LE
CYCLE D’ELRIC – LA FORTERESSE DE LA PERLE
Elric
s'est égaré dans le Désert des Soupirs; il a franchi les sables où s'abîment
les voyageurs; le voici à Quarzhasaat, la ville engloutie par la marée des
dunes, où nulle caravane n'a jamais abouti. Trop tard peut-être : Elric délire,
Elric agonise. Où est l'élixir qui lui rendra ses forces ? Et s'il boit
l'élixir, où trouver l'antidote ? Finalement il accepte un pacte : en trois
semaines, il va quérir la Perle au Cœur du Monde. Et le voilà parti pour
l'Oasis Fleur d'Argent C'est là que Varadia, la Sainte Fille des nomades
bauradim, dort d'un sommeil surnaturel. C'est là qu'on peut se frayer un chemin
vers les Royaumes du Rêve, où se dresse, dit-on, la Forteresse de la Perle.
Mais comment s'orienter, sans les Voleurs de Songes, dans ces terres fictives ?
Et comment affronter les Aventuriers Magiciens, sachant que Stormbringer, la
Buveuse d'Ames, ne pourra rien contre ces chimères issues de l'imagination ?
Le Cycle d’Elric – La Forteresse de la Perle
Auteur
: Michael
Moorcock
Type
d'ouvrage : Dark Fantasy
Première
Parution : 4 septembre 1989
Edition
Française : 27 octobre 2005
Titre en
vo : The
Fortress of the Pearl
Pays
d’origine : Royaume-Uni
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Daphné
Halin
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 256
Mon
avis : Il n’est pas évidant de se plonger
dans un cycle comme celui d’Elric,
dont l’auteur, depuis des décennies, s’évertue à lui donner diverses suites et
autres préquelles, au point que, fort de dix volumes officiels au jour
d’aujourd’hui (éditions Pocket), l’on
se retrouve à passer d’écrits datant des années 60 à d’autres plus récents,
comme ce deuxième tome, La Forteresse de
la Perle, qui, chronologiquement parlant, est en fait l’un des tous derniers
écrits par l’auteur. D’ailleurs, cela se voit, ne serais ce que part le style
d’écriture et la longueur de celui-ci : désormais, plus de nouvelles mais un
véritable roman, bien plus d’ailleurs que pour Elric
des Dragons. Cependant, la question qui nous taraude est la suivante :
Michael Moorcock à t’il eut raison de nous proposer une énième aventure de son
héros le plus célèbre, Elric, le souverain albinos de Melniboné, ou bien, comme
le prétendent certains, aurait il mieux fait de s’en abstenir ? Franchement, La Forteresse de la Perle, vingt ans
après sa parution provoque encore maints débats contradictoires et nombreux
sont ceux qui ne la portent pas dans leurs cœurs. D’ailleurs, pour être tout à
fait franc, les premières pages de La
Forteresse de la Perle m’avaient laissé légèrement perplexe quant à la
qualité de l’œuvre : si l’idée de retrouver Elric, à l’époque où il parcourait
les jeunes royaumes avant son retour funeste dans sa patrie (véritable
commencement du cycle par ailleurs) pouvait paraître bonne, encore fallait il
que cela vaille le coup et bon, comment dire, j’étais loin d’en être persuader
au départ. Une aventure d’Elric en plein désert, dans un royaume fort semblable
a notre Arabie moyenâgeuse, en quête d’un quelconque trésor ; franchement, il
n’y avait pas de quoi fouetter un chat même si la lecture n’en restait pas
moins intéressante, sans être transcendante. Bref, tout ceci pouvait parfaitement
paraître plus que dispensable et, alors que j’avançais petit à petit dans le
récit, je commençais à être convaincu que certains avaient raison à plus d’un
titre que l’on avait là le tome le plus faible de la saga. Et puis, subitement,
alors que l’ennuie commençait à poindre le bout de son nez, voila que, ce qui
apparaissait au départ comme étant une simple chasse au trésor sa métamorphosa
en un curieux récit rempli d’onirisme, où règne l’imprévu et qui nous entraîna
très loin, dans le magnifique et non moins inquiétant monde des rêves. Accompagnée
d’une belle et mystérieuse Voleuse de Songes, notre albinos favori, toujours
aussi tourmenté et indécis, s’aventure donc dans un monde digne de celui d’Alice au pays des merveilles, avec des
soupçons de L’Enfer de La Divine Comédie, un monde captivant,
dangereux, où l’on retrouve toutes les craintes mais aussi les espoirs des
humains, qui bien souvent s’y perdent. Un monde pessimiste où les dangers,
oniriques n’en sont pas moins réels, peut être même plus que dans la réalité et
où Elric et sa compagne connaitront bien des dangers, à la fois physiques que mentaux
car, au royaume des songes, les tentations sont nombreuses et bien souvent
imprévisibles et surprenantes. Et justement, c’est là la grande force de ce récit
qui, s’il se lit comme un excellant roman d’aventure, nous entraîne dans un
univers peu commun, qui nous amène à nous poser à la fois des questions sur les
aspirations et les craintes de tout à chacun, mais aussi qui nous en apprend
plus sur le fameux multivers cher à l’auteur. Hélas, alors que l’on pouvait
espérer de ce voyage en terres oniriques le meilleur, ce n’est pas vraiment le
cas : ainsi, si l’on passera très rapidement sur une version française
tout bonnement désastreuse, on ne pourra nier que le principal défaut de La Forteresse de la Perle vient de Moorcock
lui-même car si l’idée de nous proposer une aventure de notre albinos préféré
dans un monde onirique est plutôt bonne, si, effectivement, il y a quelques
bonnes idées, le tout est noyé dans une écriture pour le moins hasardeuse par
moments. Ajoutons à cela certains passages trop moyens pour être honnêtes et où
on ne comprend pas grand-chose et on obtient, fatalement, un résultat final
moindre de ce que l’on était en droit d’attendre d’un tel récit, surtout au vu
de ses promesses initiales. Dommage car tout n’est pas à jeter dans La Forteresse de la Perle et que, oui,
ne serais-ce que pour ce coté onirique enchanteur et ce final où notre héros se
déchaine littéralement, il serait dommage de passer a coté de ce roman. Après,
est-il à la hauteur des tomes historiques de la saga ? Sincèrement, non,
et c’est fort dommage…
- La
quête d’Elric et de la Voleuse de Songes dans le royaume onirique, en quête de
la fameuse Perle, vaut par moments le détour, ne serais-ce que par la variété
des zones traversés, les nombreuses rencontres – souvent étonnantes – qu’y font
nos héros et par ce coté qui nous rappelle, toutes proportions gardées, La Divine Comédie de Dante.
-
Le propos principal qui nous montre que, finalement, il est fort facile pour l’homme
de se perdre totalement dans ses rêves.
-
Le personnage de la Voleuse de Songes ; j’ai bien apprécié cette idée de caste
de voleurs qui sont capables de se projeter dans nos cauchemars ainsi que l’idée
sous-jacente comme quoi ce que l’on rêve peut être créé.
-
Le final où un Elric totalement déchainé règle ses comptes.
-
Une fort belle couverture de la part des éditions Pocket.
Points
Négatifs :
-
Michael Moorcock est beaucoup trop inégal dans l’écriture de son récit et si
certains passages sont plutôt réussis, s’il y a pas mal de bonnes idées, force
est de constater que l’on tombe parfois dans le délire le plus total, que
certains dialogues restent incompréhensibles et que l’on n’échappe pas a
certain ennuie par moments.
-
Une traduction française franchement navrante : il manque des lettres voir
des mots et certaines tournures de phrases sont peu claires.
-
A la fin du premier tome, Elric des Dragons,
il est dit que, grâce a Stormbringer, Elric n’a plus besoin d’herbes et de
drogues pour survivre, or, dès les premières lignes de La Forteresse de la Perle, Moorcock dément ses propres dires et l’on
retrouve notre albinos en manque… Il faudrait savoir !?
Ma
note : 7/10
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