L’HISTOIRE
SECRÈTE – GENÈSE
3000
avant notre ère, vers la fin du néolithique. Un vieil homme blessé s’échappe
d’une cité lacustre, épaulé par quatre enfants, après avoir été attaqué. Avant
de mourir, le vieux chaman confie à chacun d’entre eux des cartes d’ivoire sur
lesquels sont représentés des symboles. Ces cartes confèrent un pouvoir
incommensurable sur le temps et les éléments à chacun d’entre eux, dès lors
devenus des « archontes ». S’ils
promettent de ne jamais unir leurs puissances, les 4 jeunes commencent par
désobéir, en voulant venger leur village. Une comète s’écrase alors sur la
terre ! Ils décident donc de se séparer pour éviter ce type de catastrophe.
1600 plus tard en Egypte, l’aîné Dyo prend fait et cause pour Pharaon, tandis
que son frère Erlin, allié à un dénommé Moïse, souhaite protéger les hébreux et
les aider à fuir l’Egypte. Lors d’une bataille mémorable pour la prise de la
forteresse d’El Koumma, les deux frères abusent alors de leurs cartes. Dans
l’optique de prendre l’ascendant l’un sur l’autre, ils provoquent une
succession d’évènements fantastiques, tels que des raz de marée, des invasions
de sauterelles, des créations de golems, des ouvertures de mer rouge…
L’Histoire Secrète – Genèse
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Igor
Kordey
Couleurs : Carole
Beau
Couverture : Manchu,
Olivier Vatine
Editeur
: Delcourt
Genre : Fantastique,
Action, Esotérisme, Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 17
novembre 2005
Nombre
de pages : 48
Mon avis :
J’avoue que je n’ai pas eu longtemps à réfléchir lorsqu’il m’a fallut choisir l’œuvre
qui aurait droit a me première critique sur mon blog : en effet, ayant découvert
L’Histoire Secrète l’année passée, je
peux affirmer sans problème que celle-ci aura été la bande dessinée la plus
marquante, du moins, a mes yeux, de 2007. Par forcément pour sa qualité
intrinsèque, mais je vais y revenir, mais surtout en raison de son omniprésence…
après tout, neuf tomes en douze mois, il était difficile de faire mieux. Du coup,
et comme en ce mois de janvier était sortit le dixième volume de la saga, je m’étais
dit que, avant de passer a la critique de celui-ci, je vous proposerai celle de
ses prédécesseurs, histoire de faire les choses dans l’ordre, bien sur, mais
aussi de revenir sur une bande dessinée qui avait décidément tout pour réussir
et qui, quelque part, s’est perdu en route… Ce constat, vous le constaterez, au
fil de mes critiques qui oscilleront entre le plutôt bon et le franchement
mauvais, mais avant cela, commençons par le commencement et ce fameux Genèse. Les Archontes, deux hommes et
deux femmes, vivant depuis la nuit des temps, porteurs chacun des cartes d’ivoires
aux pouvoirs incommensurables et manipulant dans l’ombre la destinée de l’humanité,
oui, le concept de base était on ne peut plus alléchant, je ne le nie pas, d’ailleurs,
au vu de mes gouts personnels, je ne pouvais pas passer à coté d’une telle œuvre.
Cependant, les meilleures idées au monde n’accouchent pas forcément d’incontournables
et, justement, ce premier tome de L’Histoire
Secrète en est le plus parfait exemple : après une entrée en matière
pour le moins tonitruante et réussie, un petit bon de quelques milliers d’années
dans le temps nous entraine dans l’Egypte antique, plus précisément a la
période de l’Exode décrite dans l’Ancien Testament où, malgré leurs
promesses, les Archontes se font déjà la guerre. Mouais, pourquoi pas, l’idée
peut se tenir sauf que si l’habillage est prometteur, le contenu l’est moins :
ainsi, là où l’on pouvait être en droit d’avoir un récit basé sur les rivalités
entre Archontes, on se retrouve avec des scènes de combat qui se succèdent les
unes aux autres, la magie et quelques monstres en plus. Alors bien sur, par
moment, il y a un souffle épique et certaines planches sont spectaculaires,
mais bon, comme notre vieil ami, Igor Kordey – qui se fit connaitre sur un
certain New X-Men avec Grant Morrison
– est connu depuis bel lurette pour être capable du meilleur (si, si) comme du
pire (hélas), les 48 pages de ce premier tome oscillent donc entre le plutôt bon
et le… comment dire… franchement moche. Ensuite, il faut reconnaitre que le
sieur Jean-Pierre Pécau est un sacré bon scénariste et que sa connaissance de l’histoire
est réelle, sauf que, si ses tentatives d’expliquer les Plaies d’Egypte par le
biais des Ivoires passe encore, quel mouche lui a pris de nous imposer la
présence d’Hoplites grecs ici ?! Il a trop regardé Troie – au demeurant, un mauvais film – ou quoi ? Du coup, au
final, on se retrouve avec une bd pour le moins bancale où se mêlent, dans le
plus parfait désordre, bonnes et mauvaises idées, dessins réussis et d’autres
hideux, et qui, par-dessus le marché, me semble bien trop courte : 48
pages, cela limite forcément les choses, surtout quand les deux tiers de celles-ci
sont consacrés a des scènes de combats… Dommage car le potentiel était pourtant
là…
Points
Positifs :
-
Un synopsis de départ plutôt intéressant : quatre êtres a priori immortels
qui manipulent dans l’ombre l’humanité depuis la nuit des temps, oui, l’idée
était pas mal.
-
Les premières pages qui nous narrent les origines des Archontes sont les plus
réussies, surtout pour le choix des couleurs ; ce ton sépia est un plus
indéniable.
-
Certains passages sont réussis, il y a de bonnes idées comme l’utilisation des
Plaies d’Egypte, les Archontes m’ont l’air intéressants quoi que stéréotypés et
je ne nie pas que, parmi toutes ces scènes de combats, il y a deux ou trois
faits d’armes impressionnants.
-
Le cas Igor Kordey : son style, particulier, ne plaira pas a tout le monde
mais personnellement, je l’aime bien et certaines de ses planches sont fort
réussies, tant au niveau des dessins que des cadrages.
-
Une belle couverture.
Points
Négatifs :
- Passé
un début fort réussi, il faut reconnaitre que la quasi-totalité de ce premier
tome est consacrée à un affrontement entre égyptiens et hébreux ; trop de
combats tuent les combats.
-
Qui plus est, on sent l’inspiration des auteurs qui ont un peu trop pompé le
film Troie… qui n’est pas vraiment un
chef d’œuvre, faut-il le rappeler ?
-
Mais que viennent faire des hoplites là-dedans !?
-
Oui, comme je le disais, les Archontes me semblent un peu trop stéréotypés et l’on
sait déjà quels sont les sympas, le méchant et… la folle.
-
Le cas Igor Kordey, encore : mais comment peut-il nous livrer des planches
superbes et nous pondre de véritables étrons tout de suite après !? En
plus, son style ne plaira pas à tout le monde.
-
Mouais, on sent Pécau limité par les 48 pages… En tout cas, il y avait de quoi
mieux faire.
Ma
note : 5,5/10
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