lundi 16 octobre 2017

MOURA


MOURA

Ana Moura

1 – Moura encatada (Manuela de Freitas) 4:43
2 – Fado dançado (Miguel Araújo Jorge) 2:16
3 – Desemparo (Márcia Santos) 3:36
4 – Dia de folga (Jorge Cruz) 2:37
5 – Lilac Wine (James Shelton) 4:15
6 – Ai eu (Pedro da Silva Martins / Luis José Martins) 4:37
7 – Eu entrego (Edu Mundo) 2:44
8 – Agora é que é (Pedro Abrunhosa) 3:10
9 – Cantiga de abrigo (Samuel Úria) 3:54
10 – O meu amor foi para o Brasil (Carlos Tê) 2:50
11 – Ninharia (Maria do Rosário Pedreira / Fado Carlos da Maia) 4:17
12 – Tens os olhos de Deus (Pedro Abrunhosa) 5:17
13 – Não quero nem saber (Kalaf Epalanga / Sara Tavares) 3:05
14 – Moura (José Eduardo Agualusa / Toty Sa’Med) 4:13


Moura
Musicien : Ana Moura
Parution : 27 novembre 2015
Enregistré : août – septembre 2015
Durée : 52:03
Genre : Fado, Folk, Pop
Producteur : Larry Klein
Label : Universal Music Portugal, S.A.

Musiciens :
Ana Moura : chant
Angelo Freire : guitare portugaise
Dan Lutz : basse
Dean Parks : guitare, guitare acoustique, mandoline, pedal-steel guitare
Pedro Soares : nylon string guitare
Peter Korpela : percussions
Pete Kuzma : orgue Hammond B-3, piano, piano électrique
Vinnie Colaiuta : batterie
Omara Portuondo : chant sur Eu entrego
Larry Klein : claviers
Tim Palmer : mellotron
Thomas Dybdahl : guitare

Mon avis : Bon, je ne vais pas vous mentir, malgré le fait que je sois portugais, je ne suis pas un grand spécialiste de fado, musique traditionnelle qui est immédiatement associée a tout lusitanien qui se respecte – un peu comme la morue, quoi que, sur ce point là, je suis plus fin connaisseur mais ceci est une autre histoire. Quoi qu’il en soit, sans être un connaisseur, je ne suis pas non plus un parfait néophyte de la chose et, au cours de mon existence, j’ai eu maintes fois l’occasion d’écouter mains interprètes, hommes et femmes, porter bien haut le fado, un style musical qui colle si bien a la fameuse saudade typiquement portugaise – n’en déplaise a certains qui usent du qualitatif a toutes les sauces. Mais il me manquait, du moins sur ce blog, un album à écouter et a vous proposer, ce qui serait bien évidement une première, et, ici, mon choix fut en fait assez facile et se porta le tout naturellement du monde sur Moura, dernier opus en date d’une certaine Ana Moura, sans nul doute la chanteuse de fado la plus connue au monde de nos jours, celle dont le talent, indéniable au demeurant, lui aura permis de conquérir un public de fidèles au-delà des frontières du Portugal, celle qui se permit même le luxe de collaborations plutôt prestigieuses avec Mick Jagger et Prince, ce qui, ma foi, n’est pas rien. Alors bien entendu, avec Ana Moura, nous abordons le fado moderne et a l’écoute de cet album, il apparait clairement que si la majorité des titres sont parfaitement typés, il apparait néanmoins quelques titres plus rythmés, plus pops, plus latinos dans leurs approches, quand a ceux dont les oreilles sont un peu familiarisées au fado, ils noteront également l’omniprésence d’instruments comme la guitare électrique et les orgues. Bref, un melting pot plutôt étonnant mais qui n’en fonctionne pas moins, le mélange des genres étant plutôt agréable a l’écoute, permettant également, au passage, au fado, genre musical assez ancien, a se renouveler de fort belle manière. Naviguant au dessus des instruments, il y a bien évidement la voix sensuelle et rauque d’Ana Moura, excellente interprète qui brille de mille feux sur cet album, confirmant au passage, tout le bien que l’on pouvait penser d’elle depuis quelques années. Bref, Moura, sixième album studio d’Ana Moura n’est peut-être pas le disque le plus connu au monde et est passé, sans nul doute, inaperçu aux yeux du grand public, mais bien évidement, cela importe peu : après tout, ce n’est pas la première fois que cela arrive et le plus important, c’est que les connaisseurs, eux, se seront jeter dessus…


Points Positifs :
- N’étant pas un spécialiste d’Ana Moura, je n’aurais pas la prétention d’affirmer que Moura est son meilleur album, cependant, après écoute de la chose, il apparait clairement que celui-ci est bon, très bon même, et que, franchement, passé à coté de celui-ci, pour tout amateur de fado ou de world music, serait un crime de lèse majestée !
- Un fort beau mélange des genres dans ce Moura : ainsi, le fado traditionnel côtoie allègrement la pop, les rythmes latinos et si certains titres sentent bon la saudade lusitanienne, d’autres sont nettement plus enjoués. Ajoutons à cela l’usage d’instruments peu communs comme les orgues et les guitares électriques et l’on obtient, au final, un excellent condensé de ce qu’est le fado moderne.
- Ana Moura est indéniablement une interprète fort talentueuse, et puis, il y a sa voix, enrouée et sensuelle, qui damnerai un saint !
- Une pochette assez simple mais assez réussie.

Points Négatifs :
- Il ne faut pas se leurrer : Moura est un album destiné a un certain public de connaisseurs, a des hommes et des femmes qui connaissent le fado, savent l’apprécier, non pas peur de le voir évoluer, et, au passage, n’ont rien contre le mélange des genres et la World-Music. Cela fait beaucoup de conditions ? Certes, mais c’est toujours mieux que d’écouter les niaiseries qui cartonnent au prêt du grand public…

Ma note : 8/10

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