LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – PIEDS D’ARGILE
A
Ankh-Morpork, le Guet a de nouveau fort à faire. Deux vieillards ont été
assassinés tandis que le Patricien est victime d'un empoisonnement. Pour
l'équipe de police (troll, nain, louve garou et autres non humains), le mystère
est total, le coupable insaisissable. Les différentes guildes de la ville
profitent de la panique générale pour comploter... Et chose étrange, les golems
se mettent soudain à se comporter d'une drôle de manière. Comme s'ils étaient
vivants. Et contrôlés par un mystérieux maître... Mais le commissaire Samuel
Vimaire en a vu d'autres et son équipe a fait de remarquables progrès...
Les Annales du Disque-Monde – Pieds d’Argile
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 07 février 1996
Edition
Française : 07 janvier 2011
Titre en
vo : Feet
of Clay
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 416
Mon
avis : Le Guet est de retour dans ce dix
neuvième volume des Annales du Disque-Monde
qui nous entraîne donc, une fois de plus, dans une enquête trépidante et tout
autant passionnante que dans les deux tomes, Au Guet !
et Le Guet des Orfèvres,
où les hommes de Vimaire étaient les protagonistes principaux. Et si, l’on
pouvait craindre, à juste raison, une certaine lassitude, au final, et comme
cela arrive, par exemple, avec les Sorcières de Lancre, Terry Pratchett
réussit, sans se réinventer ou être original (depuis le temps, on a
l’habitude), à nous captiver avec une histoire solide, tout en distillant
quelques petites comparaisons acerbes avec notre monde réel. Ainsi, Pieds d’Argile débute avec, apparemment,
deux énigmes différentes : l’assassinat étrange de deux vieillards, peut-être
lié au comportement plutôt suspect des golems, ainsi que, l’empoisonnement du
Patricien. Bien évidemment, comme il fallait s’y douter, les deux sont liées,
et le complot s’avère être assez diabolique, mêlant à la fois notables de la
cité, lignées nobles et guildes. Alors, même si l’on se doute que les « hommes » du Guet finiront par trouver
la solution, tout l’intérêt repose sur le «
comment » et le « pourquoi », et
pas sur le « qui », puisque, assez
rapidement, l’identité du coupable est dévoilée, du moins, pour les lecteurs
attentifs. Mais si le genre Polar/Fantasy auquel on commence à avoir l’habitude
fonctionne tout autant que dans les précédents volumes, et que l’humour, propre
à la série n’est jamais bien loin, l’intérêt de ce Pieds d’Argile est ailleurs : la relation entre les personnages, en
particulier autour d’Angua et de ses problèmes de cœur, mais également, et
surtout avec le Caporal Peticul (dont je ne vous révèle rien afin de ne pas
vous gâcher la surprise mais qui tient une place importante dans l’intrigue),
et, la place de la femme ainsi que les
différences de classes sociales, déjà abordées grâce à Vimaire, mais dont le
développement est cette fois ci poussé à son paroxysme. Car, forcement, notre
Commissaire Divisionnaire éprouve une sainte horreur pour la haute bourgeoisie
de la ville et pour tous les nobles qui se pavanent avec leur « prestigieuses » lignées et leur mépris
des gueux. Et dans ce dix-neuvième volume des Annales, notre irascible Vimaire sera gâté. A ce propos, notons que
celui-ci nous revient en grande forme, après une légère éclipse dans Le Guet des Orfèvres et que les fans du
personnage (dont j’en fais parti) seront ravis. Cependant, comment écrire une
critique de Pieds d’Argile sans vous
parler des golems ? Car ceux-ci, de part leur implication et leur présence,
sont indissociable de l’intrigue qui tourne énormément autour d’eux : ce qu’ils
sont, ce qu’ils représentent, leurs buts dans la « non vie » et, surtout, comment les autres (bref, les êtres dits
vivants, qu’ils soient morts ou non) les perçoivent. Et là-dessus, Pratchett
s’en donne à cœur joie, au point que l’on croirait parfois lire du Asimov :
golem/robot, même combat ? Parfaitement, puisque tous les considèrent que comme
de vulgaires machines. Alors certes, Pieds
d’Argile est loin d’être le meilleur des volumes des Annales ; si ses qualités sont nombreuses, il n’est pas exempté de
quelques défauts mineurs, et, il faut bien l’avouer, il est loin d’être
follement original. Mais bon, malgré cela, l’histoire est captivante, surtout
après un départ, assez longuet, et l’ensemble se lit avec un certain plaisir.
De plus, les comparaisons entre les golems et les robots, la dénonciation des
classes sociales et de la place de la femme ainsi que le machiavélisme du complot
contre le Patricien donnent à l’ensemble une consistance fort agréable et font
que, une fois de plus, la qualité est toujours aussi présente dans cette longue
saga.
Points
Positifs :
-
La dénonciation des problèmes de différences de classes entre noblesse et gens
du commun, la place de la femme dans la société et la manière dont les hommes
ont tendance a les dévalorisés, la problématique sur ce qui est vivant ou pas –
ce qui nous renvoi aux robots – ainsi qu’un soupçon de politique, c’est un
Pratchett en grande forme que l’on retrouve dans cet ouvrage.
-
Bien évidement, les golems renvoient aux robots et ce Pieds d’Argiles doit énormément aux ouvrages d’Isaac Asimov pour ce
qui est de sa thématique principale.
-
Comme c’est souvent le cas dans les ouvrages des Annales où apparait le Guet, nous avons droit à un très bon polar
et qui est franchement captivant.
-
Le plaisir de retrouver Vimaire, Angua, Carotte et les autres agents du Guet,
sans oublier, bien sur, la petite nouvelle, le Caporal Peticul !
-
Même si Pieds d’Argile n’est pas le
tome des Annales où on rigole le
plus, l’humour n’en reste pas moins présent, comme a chaque fois.
Points
Négatifs :
-
Une première partie qui s’étire un poil en longueur selon moi.
-
On devine rapidement qui est le coupable pour peu que l’on sache lire entre les
lignes.
-
Mine de rien, Carotte a un petit coté pénible par moments…
Ma
note : 8/10
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