mercredi 22 mars 2017

LE CYCLE D’ELRIC – LA SORCIÈRE DORMANTE


LE CYCLE D’ELRIC – LA SORCIÈRE DORMANTE

Elric est de retour. Une sombre fête commence. Les regards rouges du prince albinos percent l'apocalypse et défient l'entropie, les monstres assoiffés de sang, les tourbillons furieux des barbares en sueur quêtant n'importe quoi ! Mais son plus mortel ennemi, c'est peut-être sa propre épée, Stormbringer, au pouvoir maléfique, buvant les âmes de ses victimes et communiquant leur force à l'homme qui la porte... Est-il son maître ou son esclave ? A-t-elle partie liée avec Arioch des Sept Ténèbres, seigneur du Chaos, qu'il s'épuise à combattre ? Faible et sarcastique, maladif et sans scrupules, fataliste à ses heures, poète et désespéré, Elric doute. Il dit : «La justice n'existe pas. Il faut l'inventer» Faites comme lui, inventez ce que vous faites. N'obéissez pas.


Le Cycle d’Elric – La Sorcière dormante
Auteur : Michael Moorcock
Type d'ouvrage : Dark Fantasy
Première Parution : 17 mai 1971
Edition Française : 27 février 2006
Titre en vo : The Sleeping Sorceress
Pays d’origine : Royaume-Uni
Langue d’origine : anglais
Traduction : Michel Demuth
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 187

Mon avis : Le Cycle d’Elric poursuit son petit bonhomme de chemin, alternant entre les premiers textes et d’autres, plus ou moins récents, et, dans ce cinquième volume, La Sorcière dormante, datant du tout début des années 70, Michael Moorcock, nous propose, avec les trois nouvelles qui composent ce roman, de retrouver le prince albinos aux prises avec son nouvel ennemi, le sorcier de Pan Tang, le cruel et fort vindicatif Theleb K'aarna. De plus, l’auteur britannique en profite pour réutiliser un personnage intéressant du cycle, la sorcière Myshella, que l’on avait rencontrée dans le tome précédant, Elric le nécromancien, et plus précisément dans la nouvelle Le songe du Comte Aubec. D’ailleurs, si la lutte entre Elric et Theleb K'aarna semble occuper la majeur partie de l’intrigue, la relation que le dernier prince de Melniboné entretient au cour de cette ouvrage avec la belle et fascinante Myshella (qui lui rappelle tant sa douce Cymoril) est primordiale pour l’ensemble du cycle, nous montrant que petit à petit, l’ancien serviteur du Chaos, commence à basculer vers la Loi, de part sa rencontre avec l’une des servantes de celle-ci, évidement, mais surtout en se rendant compte que ses actes, depuis longtemps, étaient plus qu’ambigus à l’encontre de ses prétendus seigneurs. Les trois nouvelles sont assez agréables à lire et suffisamment captivantes pour que l’on ne s’ennuie pas une seule seconde. Dans la première, Le Tourment du dernier Seigneur, l’on découvre comment, alors qu’Elric et Tristelune pourchassaient Theleb K'aarna, se fait la rencontre avec Myshella la sorcière, qui, forcement, a mal à partir avec le sorcier qui souhaite se débarrasser d’elle. Bien évidement, nos deux héros réussiront à la sauver mais la nouvelle qui n’aurait put être qu’un simple prétexte à justifier la rencontre entre Elric et Myshella, se retrouve sublimée par un final apocalyptique où le prince sanguinaire est tout simplement pris d’une folie meurtrière. Ensuite, dans Piège pour un prince pâle, on a le plaisir de retrouver un personnage assez charismatique que l’on avait rencontré dans le premier tome, Rackhir le Rouge, qui depuis, vit dans la mythique Tanelorn. Encore une fois, il faudra déjouer les pièges tendus par le maléfique Theleb K'aarna, cette fois ci allié aux mendiants de Nadsokor, une ville digne de la Cour des Miracles mais en puissance mille. Nouvelle sympathique, certes, mais inférieur, selon moi, aux autres nouvelles qui composent ce cinquième tome. Quant à la dernière de celle-ci, Trois héros pour un seul dessein, on voit l’union d’Elric avec deux autres incarnations du Champion Eternel : Corum et Erekosë. Les trois hommes se voient, au court de leurs aventures respectives, dans l’obligation de joindre leurs forces afin de libérer le compagnon de Corum, le fantasque Jhary-A-Conel, emprisonné dans une tour qui ne cesse de naviguer entre les divers plans, ne restant que quelques instants dans chacun d’eux. Une nouvelle assez plaisante qui nous en apprend beaucoup sur le multivers et le Champion Eternel. Au final, même si tout n’est pas parfait, La Sorcière dormante se révèle être un bon cru de Moorcock, qui se lit assez rapidement tant les nouvelles qui la composent sont captivantes : de l’action, de sombres sortilèges, des créatures redoutables, de véritables combats homériques (eh, Elric abat un Dieu !), mais aussi de l’amour et le désespoir le plus total. « Maudit, maudit, maudit ! » hurle Elric dans un final dramatique, mais comme chacun sait, c’est lui qui est véritablement maudit, ce qui, bien entendu, fait tout le charme du personnage. Vivement la suite !


Points Positifs :
- Il est évidant que La Sorcière dormante n’est pas le meilleur tome du cycle, cependant, par le biais de trois nouvelles plutôt captivantes, il n’en reste pas moins suffisamment plaisant et réussi pour satisfaire les fans du Prince albinos.
- La première nouvelle, Le Tourment du dernier Seigneur se révèle indispensable quant au lent basculement d’Elric quant à ses allégeances futures. De plus, il met en scène une certaine reine Myshella, personnage qui marque grandement ce cinquième tome.
- Trois héros pour un seul dessein pour la rencontre entre Elric, Corum et Erekosë et qui nous renvoi bien entendu a celle qui avait eu lieu dans Le Navigateur sur les mers du destin – manque Hawkmoon à l’appel.
- Piège pour un prince pâle pour Elric qui abat un Dieu, rien que ça !
- Un cinquième tome qui brille par une action omniprésente, ce qui nous change un peu des autres volumes, plus contemplatifs par moments.

Points Négatifs :
- Si dans l’ensemble, La Sorcière dormante reste plutôt plaisant a la lecture, force est de constater que ce n’est pas le meilleur tome de la saga, loin de là. Les nouvelles sont sympathiques, tout cela se lit bien et vite, mais il manque un petit quelque chose qui fait qu’aucune d’entre elles n’est indispensable.
- Encore une fois, on retrouve un des principaux défauts de la saga, surtout pour ce qui est de ses tomes les plus anciens, je veux bien évidement parler du fait que ces romans, ces nouvelles, sont beaucoup trop courtes. Dommage car lorsque Moorcock prendra davantage de temps pour soigner son écriture, ce sera sur des histoires plus récentes et franchement moins réussies.

Ma note : 7,5/10

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