LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – MASQUARADE
Agnès
Crettine a décidé de fuir le pays de Lancre pour enfin assouvir sa passion :
l’opéra. Une belle voix, des rondeurs parfaites pour la scène, Agnès arrive à
Ankh-Morpork pleine d’enthousiasme. Sauf que l’opéra est sens dessus dessous
depuis que des meurtres ont été commis en coulisse… Tandis que Nounou Ogg et
Mémé Ciredutemps viennent rendre visite à leur petite protégée car on leur a
offert des billets. Et les deux fameuses sorcières doivent également rencontrer
Biqueberger, l’éditeur de leur immense best-seller, Les Plaisirs de la chère, des recettes de cuisine aphrodisiaques
torrides… Alors que le fantôme sévit, déjouant la vigilance défaillante du
Guet, Agnès mène l’enquête…
Les Annales du Disque-Monde – Masquarade
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 11 mars 1995
Edition
Française : 20 décembre 2010
Titre en
vo : Maskerade
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 384
Mon
avis : Avant d’aller plus loin, je tenais
à vous préciser que je suis un quasi néophyte en matière d’opéra, mais bon,
après tout, je ne pense pas être le seul dans ce cas là. Mes connaissances se
limitaient, jusque là, à (ne rigolez pas) la Castafiore dans Tintin, la scène culte de Final Fantasy 6 avec Celes et, en dehors
de quelques airs connus de tous, quelques minutes sur ARTE, lorsque les programmes des autres chaînes sont encore pires
(ce qui arrive souvent). Bref, pas grand-chose. Du coup, ce fut donc avec une
certaine curiosité que je m’attaquais à la lecture du dix-huitième tome des Annales
du Disque-Monde, me demandant comment Terry Pratchett allait s’en
sortir (mais bon, quand on réussit à écrire un livre sur le rock dans un
univers médiéval fantastique, voir Accros
du Roc, pourquoi ne pas faire de même avec l’opéra ?). Masquarade, puisque tel est le titre de
cet ouvrage, nous permet donc de retrouver les sorcières de Lancre qui se
retrouvent bien embêtées puisque, depuis le mariage de la jeune Magrat
Goussedail, elles ne sont plus que deux, et, comme chacun sait depuis Macbeth, les sorcières vont forcement
par trois. Certes, une remplaçante existe, Agnès Crettine, déjà entraperçue
dans Nobliaux
et Sorcières, cependant, celle-ci, s’en est allé rejoindre la grande
ville d’Ankh-Morpork afin de se lancer dans sa grande passion (et
accessoirement, échapper à sa vie tristounette), l’opéra. Forcement, l’on se
doute bien que Mémé Ciredutemps et l’inimitable Nounou Ogg ne l’entendent pas
ainsi, et qu’elles vont se lancer sur ses traces… Si le synopsis de base n’est
pas d’une originalité extraordinaire, la suite est d’un tout autre niveau et se
classe tout de suite dans les toutes meilleures productions de l’auteur
britannique. En effet, celui-ci nous entraîne dans une histoire à la fois
captivante et hilarante où l’atmosphère ubuesque de l’opéra est parfaitement retranscrite.
En effet, tout en faisant avancer l’ouvrage grâce à deux intrigues parallèles,
les péripéties de nos sorcières à Ankh-Morpork (et comment convaincront elles
Agnès/Perdita de les rejoindre) et le mystère qui plane sur l’opéra et des
crimes qui y seraient commis par un étrange fantôme, Terry Pratchett nous
entraîne dans un maelstrom où se mêlent tous les clichés sur l’opéra et sur
toutes les contradictions qui lui sont liés. Et la dessus, on passe
incontestablement de très bons moments, où l’on se surprend à rigoler
franchement tout en se demandant qui peut bien être ce fameux fantôme, tant les
suspects et les fausses pistes sont légions. Et le final, à lui tout seul, vaut
bon nombre d’ouvrages complets tant il est réussit : en effet, l’on y
retrouve toute la folie de l’opéra dans toute sa gloire, son coté grandiloquent
et absurde, ce qui le rend tout bonnement inoubliable. D’ailleurs, il est
curieux de constater, après coup, que le véritable personnage principal de cet
ouvrage n’en sois pas vraiment un, puisque l’opéra est tellement mis en avant,
que même nos charismatiques sorcières, malgré touts leurs talents, apparaissent
bien fades à ces cotés. Alors si Terry Pratchett à déjà, objectivement, fait
mieux, Masquarade est une
incontestable réussite, hilarant au possible et qui retranscrit si bien
l’atmosphère de l’opéra que l’on n’a qu’une seule envie lorsque l’on achève la
dernière page : filler sur ARTE et en
voir un vrai (tout en rigolant). Et l’on sent que celui-ci s’ait fait plaisir à
l’écrire, tant il est captivant, comme quoi, même au bout de tant d’années, les
Annales n’ont rien perdues de leur
charmes ni de leurs intérêt, se bonifiant presque avec le temps.
Points
Positifs :
-
Après le rock et le cinéma,
Terry Pratchett s’attaque a l’opéra et, sincèrement, c’est une véritable
réussite tant l’auteur retranscrit a merveille toute la folie et le coté
grandiloquent de ce dernier. Pompeux, incompréhensible, bourré d’incohérences,
l’opéra n’en reste pas moins génial et lire ce Masquarade donne vraiment envie de découvrir le genre !
-
Le final, complètement loufoque et écrit à la manière d’un opéra. Accessoirement,
peut-être l’une des meilleures fins qu’il m’a été donné de lire dans un tome
des Annales.
-
Une fois de plus, Terry Pratchett fait preuve d’une grande connaissance de son
sujet et, sur ce point, les références à l’opéra – entre autres – sont fort
nombreuses.
-
Entre l’opéra et ceux qui y travaillent et nos sorcières, les occasions de
rigoler sont fort nombreuses et on passe un très bon moment avec ce Masquarade.
-
La confirmation, une fois de plus, que les romans du Disque-Monde mettant en scène les sorcières de Lancre font parti
des meilleurs !
Points
Négatifs :
-
Une fois de plus, je pense qu’il faut posséder un certain bagage culturel pour
apprécier à sa juste valeur un ouvrage comme Masquarade, sinon, on passe tout bonnement a coté de tout un tas de
références et on ne peut saisir toute la subtilité de cette œuvre.
-
Une Mémé Ciredutemps un poil trop puissante…
Ma
note : 8,5/10
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