THE
AUTUMNLANDS – DE GRIFFES ET DE CROCS
Dunstan,
un jeune chiot vit dans la cité aérienne de Keneil, l’une des dix-sept cités
flottant au-dessus des plaines. Son père commence à l’initier aux tractations
commerciales avec les Moindres, les buffles des tribus des plaines. Les
Moindres sont les serviteurs des habitants des cités aériennes et sont traités
comme des inférieurs ce qui choque le jeune Dunstan qui ne comprend pas
pourquoi son père traite si mal ces créatures. Si les élites des cités peuvent
asservir les plaines, c’est grâce à la magie dont elles détiennent les secrets.
Cependant, au fil des siècles, la magie devient moins puissante et s’épuise,
mettant en péril l’équilibre des forces. Pour tenter de résoudre ce problème,
les plus grands magiciens des cités se réunissent au sein d’un grand colloque.
Alors que les discussions s’enlisent, Gharta, une magicienne phacochère
bouscule l’assemblée en proposant d’invoquer le Grand Champion, un personnage
mythique, à l’origine de la présence de la magie dans les cités. La proposition
de Gharta soulève des passions contraires. Va-t-elle emporter l’assentiment de
l’assemblée ?
The Autumnlands – De griffes et de crocs
Scénario : Kurt Busiek
Dessins
: Benjamin Dewey
Encrage : Benjamin
Dewey
Couleurs : Jordie
Bellaire
Couverture : Benjamin
Dewey
Genre : Heroic-Fantasy
Editeur
: Image Comics
Titre en vo
: The Autumnlands –
Tooth and Claw
Pays
d’origine : Etats-Unis
Parution
: 8
juillet 2015
Langue
d’origine : anglais
Editeur
français : Urban Comics
Date
de parution : 06 mai 2016
Nombre
de pages : 208
Liste
des épisodes
The Autumnlands
1-6
Mon
avis : Pour tous ceux et celles qui
penseraient que les américains ne savent dessiner que des œuvres de types
costumés de manière criarde et qui se cognent dessus sans arrêt, il suffirait
de jeter un œil plus attentif aux productions de ces dernières années pour
découvrir que dans le monde des comics, pas si petit que cela, si les récits de
super-héros sont encore majoritaires, c’est de moins en moins le cas, surtout
que la qualité, elle, est a rechercher hors les deux géants que sont Marvel et DC, chez les indépendants, bien sur, et particulièrement chez Image où les auteurs ont les coudées
franches pour nous pondre des œuvres personnelles et originales. Ainsi, prenez
donc ce premier volume de The Autumnlands,
œuvre de Fantasy de ce vétéran des comics qu’est Kurt Busiek, individu, ma foi,
qu’il est inutile de présenter et qui nous livre ici un véritable petit bijou
qui mérite amplement le détour. En effet, loin des canons super-héroiques traditionnels,
Busiek, aidé en cela par le jeune dessinateur Benjamin Dewey qui fait preuve
dans cet album d’un talent certain, nous entraine dans un monde de Fantasy où
ses habitants sont des animaux anthropomorphes ; chiens, bisons,
chouettes, etc. A priori, rien de bien original en soit puisque ce n’est pas
une première et que les plus cyniques pourraient conclure un peu trop
rapidement qu’en dehors du remplacement des humains par des animaux, on restera
en terrain familier. Or, comme souvent, les choses sont un peu plus compliquées
que cela et en fait, sous un habillage a priori conventionnel – mais certes
fort agréable aux yeux, comme je l’ai dit, Benjamin Dewey est bougrement doué –
le synopsis de The Autumnlands est
plus profond et plus complexe qu’on pourrait le penser de prime abord… Ainsi,
Busiek, en vieux vétéran qu’il est, nous livre une société où priment les inégalités
sociales : inégalités entre ceux qui vivent dans les cieux et prétendus
aimés des dieux tandis que les autres, les terrestres, sont méprisés par les
premiers et considérés comme de vulgaires barbares – inégalités qui, bien
entendu, causeront bien des déboires aux plus aisés lorsque surviendra un
certain événement. Mais ces différences de classes, qui se font sentir
également du coté des célestes où, suivant sa fonction ou sa race, on sent bien
que tout le monde n’est pas forcément égal, n’est pas l’unique propos de ce
comics : ainsi, Busiek met en avant l’un des mythes traditionnels les plus
anciens qui soient, c’est-à-dire, celui du messie, du sauveur, de l’homme
providentiel – accessoirement, c’est bel et bien un homme – et tourne la chose
de manière fort judicieuse au point même de se permettre une certaine dose d’humour,
l’incompréhension naissant rapidement entre le prétendu messie et ceux qui le
vénèrent. Ajoutons a cela tout un tas de sentiments plus ou moins nobles ou
détestables suivant les protagonistes, une intrigue rapidement captivante et,
histoire de rester dans les poncifs traditionnels du genre, la présence d’un
jeune naïf et idéaliste qui devra, par la force des choses, s’endurcir et vous
obtiendrez au final une série qui, ma foi, démarre fort bien et promet énormément
– surtout qu’au vu de tout les événements survenus dans ce premier volume, tout
un tas de pistes narratives restent a explorer. Bref, des débuts qui demandent
confirmation, certes, mais qui, ma foi, se sont être avérés, pour ma part,
comme étant une fort bonne surprise de ce printemps… Une affaire à suivre donc…
Points
Positifs :
- Bien plus profond qu’on pourrait le penser
de prime abord, ce premier volume de The
Autumnlands est plutôt prometteur : Busiek nous livre un univers
accrocheur, des personnages attachants, une société loin d’être idéale et,
surtout, un scénario plutôt réussi, surtout qu’au vu de ces six premiers
épisodes, il y a de quoi faire par la suite.
-
Les dessins de Benjamin Dewey, bien entendu, et qui sont pour beaucoup pour la
réussite de cette série. Il faut dire qu’il dessine fort bien tous ces animaux anthropomorphes
et que certaines cases sont un régal.
-
Les amateurs d’anthropomorphismes seront bien évidement aux anges.
-
La colorisation de Jordie Bellaire.
-
Mine de rien, voilà un sacré album avec
plus de deux cent pages ! Urban
Comics ne s’est pas moqué de nous sur ce coup là !
Points
Négatifs :
-
On pourra trouver que certains protagonistes sont un peu trop stéréotypés :
le jeune héros naïf et idéaliste, le magicien orgueilleux et prêt à tout pour réussir,
la marchande fourbe, le héros invincible et débrouillard, etc.
-
Je ne suis pas un grand fan de cette couverture…
Ma
note : 8/10
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