dimanche 4 avril 2010

L’HISTOIRE SECRÈTE – OPÉRATION KADESH


L’HISTOIRE SECRÈTE – OPÉRATION KADESH

1942, désert du sud égyptien. Le capitaine et noble hongrois Comte, de l’Abwehr (services secrets allemands), dit le Condor, mène une expédition à travers les lignes anglaises, à la recherche de la forteresse rouge, là où tout a commencé. 14 ans plus tard, Hussein Gaafar, après avoir passé cinq ans dans les prisons anglaises, déleste les ruines de la forteresse de pétroglyphes et part en direction du Caire. Il y retrouve un actif membre d’Odessa, le Condor, méconnaissable, et les troupes de Nasser. Tous entendent récupérer les secrets enfouis dans les ruines de la citadelle. Mais Hussein et le Condor sont faits prisonniers par le colonel Curtis, membre du SAS (service secret) sous les ordres d’Erlin. Il règle ainsi ses comptes, se vengeant de la mort de sa femme Nimue (mère de Pandora). Erlin et la maison des Deniers entraînent la France et l’Angleterre dans un bras de force hasardeux contre les forces de Nasser, afin de préserver les secrets des premières ivoires. Mais entre le barrage de Nasser et la nationalisation du canal de Suez, américains et russes façonnent le nouveau monde. Les temps changent, les Archontes ne dictent plus leurs lois. Au même moment, à 3000 km de là, à Budapest, les hongrois entament leur douzième journée d’insurrection contre l’ours russe. Nikita (Khrouchtchev) décide alors de sortir de ses prisons l’archonte Dyo, qu’il détenait jusque là grâce à l’icône du nord. Mais l’insurrection est soutenue par une joueuse hors pair qui va changer le cours de l’histoire…


L'Histoire Secrète – Opération Kadesh
Editeur : Delcourt
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessins : Igor Kordey
Couleurs : Len O'Grady
Couverture : Manchu, Olivier Vatine
Genre : Fantastique, Etrange, Historique, Mondes décalés
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 03 février 2010
Nombre de pages : 48

Mon avis : Mine de rien, cela faisait un certain temps que L’Histoire Secrète brillait par son absence sur ce blog puisque la critique du tome précédant, Sion, date déjà de novembre dernier. Une éternité, ou presque pour une série qui en est aujourd’hui a son dix-septième tome (sic), et qui, je n’en doute pas, n’est pas prête de finir de si tôt – après tout, pourquoi devrions nous faire confiance a Jean-Pierre Pécau qui nous a déjà fait le coup deux fois ?! Une série qui, il ne faut pas l’oublier, est connue pour son inconstance, les bons albums alternants avec d’autres, plus moyens… Et justement, Opération Kadesh est à ranger dans cette seconde catégorie, mais je m’explique : le lecteur qui en était rester aux premiers pas de la création de l’état d’Israël, retourne, dans les premières pages, en pleine seconde guerre mondiale, en Egypte, où de nouveaux personnages font leur apparition avant de refaire un bond dans le temps, jusqu’aux années 50, toujours dans le même pays, découvrant le destin d’anciens protagonistes, oubliés depuis quelques tomes, l’explication, selon Pécau, de la très courte guerre qui suivie la nationalisation par Nasser du Canal de Suez, filant du coté de Moscou où un Archonte est libéré au bout d’une longue captivité, faisant un détour par Washington est les pérégrinations d’un autre Archonte dans les arcanes du pouvoir US, le tout finissant par l’écrasement de la révolte hongroise par les chars de l’Armée Rouge, tandis qu’une nouvelle joueuse, a priori fort douée, fait son apparition. Voila en gros le résumé de ce dix-septième tome, où on a l’impression qu’il se passe énormément de choses alors qu’en fait, les personnages discutent beaucoup et où l’intrigue principal, elle, avance prudemment, a pas de loups. Bref, au final, une nouvelle fois, de nouveaux protagonistes font leur apparition tandis que d’autres sont mis au placard (euh, elle est où Reka ?), et l’on a droit a tout un tas de références historiques et une intrigue qui devient encore plus complexe qu’elle ne l’était déjà. Cela en énervera probablement certains, pour moi, j’ai pris l’habitude et j’avoue que j’ai lu cet Opération Kadesh avec un certain plaisir même s’il est incontestable qu’il n’en reste pas moins inférieur aux tomes précédant. Un petit bémol cependant : Igor Kordey, qui depuis pas mal d’albums avait fait des progrès et produisait un travail appliqué est un peu retombé dans ses travers en bâclant certaines planches, ce qui est dommageable pour la qualité artistique de ce dix-septième tome. J’espère qu’il se remettra vite de ce petit faux pas auquel je croyais ne plus avoir à faire avec lui… Pour ce qui est d’Opération Kadesh, je dirais pour conclure que celui-ci se lit comme l’on pourrait lire un chapitre dans un roman bien plus long… un chapitre de transition, cela va de soit, en attente d’une suite où il se passera davantage de choses véritablement importantes, du moins, je l’espère.


Points Positifs :
- L’on retrouve une fois de plus tous les éléments qui ont fait tout l’intérêt de cette série, c’est-à-dire, les multiples références historiques, les explications de Pécau qui lie tout, absolument tout aux Ivoires et aux manipulations des différentes familles et le plaisir de retrouver, tome après des tomes, des figures historiques réelles dans des rôles parfois étonnants.
- Il s’en passe des choses dans ce dix-septième tome et nombreux sont les protagonistes et les intrigues parallèles.
- La montée en puissance des humains (principalement du complexe militaro-industriel américain) a l’encontre des Archontes est plutôt bien trouver, comme ce fameux désenchantement du monde.
- Un tome qui ravira, je n’en doute, bien des adeptes des théories du complot.

Points Négatifs :
- Jean-Pierre Pécau retombe un peu dans ses travers et la multitude d’intrigues abordées nuit indubitablement à l’ensemble ; j’ai une nette préférence pour les tomes moins dispersés.
- Du coup, il est par moments difficile de s’y retrouver au milieu de tous ces noms, intrigues, enjeux, etc.
- Plus un tome de transition qui apporte plus de questions que de réponses.
- Légère baisse de régime pour Igor Kordey qui bâcle quelques planches ; mais bon, dans l’ensemble, son travail reste correct.

Ma note : 6,5/10

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