dimanche 15 octobre 2017

HAUTEVILLE HOUSE – FORT CHAVAGNAC


HAUTEVILLE HOUSE – FORT CHAVAGNAC

Le navire confédéré, Alabama, approche des côtes de la Manche. Les membres de l'équipage sont possédés par une sorte d'intelligence non humaine. A ses trousses, le sous marin, l'USS Kearsarge. Son seul but : couler l'Alabama. Puis, il y a le Charlemagne, un navire de guerre français, qui se trouve à deux jours de mer de Brest. A son bord, se trouve Gavroche et Zelda Pickford. Gavroche a profité d'une escale à Tahiti pour envoyer un rapport au QG sur l'île de Guernesey, concernant les derniers évènements qu’il a vécu dans les profondeurs de la faille de Vanikoro. En attendant, le Kearsarge se rapproche de son but...


Hauteville House – Fort Chavagnac
Scénario : Fred Duval
Dessins : Thierry Gioux, Christophe Quet
Couleurs : Carole Beau
Couverture : Manchu, Thierry Gioux
Editeur : Delcourt
Genre : Aventure, Steampunk
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 04 avril 2012
Nombre de pages : 54

Mon avis :  Après lecture de ce huitième tome de Hauteville House, il apparait que ce Fort Chavagnac reste dans la lignée de ses prédécesseurs immédiats de ce second cycle et que, par ce fait, l’intrigue de celui-ci, qui paraissait au départ un peu nébuleuse et ne semblait mener nulle part, commence a devenir captivante. Car force est de constater qu’ici, les auteurs vont encore plus loin que d’habitude et que si certains pouvaient trouver l’univers général de la série un peu… comment dire, exagéré par moments… ici, c’est le pompon (mais pas forcément dans le mauvais sens du terme) : liens entre l’humanité et des extraterrestres (où l’on apprend, justement, pourquoi cet univers est si particulier – le fameux point de divergence propre de toute bonne uchronie qui se respecte), navire hantée (en fait l’équipage est possédé mais chut, inutile de tout dévoiler…) qui flirte avec le célèbre Hollandais volant, grande leçon de morale de la part de nos « frères » venus des étoiles sous un ton écologiste au sujet de notre responsabilité quant au devenir de notre planète, massacre sanguinolent de toute une poignée de curieux a un moment donné, bref, tous les poncifs du genre, ou presque, sont la sans que l’intrigue, pourtant, ne tourne au grand guignolesque – et pourtant, ce n’était pas gagner de réussir un tel numéro d’équilibriste. Ajoutez à cela le fait qu’il y eut bel et bien, lors de la Guerre de Sécession, un combat naval entre… le CSS Alabama et l’USS Kearsarge au large de Cherbourg le 19 juin 1864, ce qui ne pourra que plaire aux amoureux d’Histoire, mais aussi que, du coté des dessins, Thierry Gioux est égal a lui-même, c'est-à-dire, clivant mais l’artiste possède néanmoins ses fidèles et vous obtiendrez au final un fort bon album, en tous cas, bien plus réussi que ce que le début de ce second cycle le laissait présager. Bien évidement, je ne peux cacher le fait que tout n’est pas parfait : dans l’ensemble, si l’on passe un bon moment lors de la lecture de ce Fort Chavagnac, on ne peut que regretter certains raccourcis faciles du scénario, quelques liens entre personnages qui semblent changer du tout au tout d’un tome a l’autre et quelques petits ratés : Napoléon III avec un exosquelette, c’est un peu trop much, quant au message écolo des extraterrestres, il est un peu trop écolo, justement, et, selon moi, tombe un peu a plat. Mais bon, ces quelques détails ne viennent pas ternir l’ensemble et, au final, c’est plutôt un bon cru que ce huitième tome de Hauteville House : avec celui-ci, ce second cycle prend un peu plus d’ampleur et l’on ne peut qu’espérer que la suite soit a la hauteur de nos espérances. 


Points Positifs :
- Un album qui confirme que, malgré un départ pour le moins hésitant, ce second cycle de Hauteville House s’avère être une belle réussite. Certes, cela reste avant toute chose un sympathique divertissement et non un chef d’œuvre, mais bon, dans le genre, force est de constater que l’on passe un fort bon moment sans grandes prises de têtes.
- Quel numéro d’équilibriste impressionnant de la part de Fred Duval, car bon, comment dire, ici, l’auteur nous assène tous un tas d’éléments disparates comme des références au Hollandais Volant, a Lovecraft, a l’écologie, a nos frères des étoiles censés veillé sur nous et nous mettre en garde, le tout, comme d’habitude, mâtiné de Steampunk. Or, la mayonnaise prend plutôt bien !
- L’amateur d’histoire notera que le combat naval entre le CSS Alabama et l’USS Kearsarge eut bel et bien lieu au large de Cherbourg le 19 juin 1864 !

Points Négatifs :
- Mouais, je trouve que Gavroche s’en sort un peu trop facilement et convainc rapidement les extraterrestres de stopper leur massacre.
- Le cas Thierry Gioux, encore et toujours… Voilà un dessinateur au style franchement particulier et beaucoup trop clivant. Il faut dire que si ses dessins ont un petit quelque chose d’attirant, d’un autre coté, lorsque l’on s’attarde sur certains visages, certains personnages, c’est une autre affaire…
- Napoléon III avec un exosquelette !? Là, trop c’est trop !

Ma note : 7/10

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