vendredi 21 décembre 2012

2012



2012

Les Mayas, l'une des plus fascinantes civilisations que la Terre ait portées, nous ont transmis une prophétie : leur calendrier prend fin en 2012, et notre monde aussi. Depuis, les astrologues l'ont confirmé, les numérologues l'ont prédit, les géophysiciens trouvent cela dangereusement plausible, et même les experts scientifiques gouvernementaux finissent par arriver à cette terrifiante conclusion. La prophétie maya a été examinée, discutée, minutieusement analysée. En 2012, nous saurons tous si elle est vraie, mais quelques-uns auront été prévenus depuis longtemps... Lorsque les plaques tectoniques se mettent à glisser, provoquant de multiples séismes et détruisant Los Angeles au passage, Jackson Curtis, romancier, et sa famille se jettent à corps perdu, comme des millions d'individus, dans un voyage désespéré. Tous ne pourront pas être sauvés...


En ce jour de fin du monde, comment aurais-je put ne pas vous parler du film tiré de cette fameuse soit disant prophétie maya, du film, sortit il y a quelques années déjà, mais qui, surfant sur l’air du temps, reprenait une bonne partie des délires de fin des temps que nous avons eu à subir tout au long de ces derniers mois et qui… enfin… prendrons normalement bientôt fin (oui car je ne me fait guère d’illusions, tôt ou tard, nous aurons droit à d’autres dates de fin du monde), je veux bien évidement parler de 2012, de Roland Emmerich, rediffusé sur nos petits écrans cette semaine et que j’ai donc profiter pour regarder à nouveau. Non, décidément, je ne pouvais pas ne pas vous en parler aujourd’hui, c’était impossible car bon, comment dire : 2012, le film, est le plus parfait exemple que nous pouvons avoir pour cette fin du monde du 21 décembre 2012. Le problème, car problème il y a, c’est qu’un certain vendredi 4 février 2011, je vous proposais, sur ce même blog, la critique de ce film. Alors, en théorie, même si je l’avais revus cette semaine, je n’aurais pas dut vous reproposé cette fameuse critique… sauf que… sauf que, ce long métrage collait si bien à l’actualité du jour que je n’ai pas pu m’en empêcher. Bien évidemment, cette « rediffusion » de ma part ne se reproduira pas (sauf événement exceptionnel, bien entendu) dans l’avenir, mais bon, quoi qu’il en soit, histoire de rester dans l’ambiance apocalyptique du jour, voici donc ma critique de 2012, dans sa quasi intégralité :

J’avoue sans honte que cela faisait quelques semaines que je souhaitais regarder ce fameux 2012, sorti en salle en 2009, et qui fit alors couler pas mal d’encre et voir enfler la polémique à ce moment-là, la NASA y étant même aller de son petit coup de gueule, mal placé selon moi, à l’encontre du sujet du film et de son déroulement, pointant du doigt les nombreuses incohérences scientifiques du scénario et arguant même que celui-ci pouvait instaurer un climat de panique dans la population mondiale, ce qui, au vu de la réaction de la plupart des gens que je fréquente et que je croise dans la vie de tous les jours ne me semble pas vraiment être le cas, comme si nous n’avions pas d’autres chats à fouetter que de nous préoccuper d’une énième fin du monde après avoir « survécu » a la dernière annoncée, celle de l’an 2000. Pour moi, indéniablement, la NASA eut tort de monter au créneau de la sorte : après tout, et même si Roland Emmerich à pomper sans vergogne sur tout un pan de la sous culture catastrophistes en vogue depuis des décennies (oui, il n’a rien inventé), peut-on le lui rapprocher ? Sincèrement, je pense que non : la fameuse date fatidique annoncée par les Mayas approchant, il était normal qu’un film, voire plusieurs sur le sujet sortent sur nos écrans, cela s’appelle « exploiter le filon commercial » et si cela peut gêner quelques irréductibles intellos, cela n’a rien de répréhensible en soit ; après tout, personne ne nous oblige à regarder ce que l’on n’aime pas. Ensuite, 2012 est avant tout un film, et non un documentaire scientifique, donc, je ne vois pas très bien ce que la NASA, et d’autres scientifiques, sont venus faire dans cette histoire ? Les a-t-on vus critiquer les impossibilités flagrantes des pouvoirs magiques d’un Harry Potter ? Les a-t-on vus critiquer a tout va, en gros, tous les films de science-fiction, tous ceux de Fantasy, tous ceux où l’on voit des voyages dans le temps, des découvertes de monde perdus, ceux ou des robots se transforment en véhicules, ceux ou des types contrôlent le magnétisme ou même, carrément, tous ces films d’action tout simplement pas crédibles pour un sous et ou des types survivent a mille morts, se relevant sans cesse malgré leurs blessures au mépris de tout bon sens (Bruce Willis étant le champion hors catégorie du genre) ? Bah non, alors, mes amis de la NASA, si vous critiquer 2012, aller donc faire de même avec cette simili d’Hélène et les garçons du moment, j’ai nommé Twilight ; et oui, les vampires n’existent pas eux non plus, alors, ça serait bien que l’on arrête de mettre dans la tête des jeunes adolescentes des histoires à dormir debout aussi absurdes ! J’exagère ? Franchement, peut-être mais je ne pense pas : un film, un livre, une bande dessinée, bref, n’importe quelle œuvre, est avant tout de la fiction. Et celle-ci, ne reflète pas forcement la réalité, ceci étant valable en fait pour tout, y compris les romans Harlequin (bah, vous y croyez a ces éternels histoires d’amour ou la bonne rencontre et épouse un millionnaire ? Aussi crédible que Rambo qui a lui tout seul se tape toute l’Armée Rouge en Afghanistan dans Rambo III.). Donc, selon moi, toute personne normalement constituée aura vu, ou verra un jour, 2012, pour ce qu’il est : un simple film de divertissement, et c’est tout. Ensuite, il y a les cas désespérés, ceux qui attendent la fin du monde en contant les jours, ceux qui voient des complots partout, ceux qui se sentent espionner par des petits gris (les extraterrestres, pas les escargots) en permanence : à ceux-là, 2012 ne leur fera pas grand mal ; après tout, ils n’auront pas attendu la sortie de ce film pour tout connaître de la prophétie Maya. Bref, je ne vois pas trop pourquoi un tel déchainement à l’encontre de ce film ? A moins, peut-être, pour des raisons autres ?


Je me suis dit, que l’une des choses qui aurait pu ne pas plaire à certains, c’est que l’on nous montre, en plus bien entendu de la fameuse fin du monde, le comportement des puissants de ce monde. Et celui-ci est loin d’être des plus nobles, comme il fallait s’y attendre, mais comme on le voit trop rarement sur grand écran ; en effet, dans les films ou téléfilms catastrophistes de tous poils, on est habitué a que, après une période de réticence plus ou moins longue, l’on prévienne finalement les populations avant que celles-ci prennent la fuite, soient évacuées ou aillent casser des vitrines en guise de protestation. Dans 2012, rien de cela : tout est planifié au plus haut lieu, le G8 et tout un tas d’autres pays, dans le plus grand secret, les moyens mis en œuvre pour préserver les futurs survivants, les œuvres d’art, les animaux etc. sont fait dans le plus grand secret tandis que ceux qui essayent de dévoiler la vérité sont retrouvés mystérieusement morts. Quant aux survivants, ne nous leurrons pas, on les connaît d’avance : chefs d’Etats, ministres, hauts gradés militaires et, forcément, tous ceux qui ont les moyens de se payer le fameux passe pour leur survie : hommes d’affaires, stars du sport, de la musique. Bref, dans 2012, les choses sont clair, nettes et précises : vous êtes riches, vous survivez, vous ne l’êtes pas, bah, tant pis pour vous. Mais dans le fond, le pire, ce n’est pas forcement ce que le film nous montre, c’est tout juste de savoir que, si jamais une catastrophe dans le genre devait survenir, et bien, cela se passerait ainsi. Et cette évidence, cruelle mais hautement réaliste, aura peut être gêné plus que la fin du monde en elle-même. De là à dire que c’est pour cette raison que certains sont tombés à bras raccourcis sur ce film est un bien grand pas que je ne franchirais pas, mais tout de même, je suis sûr qu’un film comme Indépendance Day, accessoirement, un sacré navet, où le Président des USA prend son avion de chasse pour aller botter le cul aux envahisseurs Aliens cela fait plus plaisir que de voir des milliardaires russes, américains ou des Emirats du Golfe se payer leur survie a un milliard la place.


Ceci étant, après m’être longuement fait l’avocat du diable avec 2012, il est temps, désormais, de le déglinguer en bonne et due forme ! Et oui, aussi surprenant que cela puisse paraître au vu de tout ce que je viens d’écrire, je ne vais pas maintenant chanter les louanges de ce film, tout simplement parce que celui-ci ne le mérite pas. D’ailleurs, mettons les choses au point tout de suite : en soit, 2012 n’est pas franchement mauvais, c’est un film catastrophe comme il en existe tant, avec un sujet qui ne me laisse pas indifférent, même si je n’y crois pas le moins du monde pour ce qui est du 21 décembre 2012, des effets spéciaux tout à fait extraordinaires par moments et qui possède, à la fois, les qualités et les défauts du genre. Oui, j’ai aimé le coté plausible de l’intrigue, ce fameux complot des gouvernements pour cacher la vérité comme je l’ai dit précédemment, oui, voir ainsi des villes entières disparaitre, des voitures s’envoler dans tous les sens, toutes ces destructions et même, le truc impossible mais spectaculaire au plus haut degré, le tsunami qui ravage l’Himalaya, franchement, il n’y a rien à redire, chapeau bas messieurs ! En plus, un petit détail personnel m’a ravi : habitué jusqu'à l’écœurement que les américains sauvent le monde à eux seuls, cela m’a fait plaisir que cela soit les chinois qui aient construits les Arches, et ce, même si, Hollywood oblige, ce sont des américains qui ont découvert la chose et qui ont annoncé la catastrophe, mais bon, pour une fois qu’ils ne sont pas seuls, on ne va pas râler. Et puis, ce qu’il y a de bien dans les films catastrophes, c’est justement les scènes fortes, celles où des personnages plus ou moins importants meurent : de La tour infernale à 2012, en passant par Titanic et tant d’autres, tous ces films ne seraient rien sans tous leurs morts ; rien de morbide la dedans, c’est juste le genre qui vaut cela. Et sur ce point, oui, 2012 fonctionne par moments, certains étant assez intenses, voir même troublants comme la scène où le scientifique indien et sa famille s’apprêtent à mourir, mais là, c’est probablement mon côté émotif qui a jouer (le père qui dit adieu à son fils et qui sait qu’il ne pourra pas le sauver m’a fait froid dans le dos). Sauf que, comme je l’ai dit, par moments…

Car malheureusement, il faut le reconnaître, tous les défauts du genre sont bel et bien là, gâchant indéniablement le film : bah tient, quand est-ce que dans un film Hollywoodien, ils vont nous tuer l’un de ces fichus gosses des héros !? J’en peux plus, tout le monde peut mourir sauf eux ! Ils ont quoi, une protection spéciale, des jets de chance imparables, trop de points de vie ? Ah le petit indien, il peut bien crever mais c’est normal, c’est un indien, les autres, pas de soucis, ils y réchappent tous, mêmes les antipathiques, mais blancs, russes. Je m’énerve mais c’est un problème récurrent dans pas mal de films US, comme s’ils n’osaient pas tuer des enfants, comme si, dans la vie réelle, ceux-ci ne mourraient jamais ? Mais ce n’est pas tout, ce n’est qu’un détail parmi beaucoup d’autres. Tenez, encore une fois, l’on peut constater que les moches, enfin, pour les canons hollywoodiens, n’ont pas une grande espérance de vie : amusant de constater que, quand on est gros, que l’on fume ou que l’on dit des gros mots, hop, on se fait zigouiller ; quand on est russe aussi, à croire que certains vivent encore en pleine Guerre froide ? Mais cela, c’est de l’habituel en quelque sorte, un peu comme ce président des USA qui ne prend peut être pas son avion pour sauver le monde mais qui préfère, tel le capitaine qui coule avec son navire, mourir héroïquement avec les siens… comme c’est beau, j’en ai presque la larme à l’ œil. Ce qui est plus gênant, c’est de devoir se taper des incohérences, non pas scientifiques, mais de simple bon sens, comme l’écrivain raté qui s’en va sauver sa marmaille, son ex-femme et le compagnon de celle-ci et qui, tout au long du film, échappent à la mort pour quelques centimètres au moins deux cent ou trois cents fois : tremblement de terre, explosion volcanique, immeubles qui s’effondrent, voitures et trains qui volent, chute d’avion en pleine montagne, ils se permettent même le luxe de traverser un building de bureaux, en voiture, et de s’en sortir comme si de rien n’était ; bref, un grand n’importe quoi qui ne cesse a aucun moment du film et dont l’on se serait fort bien passé. Et puis, car ce n’est pas finis, revenons un peu aux fameuses scènes de destruction : oui, elles sont somptueuses, je vous l’ai déjà dit et je le confirme encore, mais finalement, si rares en soit : Los Angeles ravagé par un tremblement de terre, la caldeira du Parc national de Yellowstone entre en éruption, destruction de Washington, du Vatican, d’Hawaï et de Las Vegas, et on voit aussi la statue du Christ Roi de Rio de Janeiro s’effondrer, et puis, en gros, c’est tout… Hoh, les gars, et des symboles comme la Tour Effel, les pyramides, des villes comme Londres, Moscou et Tokyo, celle-ci apparaissant quelques secondes dans le scénario par le biais d’un coup de fil et puis on ne voit rien. On aurait aimé en voir plus, voir vraiment la fin du monde et pas seulement celle des Etats-Unis, comme d’habitude majoritaire. Alors on a bien la destruction du Vatican, spectaculaire, mais pas celle de la Mecque, tournée mais non incluse au montage pour, selon Emmerich, ne pas « provoquer une fatwa » ; pff, dans quel monde vis-t-on ? Bref, cette pauvreté des images, dans ce qui est tout de même l’élément essentiel du film, la destruction du monde, vient porter le coup de grâce final à une œuvre déjà bien mal engagé.


Alors oui, j’ai défendu 2012 sur ce qu’il me semblait juste à mes yeux, de même, j’ai pu apprécier certaines idées et le côté spectaculaire de la chose, hélas, dans l’ensemble, il y a bien trop de défauts pour que je puisse considérer l’œuvre de Roland Emmerich comme un bon film, loin de là. Par contre, et même si j’ai été globalement déçu, j’avouerais que les américains possèdent tout de même le don de captiver le spectateur : oui, c’est n’importe quoi, oui, ça énerve, mais (un grand mais puisque par-dessus le marché, j’ai regardé 2012 en VF, une catastrophe, et avec une image pas franchement terrible) tout de même, je reconnais que j’en ai pas perdu une miette…

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