LES
LIVRES DE CORUM – LE ROI DES ÉPÉES
Mabelode
est peut-être le plus puissant des Maîtres de l’épée. Sa longue robe laisse
apparaître une peau blanche et lisse, un corps parfait. Mais ses longs cheveux
blonds encadrent une tête sans visage. Il émane de lui une puissance
terrifiante et mauvaise. Entouré de ses Ducs d’Enfer au rire bestial, il a
décidé de venger la mort d’Arioch et de Xiombarg. C’est ce dieu que Corum va
devoir combattre et terrasser. L’Éternel Champion ne connaîtra nulle sérénité.
Mais l’espoir se trouve peut-être sur un autre plan, dans la cité bleue,
Tanelorn.
Les Livres de Corum – Le Roi des épées
Auteur
: Michael
Moorcock
Type
d'ouvrage : Fantasy
Première
Parution : 11 octobre 1971
Edition
Française : 13 novembre 2003
Titre en
vo : The
King of the Swords
Pays
d’origine : Royaume-Uni
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Gérard
Lebec
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 190
Mon
avis : Pour rappel, Les
Livres de Corum sont en fait composés de deux cycles distinct,
composés chacun de trois volumes, le premier qui s’achève donc avec Le
Roi des épées qui nous intéresse maintenant, est intitulé La
trilogie des épées (oui, je sais, ce n’est pas très original), le
second, dont je vous parlerais par la suite, Les chroniques de Corum.
Il existe une différence notable entre les deux, ne serais ce que par
l’ambiance, mais il sera temps par la suite d’y revenir. Pour le moment, nous
nous trouvons donc devant le dernier volume nous narrant les aventures du
dernier des Vadhagh, le Prince Corum Jhaelen Irsei contre les seigneurs du
Chaos et, autant mettre les choses au point d’entré de jeu, la qualité, déjà
présente dans les deux premiers volumes est toujours au rendez vous pour le
plus grand plaisir du lecteur. Cependant, avant d’aller plus loin, je tenais à
revenir sur un point précis qui englobe plus l’œuvre de Moorcock dans son
intégralité et qui ne se limite pas uniquement à Corum. Un point dont je vous
ais déjà parler ultérieurement mais qui me semble assez important pour y
revenir : bon nombre des détracteurs de l’écrivain britannique mettent en avant
le style parfois limite d’écriture des œuvres de celui-ci, et ils n’ont pas
forcement tort. Effectivement, a de multiples occasions, et quelque soit
l’œuvre (Elric,
Corum, Hawkmoon etc.),
l’on sent bien que certains textes sont écrits à la va-vite, sans relecture,
directement de la machine à écrire a l’éditeur. D’ailleurs, Moorcock ne s’en
est jamais caché, reconnaissant que bon nombre de ses romans étaient surtout
destinés à un but alimentaire. Cependant, même si l’on peut regretter parfois,
que du coup subsistent quelques incohérences ou que tel détail ne soit pas
forcement développé davantage, voir, également, que bien souvent, l’auteur use
et abuse de situations dangereuses récurrentes et d’interventions
providentielles par des sortes de Deus Ex Machina, l’on ne peut pas mettre de
coté que la qualité intrinsèque des œuvres en elles mêmes ne peuvent être mises
en causes, car, incontestablement, les divers cycles du Champion Eternel
figurent parmi les plus grands classiques de la Fantasy, et leurs personnages,
charismatiques pour la plupart, sont des réussites inoubliables. De plus,
prenez par exemple un roman comme ce Roi
des épées au contenu si riche et au multiples rebondissements incessants et
imaginez qu’il ait été écrit par un auteur dit « plus moderne » (du style Robert Jordan, pour ne citer qu’un
exemple, je n’ai rien de personnel contre lui) et l’on aurait eu, a la place
d’un volume de 180 pages environ, trois tomes de 1500 pages où les descriptions
et les bavardages incessants auraient noyer le nœud de l’intrigue. Avec
Moorcock, on va droit au but et l’on ne s’attarde pas sur les détails : c’est
l’aventure qui prime avant tout, dans la lignée d’un auteur comme Howard ; peut
être même un peu trop, je le reconnais, mais au moins, on n’a pas l’impression
de perde son temps devant des pavés tout simplement inutiles pour l’intrigue en
elle-même. Bien entendu, comme l’on dit, chacun ses goûts et ses préférences,
mais il me semblait important de revenir sur ce « détail » primordial. Car oui, bien souvent, il se passe beaucoup
plus de choses en moins de deux cent pages qu’en huit cent et des poussières… Et
des événements, il y en a des tonnes dans ce Roi des épées, car
cette fois ci, le Chaos, sous les ordres de son plus puissant représentant, le
terrifiant Mabelode, jette toutes ses forces contre le monde de Corum. Et une
fois de plus, le Prince à la robe écarlate, accompagné de Rhalina et du
fantasque Jhary-a-Conel, se voit partir dans une quête insensée pour essayer de
contrer les seigneurs du Chaos, retrouver la cité mythique (mais non moins
réelle) Tanelorn. Le monde devenu fou, humains et Vadhaghs s’entretuant par le
biais d’un sortilège des seigneurs de l’entropie, les trois amis vont parcourir
les plans, arriver sur une planète qui pourrait fort bien être la notre, au
temps de l’inquisition religieuse (et où l’on reparle du lien entre Vadhaghs et
Elfes, dans un passage assez émouvant) puis, rencontrer deux autres avatars du
Champion Eternel, Elric et Erekosë, dans une réminiscence d’une aventure déjà
connue et datant de La
Sorcière dormante du Cycle d’Elric, avant de, une fois
parvenu à Tanelorn, demander l’aide d’anciens Dieux, encore plus puissants que
les seigneurs de la Loi et du Chaos, pour un final, alors que la conjonction du
milliers de sphères débute, tout bonnement apocalyptique. Et le tout, toujours
aussi passionnant, se lisant d’une traite en moins de 200 pages comme je vous
l’avais dit en préambule de cet article et qui fait que l’on se retrouve avec
un excellent final qui clôt magistralement le premier cycle des Livres
de Corum. Une réussite, indéniablement.
Points
Positifs :
-
Dans la lignée de ses prédécesseurs, ce troisième volet des Livres de Corum est toujours aussi
captivant à lire : il faut dire que notre héros et ses compagnons
subissent encore moult péripéties et autres obstacles avant de parvenir à leur
fin, c’est-à-dire, l’éradication du dernier des Seigneurs du Chaos, l’inquiétant
et charismatique Mabelode.
-
Une bonne conclusion pour ce premier cycle des aventures du dernier des Vadhaghs
avec ce final apocalyptique où entrent en scène Kwll et Rhynn !
-
Une fois de plus, Corum et ses compagnons vont voir du pays et naviguer entre
divers plans d’existence : ceux du Chaos, bien sur, mais aussi un qui
pourrait fort bien être le notre, au Moyen-âge.
-
Jhary-a-Conel est toujours égal à lui-même : il faut dire que celui-ci est
tout bonnement l’un de mes personnages préférés du Cycle du Champion Eternel.
-
La rencontre entre Corum, Elric et Erekosë qui nous renvoi a la même dans La Sorcière dormante dans le Cycle d’Elric.
Points
Négatifs :
-
Moorcock use une nouvelle fois des mêmes ficelles pour ce roman : ainsi,
Corum et ses amis on affaire à une menace, ils doivent parcourir divers plans
pour trouver de l’aide tout en échappant à leurs poursuivants et, a la fin, un
des Seigneurs du Chaos est vaincu. Mouais, un peu répétitif tout cela…
-
Vu que Mabelode, le plus puissant des Seigneurs du Chaos, passe de vie a trépas
a la fin de ce volume – et d’ailleurs, il n’est pas le seul – il est plutôt dommage
que tout cela soit expédié a la va-vite. Arioch et Xiombarg avaient eu droit a
un tout autre traitement, eux…
Ma
note : 8/10
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