LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – LE PÈRE PORCHER
Il
neige, la ville est décorée, les sapins sont en place, on attend les cadeaux.
Il ne manque que le père Porcher et son costume rouge. Mais où est-il ?
Kidnappé, en vacances, assassiné ? En attendant, il lui faut un remplaçant : un
faux costume, une hotte, une fausse barbe et un traîneau tiré par des cochons
sauvages… c’est la Mort qui s’y colle ! Suzanne, sa petite-fille, est surtout
préoccupée par les deux enfants dont elle s’occupe et veut retrouver à temps le
père Porcher. Les petits voient déjà suffisamment de monstres dans leur propre
maison. Mais la Guilde des Assassins a signé un contrat avec d’étranges
créatures…
Les Annales du Disque-Monde – Le Père Porcher
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 10 novembre 1996
Edition
Française : 07 décembre 2011
Titre en
vo : Hogfather
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 416
Mon
avis : En cette période de fêtes qui
approche, ce Père Porcher, vingtième
tome des Annales
du Disque-Monde tombait décidément bien à pic, ne serais-ce, bien
entendu, que pour sa thématique on ne peut plus de saisons mais qui, comme c’est
souvent le cas chez Pratchett, est bien plus profonde et pertinente qu’on
pourrait le penser de prime abord… Quand je pense que j’avais lu, ici et la,
que pour mieux apprécier cette saga, il ne fallait pas lire tous les volumes à
la suite, ou bien que, passer les premiers, l’auteur tournait vite en rond,
sincèrement, il y a de quoi être dubitatif, bien au contraire : l’humour se
bonifiant avec le temps, les personnages revenant régulièrement et se
mélangeant de plus en plus, l’on s’aperçoit rapidement que, même si tous les
livres ne sont pas tous égaux, la qualité elle, est toujours présente et que
l’on pourrait écrire des centaines d’histoires différentes dans cet univers
loufoque (ce qui, au passage, nous prouve que, paradoxalement, celui-ci est
plus que crédible). Ainsi donc, dans Le
Père Porcher, ce dernier à disparu à la suite d’un contrat passé entre la
Guilde des Assassins et les mystérieux et inquiétants Contrôleurs, déjà apparus
dans Le
Faucheur. Se doutant bien que ceux-ci y sont pour quelque chose, la
MORT, accompagné de son fidèle Albert, décide de le remplacer pour la nuit des
Porchers et commence alors une folle distribution de cadeaux dont on n’est pas
prêt d’oublier la loufoquerie évidente. Certes, rien que pour voir notre MORT
préférée demandant à des petits enfants s’ils ont été sages et quels cadeaux
ils souhaiteraient recevoir, la lecture de cet ouvrage est indispensable car on
sait pertinemment par avance que l’on va avoir droit à bon nombre de scènes
pour le moins coquasses. Cependant, et cela devient une habitude avec les
récits consacrés à la grande Faucheuse, ce sont les mages de l’Université de
l’Invisible qui tiennent la dragée haute en situations hilarantes. D’ailleurs,
c’est fou ce que ceux-ci, à chacune de leurs apparitions, apportent à un volume
des Annales : incontestablement, ce
sont eux les éléments les plus comiques de cet univers. Et une fois de plus,
ils nous reviennent en très grande forme ; d’ailleurs, à ce sujet, rien que
pour la scène où nos vénérables mages discutent des nombreux inconvénients du
réveillon du Porcher, ce livre mérite d’être lu tant celle-ci est culte. Mais
l’humour, présent dans ce vingtième tome de la saga n’est pas le seul intérêt
de celui-ci, ses personnages y sont pour beaucoup : ceux déjà cités,
évidemment, et surtout, l’inquiétant Leureduthé, un assassin assez
charismatique que l’on croirait tout droit sorti d’un RPG japonais de part sa
classe et ses pouvoirs, bref, un adversaire parfait. Et si ses sbires sont plus
ou moins réussis, même si ne jouant pas un grand rôle, et que « l’Oh mon Dieu » des Gueules de Bois
est drôle, mais sans plus, c’est du coté de Suzanne, la petite fille de la MORT
que l’on sent un petit gâchis. Si celle-ci possède indéniablement un potentiel
certain, il n’est malheureusement pas plus développé que ça, ce qui est
dommage, et ne semble guère avoir évolué depuis Accrocs
du Roc, voir avoir même régressé. Mais la troisième force de ce Père Porcher, après son humour et ses
protagonistes hauts en couleur, c’est son lien avec les légendes du passé, et
comment celles-ci évoluent avec le temps. Un thème légèrement abordé dans Les
Petits Dieux où l’on nous expliquait que les anciens Dieux pouvaient
disparaître s’ils n’avaient plus de fidèles, mais qui s’en trouve modifier
désormais puisque ceux-ci peuvent revenir sous une autre forme, selon l’époque
et les croyances du moment : ainsi, le Père Porcher connu de multiples
incarnations au cour de sa très longue existence, et si les Dieux mineurs ne
sont plus visibles, c’est que les gens n’y croient plus et les ont remplacé,
inconsciemment par autre chose. Postulat plutôt intéressant et pertinent de
Pratchett qui ne fait que renforcer l’intérêt de l’ouvrage. Car si en plus,
j’ajoute que le livre se lit d’une traite, tant il est prenant, et que, comme
nous l’avons vu, en plus d’être drôle et servis par d’excellents interprètes,
il nous entraîne dans les profondeurs et les plus anciennes de nos légendes, le
tout servi par la maestria habituelle d’un auteur qui s’en donne toujours à
cœur joie, vous aurez bien entendu compris que Le Père Porcher est bien évidement indispensable et que vous ne
serez pas du tout déçu en vous y lançant. Un excellant cru, HO HO HO !
Points
Positifs :
-
L’idée de Pratchett selon laquelle les dieux peuvent connaitre de multiples
incarnations au fil du temps, selon les croyances humaines du moment, est plutôt
fort bien trouvée. Ainsi, dans le cas présent, nous découvrons que le Père
Porcher, en remontant dans le temps, était à la base un dieu de l’hiver ou que
la Fée des Dents, à la base, était le tout premier des Croque-mitaines…
-
Décidé à maintenir la croyance dans le Père Porcher, la Mort décide de le
remplacer et, bien entendu, cela entraine tout un tas de scènes pour le moins
coquasses au long de cet ouvrage.
-
Si l’humour est nettement moins présent que dans les premiers volumes de la
saga – il faut le reconnaitre – il est évidant que ne serais-ce que pour la
présence des Mages de l’Université de l’Invisible, on sait par avance que l’on
va passer un bon moment.
-
Leureduthé, un assassin pour le moins charismatique.
Points
Négatifs :
-
Susan Sto Helit ne marque pas vraiment les esprits et on seulement elle n’a pas
évoluée depuis Accrocs du Roc mais j’ai
même l’impression qu’elle a régressé…
-
Le Père Porcher a un peu de mal a démarrer
et son final est, de mon point de vu, un poil trop expéditif.
-
Un grand bof pour le Dieu des gueules de bois : amusant cinq minutes mais
c’est tout.
Ma
note : 7,5/10
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