieux et donneur de leçons que put être La
Rafle en son temps, le long métrage de László Nemes met tout
sentimentalisme de coté pour ne nous montrer que la réalité la plus crue, celle
des horreurs d’un camp d’extermination, celui d’Auschwitz, le
plus tristement célèbre, mais en mettant l’accent sur des hommes et des femmes
un peu particulier, les fameux et bien souvent méconnus Sonderkommando, c’est-à-dire,
des prisonniers, juifs pour la plupart, travaillant pour les nazis dans les
camps et forcés de participer au processus de la solution finale. Un postulat
de départ original, donc, mais, et c’est là l’une des bonnes idées de ce film,
sans le moindre jugement vis-à-vis de ces hommes – comme ce fut un peu le cas
dans The Reader,
bon film, pourtant, au demeurant. Ainsi, dans Le Fils du Saul, nous assistons, tout au long de prêt de deux
heures, principalement à deux choses : a une succession, donc, des taches
réalisées par ces hommes, de l’accompagnement des nouveaux arrivés jusqu’à la
dispersion de leurs cendres en passant par le tris des effets personnels, mais
aussi, et c’est là le fil conducteur du film, a la volonté d’un homme, le
fameux Saul du titre, qui, croyant reconnaitre son fils mort, souhaite
absolument l’enterrer dignement, ce qui le poussera a commettre bien des
actions dangereuses qui le mettront en danger. Bref, avec ce résumé des grandes
lignes de ce long métrage, on était en droit d’attendre que Le Fils de Saul fut une belle réussite
sauf que là, je serais un peu plus dubitatif : ainsi, si la thématique est
intéressante, si l’esthétique (ah, tous ces plans séquences qui se succèdent)
est une merveille et si la sobriété de la chose est un choix judicieux, a un
moment donné, il manque un je ne sais quoi qui en aurait fait une véritable
réussite… Peut-être une interaction entre les protagonistes un peu plus
importante, peut-être des dialogues plus nombreux, peut-être un sentiment d’immersion
un peu trop présent par moments ? Bref, un bon film, certes, qui mérite le
détour de par son sujet et son esthétisme mais qui, quelque part, rate un peu
le coche de par quelques longueurs un peu trop gênantes par moments…
Points
Positifs :
- Esthétiquement,
c’est plutôt magnifique et je ne me lasse pas de tous ces plans séquences qui
se succédaient, surtout au début. De même, la proximité de la caméra lors de
certaines scènes est une bonne chose, ainsi que le choix des couleurs, sombres
sans tomber dans l’obscurité la plus totale comme bon nombre de films hollywoodiens.
-
Un film sur les Sonderkommando, je peux me tromper mais il n’y en a pas des tas ?!
-
Aucun sentimentalisme, aucun jugement vis-à-vis de ces hommes, cela nous change…
-
Le postulat de départ : ainsi, cet homme qui travaille contraint et forcé
au milieu de centaines de milliers de mort et qui sait que de toutes façons,
son sort est scellé, ne souhaite qu’une chose, enterrer dignement son fils… ou,
du moins, celui qu’il croit être son fils.
Points
Négatifs :
-
Il y a tout de même pas mal de longueurs dans ce film.
-
L’absence de sentimentalisme comme il y en a tant dans les productions
américaines est indéniablement une bonne chose, cependant, on passe presque d’un
extrême a l’autre et j’ai eu du mal, par moments, a être toucher par le héros.
-
Un manque plutôt conséquent d’interactions entre les protagonistes la plupart
du temps. Suivre Saul de bout en bout, c’est une bonne idée, par contre, les
autres passent quasiment au second plan.
Ma
note : 7/10
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