TEL
PÈRE, TEL FILS
Un
architecte et sa femme apprennent que leur fils de six ans a été interverti
avec un autre à la naissance. L'hôpital leur fait rencontrer la famille de leur
enfant biologique, d'un milieu plus modeste. Un nouvel échange des deux enfants
s'impose peu à peu aux deux familles, non sans poser de nombreux problèmes qui
remettent en cause pour les pères et les mères leurs idées reçues.
Tel père, tel fils
Réalisation : Hirokazu
Kore-eda
Scénario : Hirokazu
Kore-eda
Musique : Takeshi
Matsubara
Production : Amuse,
Fuji Television Network, Gaga
Genre : Drame
Titre
en vo : Soshite chichi ni naru
Pays
d'origine : Japon
Langue
d'origine : japonais
Date
de sortie : 28 septembre 2013
Durée : 121
mn
Casting
:
Masaharu
Fukuyama : Ryota Nonomiya
Machiko
Ono : Midori Nonomiya
Lily
Franky : Yudai Saiki
Yōko
Maki : Yukari Saiki
Keita
Nonomiya : Keita Nonomiya
Yuri
Nakamura : Miyazaki Shoko
Mon
avis : Prix du Jury
au Festival de Cannes en 2013, Tel père,
tel fils est, indéniablement, un fort bon film mais qui ne conviendra
peut-être pas à tous les publics, certains pesterons, probablement a raison, contre
un rythme assez lent par moments. Car oui, ce long métrage qui met en avant la
paternité et les relations père/fils avec cette fameuse question, « quel est le plus important, les liens
du sang ou les liens du cœur », mais aussi, en filigrane, qui pointe
du doigt la société nippone dans son ensemble avec ce culte de la réussite omniprésent
dès le plus jeune age est un film diablement intelligent et qui amène le
spectateur à se poser bien des questions. Ainsi, en partant d’un sujet assez
grave – l’échange de deux bébés a leur naissance – et en nous présentant deux
familles aux antipodes l’une de l’autre, ce film nous amène a nous interroger
sur ce que l’on ferait, nous-mêmes, en pareille occasion. D’un point de vu
personnel, pour ma part, il ne serait pas question d’échange, cependant, dans Tel père, tel fils, celui-ci finit par
avoir lieu car le père aisé qui s’est toujours préoccupé de sa carrière avant
de sa famille et qui, quelque part, méprisait son enfant jugé trop gentil, pas
assez dur pour le monde d’aujourd’hui, n’attendait que cela quelque part… ce
fils, trop timoré, ne pouvant être de lui. A l’opposé, l’autre famille, plus
borderline apparait nettement plus sympathique avec ce père bourré de défauts,
certes, mais qui agit comme il se doit. Cette opposition, bien entendu, nous
pousse vers la famille la plus pauvre mais plus aimante, cependant, tout l’intérêt
de ce film repose sur le père carriériste et sa relation problématique avec son
enfant – qui en fait ne l’est pas même s’il l’a élevé pendant six ans – ainsi que
son évolution, au gré des événements, jusqu’à ce happy-end que certains
jugeront simpliste mais qui, quelque part, n’est pas illogique. Bref, Tel père, tel fils est indéniablement un
bon film, plaisant à regarder et qui nous fait réfléchir ; après, il y a
bien quelques longueurs, ici et là, ainsi que certaines spécificité typiquement
nippones qu’un public néophyte aura du mal à comprendre, mais bon, pas au point
de bouder son plaisir, bien au contraire.
Points
Positifs :
-
La problématique de la paternité est, bien entendu, au cœur de ce film, avec ce
père obnubilé par la réussite et le travail, qui délaissait sa famille tout en
méprisant son fils, jugé trop faible, et qui, en découvrant que ce dernier n’était
pas de lui, voit là une solution a son problème…
-
La société nippone avec son culte de la réussite dès le plus jeune age et du
travail est plutôt bien pointée du doigt.
-
La mise en parallèle des deux pères, l’un carriériste et froid, l’autre limite
branquignole mais qui aime ses enfants.
-
Le sujet, assez grave en soi, celui d’un échange de nouveaux nés lors de leur
naissance et des conséquences que cela entraine par la suite, au sein des deux
familles.
-
Masaharu Fukuyama, qui joue le père aisé, est en fait un musicien, du coup,
chapeau bas pour son interprétation.
Points
Négatifs :
- Quelques longueurs et quelques problèmes de
rythme viennent ternir l’ensemble.
-
Un happy-end peut-être un peu trop facile, même s’il n’est pas illogique.
-
Si on ne possède pas une bonne connaissance de la culture nippone, certains
traits de caractère, certaines convenances, certaines manières d’agir risquent
de ne pas être totalement compréhensibles.
Ma
note : 7/10
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