EMPIRE
– LE GÉNÉRAL FANTÔME
1815.
A la tête d’une poignée d’hommes, le capitaine Saint-Elme traverse
l’Afghanistan pour rejoindre Savary, chef des services spéciaux de l’Empire
français à Bombay. Car en 15 ans, Napoléon s’est rendu maître de presque toute
les Indes, après avoir conquis l’empire Ottoman et reflué l’armée anglaise aux
portes du Bengale. Coincé dans un guet-apens, Saint-Elme et ses soldats ne
doivent leur salut qu’à l’intervention providentielle d’une colonne
d’artillerie blindée à vapeur. D’une de ces machines, descend un curieux
personnage, Charles Nodier, scientifique et écrivain, spécialiste de l’occulte.
Durant le trajet, les deux hommes sympathisent et évoquent le cas de la
résistance anglaise sur le plateau de Nichapur. Malgré une tactique militaire
irréprochable pour conquérir cette bande de terre coincée entre le Gange et les
contreforts de l’Himalaya, les Gurkhas ont mis l’armée napoléonienne en déroute
pour la première fois depuis 20 ans. Cette défaite est attribuée au génie
tactique d’un mystérieux général anglais, caché dans un fourgon sous bonne
escorte. Nodier évoque la possibilité que cet officier ne soit pas humain. Mais
il surveille tout de même de près la matrice du « piano Enigma », machine servant à coder les messages via le
télégraphe de Chappe…
Empire – Le Général Fantôme
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Chris
Chuckry
Couverture : Manchu,
Igor Kordey
Editeur
: Delcourt
Genre : Uchronie,
Fantastique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 01
octobre 2006
Nombre
de pages : 50
Mon
avis : Plus d’une décennie après sa
sortie, ce fut avec un plaisir certain que je me suis replongé dans le premier
tome de cette série réalisée par les auteurs de L’Histoire
Secrète, Jean Pierre Pécau au scénario et celui qui ne laisse personne
indifférent, le croate Igor Kordey. En 2006, lorsque je découvris cet album, j’étais
tombé instantanément sous son charme, tant du point de vue de l’intrigue que
des dessins. Il faut dire que, contrairement à la série phare des deux
compères, Empire, plus centré sur une seule période, avec peu de
personnages et une histoire solide, est bien plus accrocheuse et captivante
pour le lecteur qui, de plus, ne pourra éviter le parallèle avec une autre
série du label Série B des éditions Delcourt, Hauteville
House. En effet, comme celle-ci, Empire est une
Uchronie mêlant bon nombre d’éléments Steampunk et où apparaissent, comme
protagonistes, à la fois des personnages réels de notre histoire mais également
de romans de l’époque. Bref, tous les éléments pour que l’on ait une sympathique
BD étaient réunis, et, ma fois, ce premier tome ne déçoit pas le moins du
monde. 1815, Napoléon règne sur l’Europe mais aussi sur les Indes. Déjà, le
postulat de base est intéressant à plus d’un titre car, qui sait ce qu’il
serait advenu si l’Empereur s’était tourner vers les Indes ? Mais plus qu’une
simple Uchronie, assez rapidement, on s’aperçoit que les auteurs ont mêler de
nombreux éléments disparates faisant de leur œuvre un habile mélange où l’on
retrouve bon nombre d’éléments Steampunk, mais également, par le biais des
dires de Charles Nodier, l’un des deux personnages principaux de l’intrigue,
des éléments surnaturels comme les lutins, les vampires ou les djinns, mais
aussi, le lecteur aura la surprise d’entendre quelques noms connus comme
Dracula ou le docteur Frankenstein. Bref, un heureux melting-pot qui fonctionne
assez bien grâce à une histoire prenante, mais aussi, par le charisme indéniable
des deux protagonistes principaux, Nodier, déjà citer, dans le rôle de
l’aventurier touche à tout, à la fois scientifique, spécialiste de l’occulte et
tacticien de génie, et le ténébreux et magnifique capitaine Saint-Elme, à la
fois sombre, inquiétant, redoutable au combat et possédant la beauté et le
magnétisme qui sied au genre. Ce duo improbable n’est pas une invention des
auteurs, quelque part les points communs avec ceux des Mystères de l’Ouest sont évidents, mais comme leurs glorieux aînés,
il est évidant qu’il fonctionne à merveille. Alors, bien évidement, dans ce
premier tome, la mise en place de l’univers et de l’intrigue occupe une bonne
place, ce qui est tout à fait normal, mais, ensuite, l’on rentre vite dans
l’histoire, avec très peu de temps morts, et après les présentations d’usages,
les premières surprises au fil des pages – tient, il y aura du Steampunk !
Comment, des fées, ah bon ? L’anglais qui veut faire le tour du monde en 80
jours !? – l’on suit les pérégrinations de Saint-Elme et Nodier dans les rues
de Bombay, aux prises avec les adorateurs de Kali et enquêtant sur le
mystérieux Général Fantôme, le premier à avoir fait perdre une bataille à
Napoléon… Bref, un premier volume fort plaisant, qui, sans nul doute, ravira
les amateurs d’aventure avec un A majuscule, les admirateurs de Jean-Pierre
Pécau ainsi que ceux d’Igor Kordey – même si, il faut le reconnaitre, c’est-à-dire,
le Kordey de 2006, c’est-à-dire, loin d’être aussi bon que celui des dernières
années… Bref, un bon premier tome que l’on dévore de bout en bout et qui laisse
augurer du meilleur pour la suite !
Points
Positifs :
-
Une uchronie fort plaisante avec un coté Steampunk assumé, un duo de
protagonistes principaux réussi, un univers qui l’est tout autant et une
intrigue suffisamment captivante pour les amateurs d’aventure pure et dure !
- Un
postulat de départ plutôt intéressant puisque cette uchronie par du principe :
que se serait-il passé si Napoléon aurait tourné son regard vers l’est et aurai
été jusqu’à conquérir l’Inde ?
-
Bien évidement, le duo Saint-Elme et Nodier renvoi a celui des Mystères de l’Ouest.
-
Les amateurs de Jean-Pierre Pécau sont en terrain familiers et retrouveront
avec plaisir toutes ses références historiques, ce mélange entre protagonistes
réels et imaginaires, ses nombreuses références, etc.
-
Une couverture assez réussie.
Points
Négatifs :
- Malheureusement,
même les fans les plus complaisants d’Igor Kordey reconnaitront que celui-ci a
fait bien mieux par la suite pour ce qui est de la précision de son style ;
après tout, ce premier volume de Empire
date de 2006…
-
Dans un sens plus large, ceux qui ne supportent pas le style de Kordey
trouveront tout cela beaucoup trop brouillon pour accrocher totalement.
-
Les détracteurs de Pécau pointeront du doigt certaines mimiques de l’auteur,
comme cette multitude de références, parfois obscures, qui ne tombent pas
toujours juste.
Ma
note : 7,5/10
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