samedi 16 décembre 2017

LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – LE PÈRE PORCHER


LES ANNALES DU DISQUE-MONDE – LE PÈRE PORCHER

Il neige, la ville est décorée, les sapins sont en place, on attend les cadeaux. Il ne manque que le père Porcher et son costume rouge. Mais où est-il ? Kidnappé, en vacances, assassiné ? En attendant, il lui faut un remplaçant : un faux costume, une hotte, une fausse barbe et un traîneau tiré par des cochons sauvages… c’est la Mort qui s’y colle ! Suzanne, sa petite-fille, est surtout préoccupée par les deux enfants dont elle s’occupe et veut retrouver à temps le père Porcher. Les petits voient déjà suffisamment de monstres dans leur propre maison. Mais la Guilde des Assassins a signé un contrat avec d’étranges créatures…


Les Annales du Disque-Monde – Le Père Porcher
Auteur : Terry Pratchett
Type d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première Parution : 10 novembre 1996
Edition Française : 07 décembre 2011
Titre en vo : Hogfather
Pays d’origine : Grande-Bretagne
Langue d’origine : Anglais
Traduction : Patrick Couton
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 416

Mon avis : En cette période de fêtes qui approche, ce Père Porcher, vingtième tome des Annales du Disque-Monde tombait décidément bien à pic, ne serais-ce, bien entendu, que pour sa thématique on ne peut plus de saisons mais qui, comme c’est souvent le cas chez Pratchett, est bien plus profonde et pertinente qu’on pourrait le penser de prime abord… Quand je pense que j’avais lu, ici et la, que pour mieux apprécier cette saga, il ne fallait pas lire tous les volumes à la suite, ou bien que, passer les premiers, l’auteur tournait vite en rond, sincèrement, il y a de quoi être dubitatif, bien au contraire : l’humour se bonifiant avec le temps, les personnages revenant régulièrement et se mélangeant de plus en plus, l’on s’aperçoit rapidement que, même si tous les livres ne sont pas tous égaux, la qualité elle, est toujours présente et que l’on pourrait écrire des centaines d’histoires différentes dans cet univers loufoque (ce qui, au passage, nous prouve que, paradoxalement, celui-ci est plus que crédible). Ainsi donc, dans Le Père Porcher, ce dernier à disparu à la suite d’un contrat passé entre la Guilde des Assassins et les mystérieux et inquiétants Contrôleurs, déjà apparus dans Le Faucheur. Se doutant bien que ceux-ci y sont pour quelque chose, la MORT, accompagné de son fidèle Albert, décide de le remplacer pour la nuit des Porchers et commence alors une folle distribution de cadeaux dont on n’est pas prêt d’oublier la loufoquerie évidente. Certes, rien que pour voir notre MORT préférée demandant à des petits enfants s’ils ont été sages et quels cadeaux ils souhaiteraient recevoir, la lecture de cet ouvrage est indispensable car on sait pertinemment par avance que l’on va avoir droit à bon nombre de scènes pour le moins coquasses. Cependant, et cela devient une habitude avec les récits consacrés à la grande Faucheuse, ce sont les mages de l’Université de l’Invisible qui tiennent la dragée haute en situations hilarantes. D’ailleurs, c’est fou ce que ceux-ci, à chacune de leurs apparitions, apportent à un volume des Annales : incontestablement, ce sont eux les éléments les plus comiques de cet univers. Et une fois de plus, ils nous reviennent en très grande forme ; d’ailleurs, à ce sujet, rien que pour la scène où nos vénérables mages discutent des nombreux inconvénients du réveillon du Porcher, ce livre mérite d’être lu tant celle-ci est culte. Mais l’humour, présent dans ce vingtième tome de la saga n’est pas le seul intérêt de celui-ci, ses personnages y sont pour beaucoup : ceux déjà cités, évidemment, et surtout, l’inquiétant Leureduthé, un assassin assez charismatique que l’on croirait tout droit sorti d’un RPG japonais de part sa classe et ses pouvoirs, bref, un adversaire parfait. Et si ses sbires sont plus ou moins réussis, même si ne jouant pas un grand rôle, et que « l’Oh mon Dieu » des Gueules de Bois est drôle, mais sans plus, c’est du coté de Suzanne, la petite fille de la MORT que l’on sent un petit gâchis. Si celle-ci possède indéniablement un potentiel certain, il n’est malheureusement pas plus développé que ça, ce qui est dommage, et ne semble guère avoir évolué depuis Accrocs du Roc, voir avoir même régressé. Mais la troisième force de ce Père Porcher, après son humour et ses protagonistes hauts en couleur, c’est son lien avec les légendes du passé, et comment celles-ci évoluent avec le temps. Un thème légèrement abordé dans Les Petits Dieux où l’on nous expliquait que les anciens Dieux pouvaient disparaître s’ils n’avaient plus de fidèles, mais qui s’en trouve modifier désormais puisque ceux-ci peuvent revenir sous une autre forme, selon l’époque et les croyances du moment : ainsi, le Père Porcher connu de multiples incarnations au cour de sa très longue existence, et si les Dieux mineurs ne sont plus visibles, c’est que les gens n’y croient plus et les ont remplacé, inconsciemment par autre chose. Postulat plutôt intéressant et pertinent de Pratchett qui ne fait que renforcer l’intérêt de l’ouvrage. Car si en plus, j’ajoute que le livre se lit d’une traite, tant il est prenant, et que, comme nous l’avons vu, en plus d’être drôle et servis par d’excellents interprètes, il nous entraîne dans les profondeurs et les plus anciennes de nos légendes, le tout servi par la maestria habituelle d’un auteur qui s’en donne toujours à cœur joie, vous aurez bien entendu compris que Le Père Porcher est bien évidement indispensable et que vous ne serez pas du tout déçu en vous y lançant. Un excellant cru, HO HO HO !


Points Positifs :
- L’idée de Pratchett selon laquelle les dieux peuvent connaitre de multiples incarnations au fil du temps, selon les croyances humaines du moment, est plutôt fort bien trouvée. Ainsi, dans le cas présent, nous découvrons que le Père Porcher, en remontant dans le temps, était à la base un dieu de l’hiver ou que la Fée des Dents, à la base, était le tout premier des Croque-mitaines…
- Décidé à maintenir la croyance dans le Père Porcher, la Mort décide de le remplacer et, bien entendu, cela entraine tout un tas de scènes pour le moins coquasses au long de cet ouvrage.
- Si l’humour est nettement moins présent que dans les premiers volumes de la saga – il faut le reconnaitre – il est évidant que ne serais-ce que pour la présence des Mages de l’Université de l’Invisible, on sait par avance que l’on va passer un bon moment.
- Leureduthé, un assassin pour le moins charismatique.

Points Négatifs :
- Susan Sto Helit ne marque pas vraiment les esprits et on seulement elle n’a pas évoluée depuis Accrocs du Roc mais j’ai même l’impression qu’elle a régressé…
- Le Père Porcher a un peu de mal a démarrer et son final est, de mon point de vu, un poil trop expéditif.
- Un grand bof pour le Dieu des gueules de bois : amusant cinq minutes mais c’est tout.

Ma note : 7,5/10

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