LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – MÉCOMPTES DE FÉES
Une
vieille sorcière à l'agonie lègue sa baguette magique (qui transforme toutes
choses en citrouilles) à Magrat Goussedail, à charge pour celle-ci d'aller à
Genua, au bout du monde, et d'empêcher le mariage du prince local avec une
servante. Deux autres sorcières, Mémé Ciredutemps et Nounou Ogg, l'accompagnent
dans un voyage qui fera traverser bien des royaumes. Arrivées à destination,
elles rencontrent le petit chaperon rouge et les trois petits cochons. Il faut
se rendre à l'évidence : les trois sorcières sont sur le territoire des contes,
où elles seront soumises aux redoutables pouvoirs de l'imaginaire manipulés par
la « bonne fée » Lilith. Les
servantes sont là pour épouser les princes et les mères-grands pour se jeter
dans la gueule du loup. Mais quand Magrat vient au bal chaussée de verre, le
destin hésite et Mémé Ciredutemps se bat contre sa propre sœur, semant la
panique chez les convives. On a l'impression qu'elles se sont trompées de
conte, mais une chance leur sera encore donnée de rentrer chez elles pour y
raconter leurs exploits.
Les Annales du Disque-Monde – Mécomptes de Fées
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 25 septembre 1991
Edition
Française : 07 mars 2011
Titre en
vo : Witches
Abroad
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 336
Mon
avis : Ce douzième volume des Annales
du Disque-Monde voit le retour des trois sorcières de Lancre, et ce,
pour notre plus grand plaisir. Souvenez vous, nous avions laissé Mémé
Ciredutemps, Nounou Ogg et Magrat Goussedail a l’issu du l’excellent Trois
Sœurcières, où elles étaient aux prises, dans la plus pure tradition
Shakespearienne, avec des complots, des fantômes et autres usurpateurs du
trône. Véritable petit bijou d'humour et hommage non dissimulé au maître, Trois Sœurcières était si bon que l’envie
de retrouver nos héroïnes était forte, pourtant, si le plaisir de les retrouver
était certain, le jeu des comparaisons serait inévitable. Alors, qu’en est-il
de ce Mécomptes de Fées ? Tout
d'abord, je dois reconnaître que j' attendais avec impatience la suite des
aventures de nos trois Sœurcières et, comme vous avez pu le constater en lisant
le résumé un peu plus haut, les voir plongées dans un univers de contes de fées
promettait énormément. Les clins d'œil aux contes sont légions et, sans aucune
exagération, tous réussis. Que cela soit La
Belle au Bois Dormant, Le Petit
Chaperon Rouge, Le Magicien d’Oz
ou même Les Trois Petits Cochons,
ceux-ci viennent égailler le récit, pour notre plus grande joie et, a ce
propos, Terry Pratchett a, une nouvelle fois, parfaitement obtenu un résultat
au delà de nos espérances. Les situations cocasse s'enchaînent a un rythme
effréné et, il faut bien l'avouer, sur ce terrain là, nos sorcières sont
impayables, ne serais ce que grâce a leurs caractères si différents les unes
des autres qui leur en fait voir de toutes les couleurs. Le récit, quand a lui,
se décompose en deux parties : le voyage de nos héroïnes (le plus réussit a mon
avis) et, leur séjour a Genua. Si la première restera dans les annales (c'est le cas de le dire) comme une
odyssée ubuesque et inoubliable, le second, même si l'aspect humoristique est
toujours présent, n’en est pas moins plus sombre. A ce propos, l’auteur réussi à
nous surprendre en nous dépeignant ce fameux royaume de conte de fées comme une
copie de la Louisiane, ce a quoi, je dois avouer que je ne m'attendais pas le
moins du monde. Cependant, après un petit a priori géographique, je trouve que
Pratchett sans sort plutôt bien, et que son idée n’était pas mauvaise, ne
serais ce que pour mettre en parallèle la magie occidentale que l'on connaît
bien, et le Vaudou. Alors, Mécomptes de
Fées est il est une réussite ? Sincèrement, c'est un bon livre, plaisant à
lire et où l'humour n’est jamais bien loin. Mais pour répondre a ma question
posée en préambule, Trois Sœurcières
lui est intrinsèquement supérieur, ce qui n'est pas désobligeant pour ce conte
de fée qui vous fera passer un très bon moment, ne serais ce que pour nos
sorcières préférées... Mais j’y pense : et si en plus, je vous disais que
Gollum lui même fait une courte apparition ? Eh oui, il était imprévisible ce
Pratchett…
Points
Positifs :
-
Le plaisir de retrouver nos trois sorcières de Lancre, Mémé Ciredutemps, Nounou
Ogg et Magrat Goussedail, personnages parmi les plus réussis de l’ensemble du
cycle du Disque-Monde.
-
Pratchett use fort habilement des contes de fées et c’est un véritable régal
que de suivre une intrigue où fourmillent moult références à ces derniers.
-
La première partie, celle du voyage jusqu’à Genua, est la plus réussie du roman
et nous fera exploser de rire tellement les situations coquasses s’enchainent
les unes aux autres.
-
L’idée de faire de Genua, le royaume de contes de fées, un équivalent du Disque
de la Louisiane surprend de prime abord mais s’avère être plutôt payante.
-
Qui dit Louisiane dit Vaudou, le Baron Samedi, etc.
-
Gredin, le chat de Nounou Ogg, un personnage a part entière qui mérite le
détour !
Points
Négatifs :
- Si
la seconde partie, qui se déroule a Genua, reste haute en couleur et plutôt bonne,
elle apparait tout de même inférieur au feu d’artifice que fut le voyage entre
Lancre et le royaume de contes de fées.
Ma
note : 8/10
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