LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – VA-T-EN-GUERRE
Une
île a surgi entre Ankh-Morpork et le royaume de Klatch. Mais à qui appartient
ce nouveau territoire ? La tension monte entre les deux peuples qui veulent se
l’approprier. Les tentatives de négociation échouent, l’ambassadeur du Klatch
est assassiné à son arrivée chez ses voisins. La guerre sera-t-elle la seule
solution ? Le commissaire Vimaire tremble sous cette menace inédite et fera
tout pour empêcher le conflit. Mais la folie s’est emparée des citoyens et des
dirigeants d’Ankh-Morpork : haine, violence, meurtres… La peur de l’inconnu ?
Vimaire est bien seul dans la tourmente. Enfin, il a toujours son équipe du
Guet…
Les Annales du Disque-Monde – Va-t-en-guerre
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 12 mars 1997
Edition
Française : 20 novembre 2010
Titre en
vo : Jingo
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 440
Mon
avis : Nous retrouvons avec plaisir, dans
le vingt et unième tome des Annales
du Disque-Monde, le commissaire Vimaire et ses fins limiers du Guet qui
ont, accessoirement, tendance à se faire de plus en plus présents depuis
quelques volumes, comme si Terry Pratchett ne pouvait plus s’en passer.
Cependant, si l’on pouvait craindre une certaine lassitude, il n’en est rien et
ce Va-t-en-guerre, sans atteindre l’excellence
de ses prédécesseurs, n’en reste pas moins plutôt bon, ce qui prouve que
l’auteur savait toujours se réinventer au fil des années. Cette fois ci,
l’enquête que le Guet va devoir élucider n’est pas des plus banales : en effet,
alors qu’une île mystérieuse a jaillit des eaux à mi chemin d’Ankh-Morpork et
du royaume de Klatch, une guerre entre la Cité Etat et son voisin du désert est
sur le point d’éclater, vu que les deux revendiquent ce nouveau territoire
comme étant le sien. Et, alors que la tension couve, l’ambassadeur Klatchien
est victime d’un attentat, ce qui met les feux aux poudres. Forcement, pour
Vimaire, il est évidant que le crime ne peut profiter qu’aux fameux « Va-t-en-guerre » des deux camps, qui
font tout pour pousser au conflit armé. Mais qui en est le responsable ?
Ankh-Morpork, Klatch, les deux ? C’est que ce que le Guet va essayer de trouver,
et ce, avant que le conflit n’éclate. C’est donc sous une intrigue ou se mêlent
conflits politiques, complots et visés impérialistes que le lecteur plonge sur
la trace de Vimaire et ses hommes. Forcement, comme à son habitude, Pratchett
sait nous entraîner sur de fausses pistes et des révélations inattendues, même
si, depuis le temps, l’effet de surprise est passé et que l’on se trouve en
terrain connu. Ainsi, si Va-t-en-guerre
tient toutes ses promesses, il serait difficile de le qualifier néanmoins comme
étant un incontournable, en effet, tout au plus le lecteur lira un nouveau tome
des Annales avec le Guet en tête d’affiche,
ce qui n’est pas désobligeant vu que la recette fonctionne toujours aussi bien.
Mais bon, il est certain que l’on a déjà vu bien mieux. Allons, je m’aperçois
que je ne suis pas très tendre avec Va-t-en-guerre
alors que celui-ci mérite tout de même le détour, ne serais ce que par les
thèmes abordés, jusque la quasiment absents de la saga, comme la guerre, et
tout ce qui l’entoure : haine de l’adversaire que l’on peut qualifier de
racisme, propagande, volonté d’en découdre, non respect des coutumes de
l’autre, forcement barbares etc. Et, finalement, le lecteur se trouve devant un
tout petit pamphlet « anti-guerre »
sans prétention mais qui vise juste au cœur du problème : la guerre n’a rien de
noble et surtout, profite toujours a certains. Le thème du racisme, déjà
aborder dans Le
Guet des Orfèvres est lui aussi présent, comme la place de la femme,
thème récurent de la saga et qui, dans cet ouvrage nous revient d’une bien
curieuse façon (mais je n’en dis pas plus). Et si, sans surprise, nos agents du
guet sont fidèles a eux-mêmes, le lecteur aura le plaisir de voir, pour la
première fois en action (et pas uniquement en paroles), le célèbre Patricien,
accompagné d’un curieux sosie de notre Léonard de Vinci. Finalement, si Va-t-en-guerre n’est pas un grand livre,
il n’en est pas moins indispensable pour les fidèles de la saga, qui
retrouverons avec plaisir des personnages qu’ils connaissent bien désormais, et
sur lesquels ils peuvent compter. Peut être un peu trop, puisque, finalement,
l’effet de surprise est parti depuis longtemps. Mais cela n’enlève en rien
l’humour propre à la saga, et à des récits toujours aussi passionnants. Et
comme en plus, au fil des pages, le lecteur à parfois l’impression de se retrouver
dans Laurence d’Arabie, il serait
vraiment injuste de s’en priver…
Points
Positifs :
-
Ici, Terry Pratchett s’en prend de manière fort intelligente – comme toujours –
a l’un des travers de nos sociétés et, dans le cas présent, c’est la guerre qui
est au cœur du problème. Forcément, tout y passe comme la haine du voisin, sa
diabolisation, les intérêts pour certains de provoquer des conflits, le mépris
pour la vie humaine, la stupidité de bien des généraux, le bellicisme, le
racisme et quelques autres thématiques du même acabit.
-
Comme c’est souvent le cas dans les Annales,
malgré l’humour de la chose, si on lit entre les lignes, on découvre une œuvre bien
plus profonde et intelligente qu’on pourrait le penser de prime abord.
-
Le plaisir de voir le Patricien en pleine action. Mine de rien, c’est la
première fois que le sieur Vétérini est aussi présent dans un tome des Annales.
-
Quelques références intéressantes, particulièrement à Laurence d’Arabie vers la fin.
Points
Négatifs :
-
Si, tout naturellement, Vimaire occupe le devant de la scène et si le sergent Colon,
Chicard et, dans une moindre mesure, Carotte, ne sont pas oubliés, on ne peut
pas en dire autant des autres membres du Guet qui jouent les utilités voir
brillent par leur quasi-absence.
-
J’adore les aventures de Vimaire et du Guet, c’est un fait, mais il faut
reconnaitre que, bien souvent, celles-ci ont tendance à se ressembler un peu.
Peut-être l’effet de surprise des débuts qui a tendance à s’estomper ?
Ma
note : 7,5/10
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