NIKOPOL – LA TRILOGIE
2023.
Paris est devenue une ville autonome sous le régime fasciste de Choublanc dans
laquelle le centre est réservé aux riches soutiens du régime, la banlieue
regroupant les laissés-pour-compte et les malades de la capitale. Nécessitant
une importante quantité de carburant, une pyramide dirigée par les antiques
dieux Egyptiens se tient en vol stationnaire au dessus de la capitale en
attendant le résultat des négociations avec Choublanc qui demande l'immortalité
en échange de son carburant, ce que les dieux refusent. Horus, qui a déserté le
conseil divin après sa mise en minorité, s'empare du corps gelé d'Alcide
Nikopol dont la capsule pénitentiaire cryogénique est revenue après près de
trente ans de voyage dans l'espace; Nikopol avait été condamné pour désertion.
Horus décide d'user de celui-ci pour s'emparer du pouvoir politique et mettre
Anubis à sa merci. Il lui greffe une jambe d'acier pour remplacer celle qu'il a
perdu et fusionne avec son corps pour passer inaperçu. Le duo pénètre dans le
palais des sports pour remplacer un joueur de hockey soviétique pour un match
amical et se faire connaître en humiliant l'équipe locale. Au terme de la
rencontre, Horus prétends vouloir l'asile politique et Choublanc, qui a déjoué
une tentative d'attentat, profite de l'occasion pour redorer son blason en vue
des élections proches. Les dieux égyptiens, qui subodorent une ruse d'Horus,
récupèrent le robot gardien de Nikopol qui s'est échoué sur la pyramide et
décident de l'utiliser à leur profit.
Nikopol – La Trilogie
Scénario
: Enki Bilal
Dessins
: Enki
Bilal
Couleurs : Enki
Bilal
Couverture : Enki
Bilal
Editeur
: Casterman
Genre : Science-Fiction
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 22
novembre 2017
Nombre
de pages : 192
Mon
avis : J’avais profité
d’une énième sortie d’une intégrale de l’œuvre culte d’Enki Bilal, je veux bien
évidement parlé de Nikopol, pour,
enfin, après tant d’années, me décider a lire celle-ci. La chose peut paraitre
incroyable, certes, pourtant, c’est un fait, alors que le premier album de la
trilogie, La Foire aux immortels,
était sorti en 1980, il m’aura donc fallut patienter jusqu’à début 2018 pour m’attaquer
a l’une des œuvres de SF française les plus célèbres. Mais bon, comme il est de
coutume de le dire : mieux vaut tard que jamais, quoi que, sur ce coup,
tard est un euphémisme… Mais bon, trêve de bavardages et allons droit au but, c’est-à-dire,
qu’ais-je penser de cette fameuse trilogie Nikopol ?
L’attente fut-elle à la hauteur de mes espérances ? Ais-je eu affaire a un
pur chef d’œuvre ? Eh ben en fait, mes propos sont bien plus nuancés que
cela… Mais je m’explique : le premier volet, La Foire aux immortels, est, de mon point de vu, le point d’orgue
de la trilogie et peut-être qualifier, sans exagération aucune, de quasi-chef d’œuvre
ou chef d’œuvre tout court ! Dans cet album, Enki Bilal, auteur oh combien
talentueux et dessinateur qui l’est encore plus nous livre un univers
extraordinaire – et je pèse mes mots – une dystopie où, dans un futur proche –
encore plus vu que nous sommes en 2018 – et suite a une guerre nucléaire,
Paris, devenu une ville autonome, est tenu en laisse par un régime fasciste, où
des extraterrestres vont et viennent comme si de rien n’était et où, dans une
pyramide survolant la mégalopole, des dieux égyptiens jouent au Monopoly. Dit
comme cela, l’univers proposé par Bilal semble complètement barré mais le plus
incroyable, c’est que cela fonctionne à merveille, surtout quand l’auteur nous
sort un héros encore plus improbable, un ancien déserteur qui vient de passer
trois décennies en cryogénisation, le fameux Alcide Nikopol
qui deviendra rapidement l’hôte mortel d’Horus, un dieu en goguette… Un
postulat de départ audacieux, donc, une intrigue qui fourmille de bonnes idées
a chaque page et des personnages hauts en couleurs font donc de cette Foire aux immortels un incontournable du
genre et une œuvre que tout amateur de SF se doit d’avoir lu au moins une fois
dans sa vie ! Cependant, si je suis dithyrambique a l’égard de ce premier
volet de La Trilogie Nikopol, je le
suis beaucoup moins pour ce qui est de ses suites, La Femme piège et Froid Équateur…
Hein, quoi, comment me diront certains fans de l’œuvre culte de Bilal, mais c’est
tout de même dans le second volet qu’apparait Jill Bioskop, oui, la sublime
femme a la peau blanche et aux cheveux bleus qui est l’un des personnages phare
de la saga. Oui, certes, j’en conviens et je reconnais que la belle possède des
atouts et un charisme certain, de même, je reconnais volontiers que La Femme piège et Froid Équateur sont deux très bonnes bandes dessinées et, accessoirement,
des suites acceptables. Cependant, car il y a un mais, vu l’excellence de La Foire aux immortels, je ne peux pas m’empêcher
de me dire que ce premier volet, si proche de la perfection, est tellement
supérieur a ses deux suites que, fatalement, au petit jeu des comparaisons, il
n’y a pas photo selon moi. Alors certes, il faut relativiser les choses,
reconnaitre que, dans l’ensemble, La
Trilogie Nikopol est un monument de la SF, mais bon, quelque part, je ne
peux m’empêcher de me dire que dans le cas présent, La Foire aux immortels se serait suffit a lui-même, n’en déplaise a
la belle Jill…
Points
Positifs :
-
Une excellente intégrale – et a une somme modique, accessoirement – pour ce qui
l’un des plus beaux fleurons de la SF française, un véritable monument de la BD
que tout amateur se doit d’avoir lu au moins une fois dans sa vie, rien que ça !
-
Le premier volet, La Foire aux immortels,
est un pur chef d’œuvre de la bande dessinée. Que ce soit par son univers, son
ambiance, ses protagonistes ou son intrigue, tout est parfait, ou presque.
-
A l’époque de la sortie de La Foire aux
immortels, Enki Bilal n’était pas encore tomber dans la BD peinte et,
franchement, quand je vois l’évolution qui suivit, je préfère les dessins de ce
premier volume.
-
La Femme piège et Froid Équateur restent deux très bonnes
suites, il faut en convenir.
-
Jill Bioskop, Horus, Alcide Nikopol et tous les autres ; on a tout de même
affaire a une galerie de protagonistes hauts en couleurs.
-
Quand on lit une œuvre comme La Trilogie
Nikopol, on ne peut s’empêcher de se dire que beaucoup furent ceux qui s’inspirèrent
de celle-ci, ce qui, bien entendu, veut tout dire…
Points
Négatifs :
-
J’ai tellement accroché a La Foire aux
immortels que, curieusement, j’ai été moins emballé par ses deux suites :
La Femme piège et Froid Équateur. Car si ces deux albums
sont assez bons dans l’ensemble, il manque un petit je ne sais quoi qui en font
des chefs d’œuvres, comme le premier tome.
-
Un petit coté retro « SF à la papa »
qui fait que certains des plus jeunes risquent de ne pas accrocher. Cela serait
dommage mais bon…
Ma
note : 8,5/10
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