DÉFIS
SANGLANTS SUR L'OCÉAN
Située
à l'extrême nord de la Mer Intérieure, la cité de Tak, repaire de
coupe-jarrets, de forbans, de flibustiers de la pire espèce, jouit d'une
effroyable réputation. Parmi tous les pirates qui hantent ce port, vous êtes
reconnu comme le plus redoutable. Mais vous partagez avec Abdul le Sanguinaire
ce sombre honneur. Un partage qui n'est pas fait pour vous plaire, à l'un comme
à l'autre. Aussi avez-vous décidé d'un pari : le premier de vous deux qui
ralliera l'île de Nippur, dans la Mer du Sud, en ayant amassé le trésor le plus
considérable, sera sacré Roi des Pirates. Pillages, abordages, brigandages... tout
est permis ! Hissez sans tarder les voiles de la Terrifiante, et bon vent ! Deux dés, un crayon et une gomme sont
les seuls accessoires dont vous aurez besoin pour vivre cette aventure. VOUS
seul déciderez de la route à suivre, des risques à courir et des créatures à
combattre. Alors, bonne chance…
Défis Sanglants sur l'Océan
Série
: Défis
Fantastiques n°16
Auteur : Andrew Chapman
Illustration
de la couverture : Rodney Matthews
Illustrations
intérieures : Bob Harvey
Titre original : Seas of Blood
Traduction : Jean
Walters
Année
de l’édition Anglaise : 1985
Sortie
de l'édition Française : août 1986
Edition
Française : Editions
Gallimard (Folio Junior)
Nombre
de paragraphes : 400
Mon
avis : Si avec Le
Mercenaire de l’Espace et Les
Trafiquants de Kelter, Andrew Chapman n’avait pas laissé un grand
souvenir, et ce, malgré l’originalité certaine de ses deux œuvres puisque celles-ci
se déroulaient dans un univers de Science-Fiction plutôt que dans celui
traditionnel des Défis Fantastiques, c’est-à-dire,
la Fantasy, il en est tout autrement avec sa dernière contribution a la série puisque,
avec Défis Sanglants sur l’Océan, l’auteur
réussit enfin son coup, un très jolie coup d’ailleurs ! Il faut dire que
le fait de pouvoir passer enfin du coté obscur et de jouer un salaud est fort
appréciable : en effet, ici, point d’aventurier au grand cœur qui s’en va
affronter un cruel sorcier afin de sauver le monde et place a un pirate, pas n’importe
lequel d’ailleurs puisque, dans ce livre-jeu, on interprète un capitaine sans
foi ni loi qui s’est lancer dans un pari qui déterminera qui de lui (nous) ou
de son rival, sera considérer comme le Roi des pirates. Bref, d’entrée de jeu,
l’originalité est de mise avec le fait de pouvoir passer du coté des méchants
et une mission a mille lieux de celles que les Défis Fantastiques nous avaient habitué jusque là. Rien que pour
cela, Défis Sanglants sur l’Océan
mérite le détour, mais ce n’est pas tout car qui dit pirates dit forcément
navires et dans ce livre-jeu, nous avons droit a un système de combat de
groupe, petit plus non négligeable qui change un peu la donne. Du coup, avec
toutes ces bonnes idées, nous n’avons plus qu’à nous lancer dans l’aventure et,
plus précisément, dans le rançonnage de navires marchants, l’attaque de
villages de pécheurs, l’exploration de temples abandonnés et le trafic d’esclaves.
Bref, il y a de quoi faire surtout que les chemins afin d’amasser de l’argent
sont variés et nombreux. Ajoutons a cela les illustrations de Bob Harvey qui
avait déjà enchanté nos yeux dans Le
Talisman de la Mort et que l’on retrouvera dans la cultissime série qu’est
La Voie du Tigre, et l’on était en
droit de se dire que, décidément, ce Défis
Sanglants sur l’Océan n’était pas loin d’être un chef d’œuvre ou, du moins,
un excellent LDVELH… or, alors que
tout semblait filler vers le mieux, on s’aperçoit, malheureusement, lors de la
conclusion, qu’en fait, malgré la multitude de chemins qui nous sont proposés,
si l’on veut amasser suffisamment d’or afin de battre notre rival, un seul d’entre
eux est possible, du coup, il est difficile de ne pas ressentir une pointe de
déception devant cette fausse liberté et ce choix, plutôt idiot, de nous
imposer, une fois de plus, un seul chemin pour que l’on parvienne a notre but. Dommage
tout de même de passer à coté d’une pure réussite en raison de ce fichu et trop
récurant défaut…
Points
Positifs :
- Le
plaisir de passer du coté obscur de la force et de pouvoir interprété un
méchant puisqu’ici, nous jouons le rôle d’un pirate sanguinaire sans foi ni loi !
C’est tellement rare dans les LDVELH
qu’il faut le souligner !
-
Même l’aventure est originale puisque, après tout, il faut voler, tuer,
capturer des innocents afin d’amasser le butin le plus important impossible,
cela, juste pour une histoire de pari. Bref, aucune morale et chapeau bas à Andrew Chapman pour ce pari osé et réussi !
- L’ambiance mélange habilement l’univers de la
piraterie, les contes des Milles et unes
nuits, L’Odyssée et la
Mésopotamie – pour les noms des villes. Bref, un melting-pot plutôt étonnant
mais terriblement efficace… et dépaysant.
- Les illustrations de Bob Harvey.
- Le combat face au Cyclope qui préfigure ce que
sera ceux dans La Voie du Tigre.
Points
Négatifs :
- Certes,
les chemins pour parvenir a la cité de Nippur sont nombreux, hélas, on s’aperçoit
que pour parvenir à remporter notre pari, il faut avoir amassé tellement d’argent
qu’en fait, il n’existe qu’un seul et unique chemin pour y arriver. Du coup,
une frustration importante devant ce qui est bel et bien un… one-true-path !
-
La gestion du temps aurait put être une bonne idée si elle n’apportait pas plus
d’inconvénients qu’autre chose.
Ma
note : 7,5/10
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