EMPIRE
– OPÉRATION SUZERAIN
Réfugiés
dans une lamaserie, Nodier et Saint Elme sont capturés et emmenés dans un
gigantesque dirigeable. Prisonniers sans connaître l’identité de leur
ravisseur, ils découvrent qu’il s’agit du général comte Von Staff, au service
de la Russie du Tsar Alexandre. Nodier commence à discuter puis s’interrompt à
l‘instant où il voit entrer celui qu’il appelle l’Oupire, un certain Joseph de
Maistre. Celui-ci serait un extrémiste, aux dires de Von Staff, qui enchaîne
ensuite en montrant à ces deux prisonniers comment la Russie garde ses
frontières aériennes : grâce à des ballons pourvus d’unités d’infanterie.
Raccompagnés dans leur cellule avant le repas programmé, Nodier raconte alors à
Saint Elme qui est réellement cet Oupire : un être à mi-chemin entre l’homme et
la créature, qui s’abreuve de sang humain. Sur cette histoire, le repas
s’annonce enfin, sans la présence de l’Oupire en question. A peine un toast
est-il porté qu’il est interrompu par une attaque aérienne d’un autre
dirigeable, celui de Surcouf, venu sauver les deux agents français...
Empire – Opération Suzerain
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Chris
Chuckry
Couverture : Manchu,
Igor Kordey
Editeur
: Delcourt
Genre : Uchronie,
Fantastique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 01
novembre 2007
Nombre
de pages : 50
Mon
avis : Autant ne pas tourner autour du
pot et aller droit au but immédiatement : oui, au final, Empire n’aura
pas tenu toutes ses promesses, mais que l’on ne se méprenne pas sur mon avis au
sujet du troisième volume de la saga du duo composé de Jean-Pierre Pécau et
d’Igor Kordey, je ne remets pas en cause la qualité intrinsèque de la série, cependant,
il est indéniable que, au vu des promesses esquissées dans le premier
tome, Le Général Fantôme, la suite ne fut pas à la hauteur de nos
espérances… Ainsi, mes quelques doutes déjà esquissés dans le second tome, Lady
Shelley, se sont confirmés : à force de
multiplier les possibles intrigues secondaires, Jean Pierre Pécau s’est un peu
dispersé dans tous les sens, surtout que, en plus, il en rajouta dans ce dernier
tome du premier cycle. Du coup, le lecteur ne pourra que se poser des questions
fondées sur la pertinence et l’intérêt de la présence de l’Oupire, qui apparaît
bel et bien dans cet Opération Suzerain, mais dans quelques cases
uniquement. A quoi bon nous allécher depuis le départ avec lui, si ce n’est que
pour cela ? Indéniablement, l’Oupire était dispensable. Par contre, pour ce qui
est de l’intrigue principale, alors que l’on aurait put être en droit d’espérer
que celle-ci soit plus développée, vu que Pécau préfère s’attarder sur une
pseudo-course complètement inutile, et bien, ce fameux final est légèrement
bancal et bien trop court. Je craignais que trois tomes ne suffisent pas, je ne
m’étais malheureusement pas trompé et la maxime « trop d’intrigues tuent l’intrigue » apparaît là dans toute sa
splendeur, au détriment d’une série qui aurait put être vraiment excellente. De
plus, comme si cela ne suffisait pas, Igor Kordey a le malheur de retomber dans
ses travers habituels et l’on oscille entre des planches tout simplement
somptueuses et d’autres bâclées à un tel degré que le lecteur ne peut que
rester plongé dans un abîme de perplexité. Fort heureusement, depuis quelques
années, le père Kordey a fait bien des progrès et apparait moins brouillon,
mais en 2007, force est de constater que ce n’était pas encore le cas, bien au
contraire. Alors, j’ai peut être été trop dur envers Opération Suzerain ?
Après tout, malgré ses défauts, cet album se lit plutôt bien et est tout aussi
captivant que les autres. Cependant, lorsque l’on pense à ce que cette saga
aurait put donner, on ne peut s’empêcher d’être déçu car l’on était à deux
doigts d’avoir un cycle vraiment exceptionnel. Au final, il faudra se contenter
d’une bonne petite saga, sans plus. Dommage, vraiment dommage…
Points
Positifs :
-
Si vous souhaitez lire une bande dessinée sans prise de tête et qui met en
avant l’aventure avant tout, alors, Empire
est fait pour vous, cette conclusion, pleine de rebondissements, vous fera
passer sans nul doute un agréable moment.
-
La conclusion en elle-même est bonne.
-
Le duo composé de Saint-Elme et de Nodier est toujours aussi plaisant.
-
Si vous êtes fans d’Igor Kordey, il est clair que celui-ci livre quelques
planches plutôt réussies.
-
Histoire de ne pas changer, à nouveau une fort belle couverture !
Points
Négatifs :
- A
force de multiplier les sous-intrigues et les protagonistes, Jean-Pierre Pécau
loupe ce dernier tome de Empire,
surtout que celui-ci est franchement mal structuré.
-
Nos héros passent les trois quarts de l’album à essayer de rejoindre les Indes
françaises, du coup, forcément, la conclusion se joue en quelques pages. Mais
pourquoi donc Pécau a-t-il multiplié les rebondissements lors de cette fuite,
surtout que certains étaient peu utiles – l’exemple le plus frappant est la
fameuse course qui ne possède pas le moindre intérêt.
-
Autre exemple incompréhensible : a quoi bon aura servi le fameux Oupire ?
-
Un Igor Kordey qui oscille entre le très bon et le franchement moyen, certaines
planches étant franchement peu avenantes. Fort heureusement, pour les fans du
croate, celui-ci a fait d’énormes progrès au cours des dernières années.
Ma
note : 6,5/10
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