L’HISTOIRE
SECRÈTE – LE GRAAL DE MONTSÉGUR
Depuis
la nuit des temps, quatre frères et sœurs, les Archontes, se partagent des
cartes d’ivoires qui leur confèrent des pouvoirs immenses sur le temps et les
éléments. Dyo a reçu la coupe, Reka la lance/bâton, Aker l’épée et Erlin le
bouclier/denier. Au cours de la fuite d’Egypte, la coupe est entrée en
possession de Moïse. Puis une nouvelle bataille pour la possession de plusieurs
Ivoires a eu son importance lors des premières croisades. Au cours du
moyen-âge, l’Eglise étend son emprise grâce au pouvoir de Reka, allié pour
l’occasion à Dyo qui lui, a perdu son ivoire. Ce dernier, rongé par la lèpre
tente en vain de retrouver sa carte, grâce à une invention qui lui permet
d’étendre une terrible surveillance sur la chrétienté : la sainte inquisition.
De son côté, Aker n’a d’autre choix que de s’allier avec le Saint Empire
germanique de Frédéric II. En marge de cet affrontement, Erlin s’intéresse de
près aux recherches fructueuses de certains rabbins, qui ont réussi à
reproduire des ivoires contenant une certaine puissance. C’est alors qu’en pays
Cathare, Dyo semble retrouver la piste de son ivoire perdu…
L’Histoire Secrète – Le Graal de Montségur
Scénario
: Jean-Pierre Pécau
Dessins
: Goran
Sudzuka, Geto
Couleurs : Carole
Beau, Isabelle Rabarot
Couverture : Manchu,
Olivier Vatine
Editeur
: Delcourt
Genre : Fantastique,
Action, Esotérisme, Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 01
mars 2006
Nombre
de pages : 48
Mon avis :
Il me semble pour le moins évidant que les deux premiers tomes de L’Histoire Secrète m’avaient laissé un
souvenir pour le moins mitiger : un synopsis de départ pour le moins
intéressant, pas mal de bonnes idées mais le tout, mal maitriser, parfois brouillon,
un peu, finalement, comme les dessins du sieur Igor Kordey qui, comme chacun
sait, est capable de passer du meilleur au pire d’une case sur l’autre – voir ici
et ici
pour les critiques. Cependant, ou heureusement, il en est tout autrement de ce
troisième volume, Le Graal de Montségur,
qui lui, est d’un tout autre niveau et n’était pas loin de l’excellence ;
enfin, du moins il aurait put l’être, comme je vais vous l’expliquer… En effet,
scénaristiquement parlant, ce troisième tome de la saga est le plus réussi jusqu’à
maintenant : se déroulant lors des débuts de la Sainte Inquisition,
lorsque l’Eglise voulait mettre un terme a l’hérésie Cathare, nous avons ici
une histoire non seulement intéressante mais qui plus est captivante du début a
la fin, tant dans sa structure que pour ses protagonistes ou, une fois de plus,
les multiples clins d’œil historiques dont Jean-Pierre Pécau parsème le récit.
Ainsi, il est fait une fois de plus mention du Graal (en fait, l’Ivoire de la
Coupe), on nous explique pourquoi l’Inquisition fut crée (Reka étant derrière
cela) et tout un tas de petits détails qui ne peuvent que faire plaisir aux
amateurs d’Histoire (avec un H majuscule) dont je fais parti. Hélas, mille fois
hélas, il fallait un point faible, et un gros : Igor Kordey, que l’on aime
ou pas son style, apportait un plus indéniable dans la mise en scène de cette
saga, or, ici, et ce sera le cas pour les deux prochains volumes également, il
brille par son absence, étant remplacé par un certain Goran Sudzuka dont le
style, un peu trop vieillot a mon gout, est loin d’être a la hauteur de son prédécesseur.
Cela est fort dommage car, comme je le disais, ce Graal de Montségur avait vraiment de quoi être excellent et que,
une fois de plus, au final, on ne peut s’empêcher d’être déçu et ce n’est pas
les quelques pages, superbes elles (comme vous pouvez le voir dans les
illustrations de cette critique), de Geto qui viendront sauver la donne… Enfin
bon, cette fois ci, on n’était pas passé loin…
Points
Positifs :
-
Pour ce qui est du scénario, cette fois ci, on a enfin droit à quelque chose
qui tienne la route du début a la fin ; choix du lieu, de l’époque, du
contexte et du déroulement du récit, il n’y a rien a redire et l’ensemble est plutôt
captivant.
- Comme d’habitude, Jean-Pierre Pécau se plait à lier
le moindre événement historique aux Archontes et aux Ivoires : création de
l’Inquisition, explication de l’hérésie Cathare (et des autres d’ailleurs),
lien entre ceux-ci et le Graal, débuts de la Rose-Croix, liée a Aker qui désire
faire de Frédéric II de Hohenstaufen un souverain qui
apportera la paix sur Terre, etc.
-
En toute sincérité, le court passage dessiné par Geto est tout simplement
sublime.
Points
Négatifs :
- On
peut aimer ou pas le style d’Igor Kordey mais franchement, son remplaçant sur
ce tome, Goran Sudzuka, ne lui arrive pas a la cheville : style trop fade,
vieillot, sans saveur… Avec un autre dessinateur, ou Kordey, tout simplement,
la note finale aurait été bien plus élevée, surtout que le scénario le méritait
amplement.
-
Certes, le passage mis en pinceaux par Geto est sublime, le problème, c’est que
celui-ci est tellement différent de celui de Sudzuka que l’effet escompté ne
marche pas. De toutes façons, je n’aime pas quand une œuvre est dessinée par
plusieurs dessinateurs.
Ma
note : 7/10
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