REMAIN
IN LIGHT
Talking
Heads
1
- Born Under Punches (The Heat Goes On) (Talking Heads/Brian Eno) 5:46
2
- Crosseyed and Painless (Talking
Heads/Brian Eno) 4:45
3
- The Great Curve (Talking
Heads/Brian Eno) 6:26
4
- Once in a Lifetime (Talking
Heads/Brian Eno) 4:19
5
- Houses in Motion (Talking
Heads/Brian Eno) 4:30
6
- Seen and Not Seen (Talking
Heads/Brian Eno) 3:20
7
- Listening Wind (Talking
Heads/Brian Eno) 4:42
8
- The Overload (Talking
Heads/Brian Eno) 6:00
Remain in Light
Musicien
: Talking
Heads
Parution
: 08 octobre 1980
Enregistré : Juillet
1980 – Août 1980
Durée : 39:48
Genre
: Post-Punk,
New Wave, World Music
Producteur : Brian
Eno
Label
: Sire
Records
Musiciens :
David
Byrne : chant, guitare, basse,
claviers, percussions
Jerry
Harrison : guitare,
claviers, chœurs
Chris
Frantz : claviers, batterie,
percussions, chœurs
Tina
Weymouth : basse,
claviers, percussions, chœurs
Brian
Eno : basse, clavier,
percussions, chœurs
Adrian
Belew : guitare
Jon
Hassell : cuivres sur Houses in Motion
Nona
Hendryx : chœurs
Robert
Palmer : percussions
Jose
Rossy : percussions
Mon
avis : Quelle claque magistrale j’ai put
recevoir le jour où j’ai écouté, pour la première fois, ce Remain in
Light, quatrième album des Talking Heads, sortie il y a presque quarante
ans et dont on ne doit pas être bien nombreux, de nos jours, a se souvenir. Car
ainsi va la mémoire des hommes, les effets de mode, les styles musicaux qui
changent, indéniablement, et pas forcement pour le meilleur malheureusement.
Tenez, faites un petit exercice, tout simple : allez dans la rue et demandez
aux premiers passants que vous croiserez s’ils connaissent les Talking Heads ;
en toute franchise, a moins de tomber sur un vieux fan ou sur un jeune
possédant une bonne culture musicale, vous allez faire un sacré flop. Et
pourtant, quel formidable groupe, en son temps, cela fut. Novateur, sacrément
doué, n’hésitant pas à mêler les genres dans un savant mélange post
mondialisation dans le bon sens du terme, le tout, chapeauté d’une main de
maitre par le magicien Eno. Tient, Brian Eno, l’une des figures les plus
marquantes musicalement de ces dernières décennies ; faites de même, demandez
autour de vous, dans vos connaissances, au travail et l’on verra si cela
marchera mieux qu’avec les Talking Heads ? Sincèrement, ce n’est pas gagner…
Mais pour en revenir à nos moutons, pourquoi donc vous-ais-je parler d’une
belle claque en préambule de cette critique ? Tout simplement pour la simple et
bonne raison que ce Remain in Light fait tout simplement
partie de ces rares disques sur lesquels tout le monde ou presque est d’accord
: c’est un très grand, un truc magistral, indéniablement le summum d’un groupe
qui avait pourtant jusque là mis la barre assez haut mais qui lors de ce
quatrième album, va réussir a atteindre des sommets carrément himalayesque et
inattendus vis-à-vis des tout débuts, bien plus punks. Car cette fois ci, le
fantasque David Byrne, écossais passé par le Canada puis la cote est des
Etats-Unis où il rencontra par la suite les autres membres du groupe, entraine
ceux-ci, sous la houlette du maitre, Brian Eno, alors officieusement cinquième
membre a part entière du groupe (ce qui faisait par ailleurs grincer quelques
dents, sauf David Byrne, aux anges, tellement celui-ci pris une place
importante), dans des chemins esquissés jusqu'alors et qui mêleront allègrement
dans un savant mélange parfaitement réussi pop music traditionnel, percussions
africaines, cuivres funkesques, musique électronique voir parfois même,
rappelant au bon souvenir du Bowie minimaliste de Low, de
l’ambiant et réalisant donc un album qui n’est plus depuis longtemps du punk
dont était issue le groupe, pas vraiment de la New Wave mais plus, hum, comment
dire, une espèce de prémisse de ce que l’on appellera plus tard la world music,
tout simplement. Car avec Remain in Light, les Talking Heads, qui
n’étaient plus un simple groupe de rock depuis longtemps, vont franchir de
nouvelles frontières, allant toujours plus loin dans le métissage des genres,
un peu comme Bowie, toujours, dans Lodger,
mais avec un son énorme, des basses omniprésentes, des cuivres en veut tu en
voila, des percussions qui ne sont pas la pour faire « exotique » mais
qui collent terriblement bien aux morceaux, parfait symbole des prémices d’une
époque qui s’apprêtait a découvrir la musique africaine, asiatique (après
l’indienne dans les années 60) et leurs fabuleux artistes locaux, bien avant
que, la mondialisation, mais cette fois ci, dans le mauvais sens du terme, ne
vienne formater, des années plus tard, tout cela au point que de nos jours,
tout le monde se sent obliger d’inclure tel élément exotique sans que cela
n’apporte pas grand-chose a la chanson a proprement parler. Personnellement,
j’ai toujours aimé les mélanges des genres : de George Harrison et sa Sitar
sur Revolver par
exemple, au No
Quarter de Jimmy Page et Robert Plant avec ses musiciens arabes en
passant par le Bowie hybride de Earthling,
savant mélange de rock parfois punk, jungle, techno et drum'n'bass, sans
oublier les délires d’un Eno, cette fois ci, électronique, du temps de Roxy
Music, je peut même affirmer que quelque part, j’ai une préférence pour le
métissage que pour le rock dit traditionnel. Et dans le cas présent, avec Remain
in Light, c’est le cas. Certes, de nos jours, tout cela n’a pas franchement
l’air, pour quelqu’un qui découvrirai cet album en 2018, si exceptionnel que
cela, pourtant, en 1980, quelle belle claque musicale que ce fut. Vous parler
de Remain in Light sans faire mention de Once in a
Lifetime serait une injure, bien entendu. Ce titre, il est quasiment
obliger, pour les plus âgés d’entre vous, que vous le connaissiez, et ce, même
si vous ne connaissez pas les Talking Heads. Allez donc sur You tube et
regardez : ce clip totalement déjanter, cette chanson ne vous dit décidément
rien ? Hum, si vous avez plus de quarante ans, cela m’étonnerais. Mais le plus
curieux, finalement, c’est que, en préparant cet article, je me suis rendu
compte que lors de sa sortie, Once in a Lifetime ne marcha pas
si bien que cela : ventes très médiocres aux USA, tout juste quatorzième en
Grande Bretagne, bof, bof, et pourtant, il fit partie de ces chansons qui
accompagnaient mon enfance et qui m’étaient plus que familières alors. Mais
bon, quelque part, il faut bien reconnaître que les Talking Heads, s’ils
avaient leur petit noyau de fidèles, ne furent jamais un énorme groupe a
succès, un peu comme Bowie avant Let’s Dance (vous
croyez que la Trilogie Berlinoise se vendit a des millions et
des millions d’exemplaires ?) voir, cas extrême, le Velvet Underground, mais
eux, ils sont hors concourt. Bien évidement, Remain in Light, ce
n’est pas qu’Once in a Lifetime, et les autres titres de l’album, que
cela soit Born Under Punches (The Heat Goes On) avec ses
guitares africaines, The Great Curve que j’adore, ou The
Overload et son final pré-atomique, par exemple, sont tout aussi bons.
D’ailleurs, il n’y a pas de point faible dans cet album, parfait de bout en
bout sauf, petite exception mais de taille selon moi et que je ne peut pas
passer sous silence : sa pochette ! Non, mille fois non, je ne peux pas, c’est
trop pour moi. J’ai beau être coulant, laisser passé pas mal de choses, mais
cette pochette avec les photos des membres du groupe numériquement modifiés et
colorées misérablement en rouge, franchement, je ne trouve pas cela terrible.
Mais bon, au vu du contenu, tout bonnement exceptionnel, je le rappelle, je
saurais en passer outre.
Points
Positifs :
- Probablement
un des meilleurs si ce n’est le meilleur opus des Talking Heads, un groupe
inconnu du grand public de nos jours mais qui fut tout bonnement énorme au
tournant des années 80 et qui fit beaucoup pour la démocratisation de ce que l’on
appela par la suite la World Music.
-
Un album quasiment parfait de bout en bout avec le noyau dur du groupe au top,
musicalement parlant, tout un tas de musiciens additionnels qui viennent ajouter
leur touche et, bien entendu, un certain Brian Eno omniprésent et qui chapeauté
l’ensemble – au point même qu’a l’époque, on pouvait sans exagération le
considéré comme étant le cinquième membre du groupe.
-
Once in a Lifetime, Born Under Punches (The Heat Goes On), The
Great Curve, ou The Overload, pour ne citer que les titres les plus marquants de l’album, mais le
reste n’est pas a jeter, bien au contraire.
Points
Négatifs :
- La
pochette. Oui, je sais, depuis le temps, elle est devenue culte mais personnellement,
je n’ai jamais été vraiment fan de celle-ci. Et puis, une pochette peut-être
culte tout en étant moche, non ?!
-
Un tout petit essoufflement dans ce que l’on appelait a l’époque la face B de l’album
– mais alors, un tout petit…
Ma
note : 8,5/10
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