THE
VISITOR
Professeur
d'économie dans une université du Connecticut, Walter Vale, la soixantaine, a
perdu son goût pour l'enseignement et mène désormais une vie routinière. Il
tente de combler le vide de son existence en apprenant le piano, mais sans
grand succès... Lorsque l'Université l'envoie à Manhattan pour assister à une
conférence, Walter constate qu'un jeune couple s'est installé dans
l'appartement qu'il possède là-bas : victimes d'une escroquerie immobilière,
Tarek, d'origine syrienne, et sa petite amie sénégalaise Zainab n'ont nulle
part ailleurs où aller. D'abord un rien réticent, Walter accepte de laisser les
deux jeunes gens habiter avec lui.
The Visitor
Réalisation : Thomas
McCarthy
Scénario : Thomas
McCarthy
Musique : Jan
A.P. Kaczmarek
Production : Overture
Films, Groundswell Productions, Participant Productions
Genre : Drame
Titre
en vo : The Visitor
Pays
d'origine : États-Unis
Langue
d'origine : Anglais
Date
de sortie : 18 avril 2008
Durée : 104
mn
Casting :
Richard
Jenkins : Walter Vale, veuf
sexagénaire
Hiam
Abbass : Mouna Khalil, la mère de
Tarek, syrienne
Haaz
Sleiman : Tarek Khalil, jeune syrien
talentueux joueur de djembé
Danai
Gurira : Zainab, la petite amie
sénégalaise de Tarek
Michael
Cumpsty : Charles, le collègue de
Walter
Marian
Seldes : Barbara, la prof de piano
Amir
Arison : maitre Shah, l'avocat
Maggie
Moore : Karen
Bill
McHenry : Darin
Richard
Kind : Jacob
Tzahi
Moskovitz : Zev, le voisin
de stand israélien de Zineb
Neal
Lerner : Martin Revere
Mon
avis : A la base, on ne peut pas vraiment
dire que le synopsis de The Visitor
soit vraiment aguichant pour le profane : un type rentre chez lui et, oh
surprise, s’aperçois qu’un couple à emménager dans son appartement à son insu.
Franchement, pour quelqu’un qui n’avais jamais entendu parler de ce film, il
était impossible de se faire une idée claire et précise sur le contenu même de
celui-ci. Or, ce qui pouvait apparaître comme un défaut (d’où le fait que, la
première fois que je l’avais vu, je râlais, m’attendant à m’ennuyer ferme
devant une énième comédie a l’américaine) s’avéra, à mes yeux plutôt positif
puisque, du coup, la surprise n’en fut que plus agréable. Et en parlant de
surprise, The Visitor en est pourvu
tout au long du déroulement de son intrigue. Certes, nous ne nous trouvons pas
devant un film d’action ou les rebondissements sont légions (et c’est tant
mieux), mais ils existent bel et bien, mais ce, de façon bien plus subtile et,
a chaque fois, nous entraînant nous, spectateurs, et les protagonistes de
l’œuvre dans des directions totalement imprévisibles auquel l’on ne se serait
pas attendu quelques minutes plus tôt. Car, effectivement, a moins d’avoir lu
des critiques détaillées avant le visionnage, qui aurait pu se douter une
seconde de ce qui allait arriver a ce vieux professeur désabusé et aigri et ce
jeune couple de clandestins qui occupaient son appartement ? Évidement,
l’on se doute bien que des liens vont se créer entre eux, et que certaines
mentalités vont s’adoucir. Et d’ailleurs, la première partie du film pourrait
être qualifiée d’agréable divertissement, sans plus. Mais c’est à la suite d’un
événement a priori anodin et inattendu que tout bascule pour nos personnages et
que The Visitor dévoile alors toute ses
qualités : car ce qui n’étais alors que des jours heureux et simples, se
transforme petit a petit en véritable cauchemar d’où l’issue, pourrait bien
être fort cruelle. Alors on veut bien espérer jusqu’au bout, surtout que
quelques éclaircies amoureuses pointent le bout de leur nez, et, du coup, on ne
peut qu’avoir de plus en plus peur pour le destin de ces quelques personnes
qui, au début tout séparait et qui se sont vite liées d’amitié (et plus)
uniquement par le simple fait de s’être rencontrés. Mais pour ce qui est de
vous dévoiler la fin de l’histoire, ne comptez pas sur moi, cela serait vous
gâcher tout le plaisir que vous aurez à coup sur en regardant ce fort beau
film, très bien servit par d’excellents acteurs qui, sans être vraiment connus
auront réussis à me toucher, sincèrement. Un film intelligent et juste, qui
donne énormément à réfléchir sur certaines réalités de nos sociétés actuelles
(en particulier, vous l'aurez devinez, sur le sort peu enviable des
clandestins) et sur la seule chose que souhaite un homme ou une femme qui
quitte son pays d’origine pour un ailleurs qu’il espère forcement meilleur :
tout simplement travailler et vivre tranquillement sa vie, sans faire de mal à
personne. Mais une œuvre qui nous narre également les sentiments et les liens
qui peuvent naître entre des gens issus de cultures et de milieux que tout
pourrait opposer, un long métrage qui nous pousse a nous ouvrir aux autres et a
oublier nos préjugés envers ceux qui sont différents. The Visitor, vous l’avez compris, est un film à voir absolument et,
a mes yeux, ce fut l’un des films de la lointaine année 2008. Un long métrage
qui, la première fois que je l’ai vu, m’a presque fait pleurer et, surtout,
pour la première fois de ma vie, la vision d’un drapeau américain, vers la
toute fin, ne m’a pas donner les nausées habituelles, car, pour une fois, le
symbolisme était bien loin de ce à quoi l’on nous a trop souvent habitué – le
pays de la liberté etc.. Du coup, ce fut la petite cerise sur le gâteau car les
États Unis ne sortent pas grandis avec ce long métrage, mais l'on pourrait en
dire autant de n'importe quel autre pays occidental. Cependant, comme tout
n'est ni blanc, ni noir, il est indéniable que, en sortant du cinéma, le
spectateur ne peut que réfléchir sur les différents thèmes abordés (immigration
clandestine, détention avant l'inévitable expulsion du territoire, machine
judiciaire implacable et parfois inhumaine) et se dire que, incontestablement,
la où les réponses ne sont pas simples a trouver – pour citer Michel Rocard :
« On ne peut pas accueillir toute la
misère du monde... » Je vais me répéter mais, pour une fois, oubliez
les éternels films d’actions bidons qui se ressemblent tous, oubliez les films
français, oubliez les films comiques ou d’horreur et allez donc voir un film
intelligent et passionnant : The Visitor.
-
Un très beau film, accessoirement, d’une intelligence rare et qui nous amène à
réfléchir énormément sur les migrations, les sans papiers, tous ces gens qui,
pour la majeure partie, ne cherchent qu’une chose : vivre une vie meilleure,
ce qui, malheureusement, est chose quasiment impossible dans leurs pays.
-
Malgré un scénario plutôt simple en tant que tel, l’histoire n’en reste pas
moins suffisamment touchante pour que l’on fasse abstraction des quelques
faiblesses scénaristiques, surtout que l’on s’attache très rapidement a ces
protagonistes, ballotés par le destin et les coups du sort.
-
Un casting qui n’est peut-être pas exceptionnel en tant que tel mais qui n’en
reste pas moins excellent, les divers acteurs étant fortement investis dans leurs
rôles respectifs.
-
The Visitor m’aura presque donné
envie d’apprendre à jouer du djembé !
Points
Négatifs :
-
Si The Visitor est indéniablement un
bon film, il pèche un peu par sa simplicité scénaristique par moments.
-
La première partie, un poil trop gentillette et prévisible.
-
Les amateurs de happy-end verseront une petite larme à la fin…
Ma
note : 8/10
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