LE
CYCLE D’ELRIC – LA SORCIÈRE DORMANTE
Elric
est de retour. Une sombre fête commence. Les regards rouges du prince albinos
percent l'apocalypse et défient l'entropie, les monstres assoiffés de sang, les
tourbillons furieux des barbares en sueur quêtant n'importe quoi ! Mais son
plus mortel ennemi, c'est peut-être sa propre épée, Stormbringer, au pouvoir
maléfique, buvant les âmes de ses victimes et communiquant leur force à l'homme
qui la porte... Est-il son maître ou son esclave ? A-t-elle partie liée avec
Arioch des Sept Ténèbres, seigneur du Chaos, qu'il s'épuise à combattre ?
Faible et sarcastique, maladif et sans scrupules, fataliste à ses heures, poète
et désespéré, Elric doute. Il dit : «La justice n'existe pas. Il faut
l'inventer» Faites comme lui, inventez ce que vous faites. N'obéissez
pas.
Le Cycle d’Elric – La Sorcière dormante
Auteur
: Michael
Moorcock
Type
d'ouvrage : Dark Fantasy
Première
Parution : 17 mai 1971
Edition
Française : 27 février 2006
Titre en
vo : The
Sleeping Sorceress
Pays
d’origine : Royaume-Uni
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Michel
Demuth
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 187
Mon
avis : Le Cycle
d’Elric poursuit son petit bonhomme de chemin, alternant entre les
premiers textes et d’autres, plus ou moins récents, et, dans ce cinquième
volume, La Sorcière dormante, datant
du tout début des années 70, Michael Moorcock, nous propose, avec les trois
nouvelles qui composent ce roman, de retrouver le prince albinos aux prises
avec son nouvel ennemi, le sorcier de Pan Tang, le cruel et fort vindicatif
Theleb K'aarna. De plus, l’auteur britannique en profite pour réutiliser un
personnage intéressant du cycle, la sorcière Myshella, que l’on avait
rencontrée dans le tome précédant, Elric
le nécromancien, et plus précisément dans la nouvelle Le songe du Comte Aubec. D’ailleurs, si
la lutte entre Elric et Theleb K'aarna semble occuper la majeur partie de l’intrigue,
la relation que le dernier prince de Melniboné entretient au cour de cette
ouvrage avec la belle et fascinante Myshella (qui lui rappelle tant sa douce
Cymoril) est primordiale pour l’ensemble du cycle, nous montrant que petit à
petit, l’ancien serviteur du Chaos, commence à basculer vers la Loi, de part sa
rencontre avec l’une des servantes de celle-ci, évidement, mais surtout en se
rendant compte que ses actes, depuis longtemps, étaient plus qu’ambigus à
l’encontre de ses prétendus seigneurs. Les trois nouvelles sont assez agréables
à lire et suffisamment captivantes pour que l’on ne s’ennuie pas une seule
seconde. Dans la première, Le Tourment du
dernier Seigneur, l’on découvre comment, alors qu’Elric et Tristelune
pourchassaient Theleb K'aarna, se fait la rencontre avec Myshella la sorcière,
qui, forcement, a mal à partir avec le sorcier qui souhaite se débarrasser d’elle.
Bien évidement, nos deux héros réussiront à la sauver mais la nouvelle qui
n’aurait put être qu’un simple prétexte à justifier la rencontre entre Elric et
Myshella, se retrouve sublimée par un final apocalyptique où le prince
sanguinaire est tout simplement pris d’une folie meurtrière. Ensuite, dans Piège pour un prince pâle, on a le
plaisir de retrouver un personnage assez charismatique que l’on avait rencontré
dans le premier tome, Rackhir le Rouge, qui depuis, vit dans la mythique
Tanelorn. Encore une fois, il faudra déjouer les pièges tendus par le maléfique
Theleb K'aarna, cette fois ci allié aux mendiants de Nadsokor, une ville digne
de la Cour des Miracles mais en puissance mille. Nouvelle sympathique, certes,
mais inférieur, selon moi, aux autres nouvelles qui composent ce cinquième
tome. Quant à la dernière de celle-ci, Trois
héros pour un seul dessein, on voit l’union d’Elric avec deux autres
incarnations du Champion Eternel : Corum et Erekosë. Les trois hommes se
voient, au court de leurs aventures respectives, dans l’obligation de joindre
leurs forces afin de libérer le compagnon de Corum, le fantasque Jhary-A-Conel,
emprisonné dans une tour qui ne cesse de naviguer entre les divers plans, ne
restant que quelques instants dans chacun d’eux. Une nouvelle assez plaisante
qui nous en apprend beaucoup sur le multivers et le Champion Eternel. Au final,
même si tout n’est pas parfait, La Sorcière
dormante se révèle être un bon cru de Moorcock, qui se lit assez rapidement
tant les nouvelles qui la composent sont captivantes : de l’action, de sombres
sortilèges, des créatures redoutables, de véritables combats homériques (eh,
Elric abat un Dieu !), mais aussi de l’amour et le désespoir le plus total. « Maudit, maudit, maudit ! » hurle Elric
dans un final dramatique, mais comme chacun sait, c’est lui qui est
véritablement maudit, ce qui, bien entendu, fait tout le charme du personnage.
Vivement la suite !
Points
Positifs :
-
Il est évidant que La Sorcière dormante
n’est pas le meilleur tome du cycle, cependant, par le biais de trois nouvelles
plutôt captivantes, il n’en reste pas moins suffisamment plaisant et réussi
pour satisfaire les fans du Prince albinos.
-
La première nouvelle, Le Tourment du
dernier Seigneur se révèle indispensable quant au lent basculement d’Elric
quant à ses allégeances futures. De plus, il met en scène une certaine reine Myshella,
personnage qui marque grandement ce cinquième tome.
-
Trois héros pour un seul dessein pour
la rencontre entre Elric, Corum et Erekosë et qui nous renvoi bien entendu a
celle qui avait eu lieu dans Le
Navigateur sur les mers du destin – manque Hawkmoon à l’appel.
-
Piège pour un prince pâle pour Elric
qui abat un Dieu, rien que ça !
-
Un cinquième tome qui brille par une action omniprésente, ce qui nous change un
peu des autres volumes, plus contemplatifs par moments.
Points
Négatifs :
-
Si dans l’ensemble, La Sorcière dormante
reste plutôt plaisant a la lecture, force est de constater que ce n’est pas le
meilleur tome de la saga, loin de là. Les nouvelles sont sympathiques, tout
cela se lit bien et vite, mais il manque un petit quelque chose qui fait qu’aucune
d’entre elles n’est indispensable.
-
Encore une fois, on retrouve un des principaux défauts de la saga, surtout pour
ce qui est de ses tomes les plus anciens, je veux bien évidement parler du fait
que ces romans, ces nouvelles, sont beaucoup trop courtes. Dommage car lorsque Moorcock
prendra davantage de temps pour soigner son écriture, ce sera sur des histoires
plus récentes et franchement moins réussies.
Ma
note : 7,5/10
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