mardi 9 mai 2017

LA LÉGENDE DE HAWKMOON – LE CHAMPION DE GARATHORM


LA LÉGENDE DE HAWKMOON – LE CHAMPION DE GARATHORM

Hawkmoon dépérit. Une messagère vient requérir son aide : des guerriers mystérieux ont pris la ville de Garathorm. Sont-ils envoyés par les Seigneurs du Chaos qui cherchent à manipuler l’histoire parce que leur propre monde est à l’agonie ? C’est assez pour Hawkmoon. Ils ont dû surgir d’un passage entre les dimensions. Il affronte l’armée inconnue, prêt à tout pour trouver un chemin vers Yisselda, son amour perdu. Pour la rejoindre, une seule solution : guérir la blessure du multivers. Une tâche à la mesure du Soldat du Destin.


La Légende de Hawkmoon – Le Champion de Garathorm
Auteur : Michael Moorcock
Type d'ouvrage : Fantasy, Dystopie
Première Parution : 12 décembre 1973
Edition Française : 09 janvier 2008
Titre en vo : The Champion of Garathorm
Pays d’origine : Royaume-Uni
Langue d’origine : anglais
Traduction : Gérard Lebec
Editeur : Pocket
Nombre de pages : 160

Mon avis : Il est indéniable que s’il y a bien un volet de La Légende de Hawkmoon qui est franchement clivant, et ce, depuis sa parution, c’est bien ce Champion de Garathorm, œuvre qui, quatre décennies après sa sortie, divise littéralement les fans de Moorcock, certains y trouvant la preuve que celui-ci aura sut, par le biais de ce roman, innover de belle manière, d’autres, peut-être plus nombreux, que l’auteur nous aura offert là le volume le plus faible de la saga, rien que ça ! Et sincèrement, je pencherais plutôt pour ce deuxième avis, aussi négatif soit-il… Pourtant, Le Champion de Garathorm débutait franchement bien avec cette première partie du récit, qui est à mes yeux, l’un des moments les plus intéressants de la saga dans son ensemble ; depuis les débuts de cette dernière, j’ai put à maintes reprises déplorer le manque flagrant de profondeur et de charisme du sympathique Dorian Hawkmoon, bien loin de la classe évidente de son illustre prédécesseur, le mythique Elric de Melniboné. En fait, tant ses compagnons étaient plutôt bien travailler, tant le Duc de Köln manquait de profondeur, n’étant qu’un héros de Fantasy comme il en existe tant : courageux, fidèle, assez bon guerrier et meneur d’hommes ; bref, de quoi s’ennuyer un peu. Or, la métamorphose de celui-ci commença doucement à s’effectuer des le début du début du deuxième cycle, et Hawkmoon, petit à petit, gagnait en intérêt, jusqu’à a l’apothéose, toujours à mes yeux, que fut la première partie du Champion de Garathorm : littéralement abattu par la disparition de sa femme et ses enfants à la fin du Comte Airain (ceux-ci ont-ils réellement existés ? Ne les a-t-il pas imaginés ? N’était il pas fou ?), ne sachant plus a quel sens se fier, doutant de lui mais cherchant par tous les moyens à les retrouver, Hawkmoon, de plus en plus isolé du monde, de ses proches, sombre doucement dans la folie, dans la décrépitude la plus totale, se laissant mourir de désespoir, et ce, au grand dam du Comte Airain, impuissant à soutenir son ami. Bref, il aura fallu que le vainqueur de l’Empire Grandbreton touche le fond pour qu’enfin, il devienne véritablement intéressant ; un peu sadomasochiste comme raisonnement, je le conçois, mais bon, Elric serait il rentré dans la légende sans son coté tourmenté et obscur ? Bien évidemment, non. De plus, l’ensemble est superbement bien écrit, avec un Michael Moorcock inspiré qui sait parfaitement retranscrire le sentiment de désespoir intense et de fuite en avant de son héros. Bref, un véritable petit régal que cette première partie. Hélas, si cette première partie du Champion de Garathorm est tout bonnement excellente, la suite, elle, retombe dans les grands travers de la saga et est, il faut le reconnaitre, nettement plus conventionnelle… Pourtant, celle-ci ne manque par de bonnes idées avec ce Champion qui devient une Championne, Hawkmoon s’incarnant, pour quelques chapitres, en la belle Ilian de Garathorm. De plus, une nouvelle fois, Moorcock offre a son héros, ou plutôt devrais-je dire a son héroïne, des compagnons hauts en couleurs : Katinka van Bak, guerrière âgée et ancienne amie du Comte Airain, et, bien entendu, le charismatique Jhary-a-Conel venue faire un petit tour par ici et que les fans de Corum connaissent fort bien. Cependant, malgré ces têtes d’affiches plaisantes et le fait que, de plus en plus, la saga de Hawkmoon se lie aux autres cycles du Champion Eternel, les références étant de plus en plus nombreuses – Arioch fait même une courte apparition – force est de constater que tout cela reste franchement convenue, que cette lutte dans un autre monde entre Ilian et le grand méchant du jour, un certain Ymril ne marque pas vraiment les esprits et sent le déjà vu, quand a l’impression finale vis-à-vis de ce roman, eh bien, disons qu’elle est tout sauf enthousiasmante. Reste l’idée que le Champion soit une femme, les seconds rôles, les liens avec les autres cycles et, bien sur, cette première partie tout bonnement excellente et qui elle, sincèrement, vaut le détour !


Points Positifs :
- La première partie qui nous narre la décrépitude de Dorian Hawkmoon, tant physique que psychologique, est un petit modèle du genre. Accessoirement, il aura fallut que le Duc de Köln touche le fond pour, enfin, devenir intéressant !
- L’idée que l’une des incarnations du Champion Eternel soit une femme.
- Les liens de plus en plus importants avec les autres cycles du Champion Eternel.
- La présence de Jhary-a-Conel venu de chez Corum et qui est peut-être la figure la plus charismatique de l’incarnation du Compagnon du Champion.

Points Négatifs :
- Si la première partie est excellente, la suite retombe très rapidement dans les travers habituels de la saga avec un récit où les événements se succèdent beaucoup trop rapidement, où abondent les raccourcis faciles et autres deux ex machina…
- Il faut reconnaitre qu’en dehors du fait qu’Ilian de Garathorm soit une femme, cette incarnation du Champion Eternel ne brille pas spécialement par un grand charisme, loin de là. D’un autre coté, Moorcock ne sait pas non plus donner la peine de lui donner une personnalité approfondie.
- Yisselda est de retour, certes, mais bon, je n’ai pas vraiment compris pourquoi la voilà a nouveau vivante alors que ce n’était plus le cas !?

Ma note : 6,5/10

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