HAUTEVILLE
HOUSE – FORT CHAVAGNAC
Le
navire confédéré, Alabama, approche des côtes de la Manche. Les membres de
l'équipage sont possédés par une sorte d'intelligence non humaine. A ses
trousses, le sous marin, l'USS Kearsarge. Son seul but : couler l'Alabama. Puis,
il y a le Charlemagne, un navire de guerre français, qui se trouve à deux jours
de mer de Brest. A son bord, se trouve Gavroche et Zelda Pickford. Gavroche a
profité d'une escale à Tahiti pour envoyer un rapport au QG sur l'île de
Guernesey, concernant les derniers évènements qu’il a vécu dans les profondeurs
de la faille de Vanikoro. En attendant, le Kearsarge se rapproche de son but...
Hauteville House – Fort Chavagnac
Scénario
: Fred Duval
Dessins
: Thierry
Gioux, Christophe Quet
Couleurs : Carole
Beau
Couverture : Manchu,
Thierry Gioux
Editeur
: Delcourt
Genre : Aventure,
Steampunk
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 04
avril 2012
Nombre
de pages : 54
Mon
avis : Après lecture de ce huitième tome de Hauteville
House, il apparait que ce Fort Chavagnac reste dans la
lignée de ses prédécesseurs immédiats de ce second
cycle et que, par ce fait, l’intrigue de celui-ci, qui paraissait au départ
un peu nébuleuse et ne semblait mener nulle part, commence a devenir captivante.
Car force est de constater qu’ici, les auteurs vont encore plus loin que
d’habitude et que si certains pouvaient trouver l’univers général de la série
un peu… comment dire, exagéré par moments… ici, c’est le pompon (mais pas
forcément dans le mauvais sens du terme) : liens entre l’humanité et des
extraterrestres (où l’on apprend, justement, pourquoi cet univers est si
particulier – le fameux point de divergence propre de toute bonne uchronie qui
se respecte), navire hantée (en fait l’équipage est possédé mais chut, inutile
de tout dévoiler…) qui flirte avec le célèbre Hollandais volant, grande leçon
de morale de la part de nos « frères » venus des
étoiles sous un ton écologiste au sujet de notre responsabilité quant au
devenir de notre planète, massacre sanguinolent de toute une poignée de curieux
a un moment donné, bref, tous les poncifs du genre, ou presque, sont la sans
que l’intrigue, pourtant, ne tourne au grand guignolesque – et pourtant, ce
n’était pas gagner de réussir un tel numéro d’équilibriste. Ajoutez à cela le
fait qu’il y eut bel et bien, lors de la Guerre de Sécession, un combat naval
entre… le CSS Alabama et l’USS Kearsarge au large
de Cherbourg le 19 juin 1864, ce qui ne pourra que plaire aux amoureux
d’Histoire, mais aussi que, du coté des dessins, Thierry Gioux est égal a
lui-même, c'est-à-dire, clivant mais l’artiste possède néanmoins ses fidèles et
vous obtiendrez au final un fort bon album, en tous cas, bien plus réussi que
ce que le début de ce second cycle le laissait présager. Bien évidement, je ne
peux cacher le fait que tout n’est pas parfait : dans l’ensemble, si l’on
passe un bon moment lors de la lecture de ce Fort Chavagnac, on ne
peut que regretter certains raccourcis faciles du scénario, quelques liens
entre personnages qui semblent changer du tout au tout d’un tome a l’autre et
quelques petits ratés : Napoléon III avec un exosquelette, c’est un peu
trop much, quant au message écolo des extraterrestres, il est un peu trop
écolo, justement, et, selon moi, tombe un peu a plat. Mais bon, ces quelques
détails ne viennent pas ternir l’ensemble et, au final, c’est plutôt un bon cru
que ce huitième tome de Hauteville House : avec celui-ci, ce
second cycle prend un peu plus d’ampleur et l’on ne peut qu’espérer que la
suite soit a la hauteur de nos espérances.
Points
Positifs :
-
Un album qui confirme que, malgré un départ pour le moins hésitant, ce second
cycle de Hauteville House s’avère
être une belle réussite. Certes, cela reste avant toute chose un sympathique
divertissement et non un chef d’œuvre, mais bon, dans le genre, force est de
constater que l’on passe un fort bon moment sans grandes prises de têtes.
-
Quel numéro d’équilibriste impressionnant de la part de Fred Duval, car bon,
comment dire, ici, l’auteur nous assène tous un tas d’éléments disparates comme
des références au Hollandais Volant, a Lovecraft, a l’écologie, a nos frères
des étoiles censés veillé sur nous et nous mettre en garde, le tout, comme d’habitude,
mâtiné de Steampunk. Or, la mayonnaise prend plutôt bien !
-
L’amateur d’histoire notera que le combat naval entre le CSS Alabama et
l’USS Kearsarge eut bel et bien
lieu au large de Cherbourg le 19 juin 1864 !
Points
Négatifs :
-
Mouais, je trouve que Gavroche s’en sort un peu trop facilement et convainc
rapidement les extraterrestres de stopper leur massacre.
-
Le cas Thierry Gioux, encore et toujours… Voilà un dessinateur au style
franchement particulier et beaucoup trop clivant. Il faut dire que si ses
dessins ont un petit quelque chose d’attirant, d’un autre coté, lorsque l’on s’attarde
sur certains visages, certains personnages, c’est une autre affaire…
-
Napoléon III avec un exosquelette !? Là, trop c’est trop !
Ma
note : 7/10
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