LA
LÉGENDE DE HAWKMOON – LE CHAMPION DE GARATHORM
Hawkmoon
dépérit. Une messagère vient requérir son aide : des guerriers mystérieux ont
pris la ville de Garathorm. Sont-ils envoyés par les Seigneurs du Chaos qui
cherchent à manipuler l’histoire parce que leur propre monde est à l’agonie ?
C’est assez pour Hawkmoon. Ils ont dû surgir d’un passage entre les dimensions.
Il affronte l’armée inconnue, prêt à tout pour trouver un chemin vers Yisselda,
son amour perdu. Pour la rejoindre, une seule solution : guérir la blessure du
multivers. Une tâche à la mesure du Soldat du Destin.
La Légende de Hawkmoon – Le Champion de Garathorm
Auteur
: Michael
Moorcock
Type
d'ouvrage : Fantasy, Dystopie
Première
Parution : 12 décembre 1973
Edition
Française : 09 janvier 2008
Titre en
vo : The
Champion of Garathorm
Pays
d’origine : Royaume-Uni
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Gérard
Lebec
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 160
Mon
avis : Il est indéniable que s’il y a
bien un volet de La
Légende de Hawkmoon qui est franchement clivant, et ce, depuis sa
parution, c’est bien ce Champion de
Garathorm, œuvre qui, quatre décennies après sa sortie, divise littéralement
les fans de Moorcock, certains y trouvant la preuve que celui-ci aura sut, par
le biais de ce roman, innover de belle manière, d’autres, peut-être plus
nombreux, que l’auteur nous aura offert là le volume le plus faible de la saga,
rien que ça ! Et sincèrement, je pencherais plutôt pour ce deuxième avis,
aussi négatif soit-il… Pourtant, Le Champion
de Garathorm débutait franchement bien avec cette première partie du récit,
qui est à mes yeux, l’un des moments les plus intéressants de la saga dans son
ensemble ; depuis les débuts de cette dernière, j’ai put à maintes reprises
déplorer le manque flagrant de profondeur et de charisme du sympathique Dorian
Hawkmoon, bien loin de la classe évidente de son illustre prédécesseur, le
mythique Elric
de Melniboné. En fait, tant ses compagnons étaient plutôt bien travailler,
tant le Duc de Köln manquait de profondeur, n’étant qu’un héros de Fantasy
comme il en existe tant : courageux, fidèle, assez bon guerrier et meneur
d’hommes ; bref, de quoi s’ennuyer un peu. Or, la métamorphose de celui-ci
commença doucement à s’effectuer des le début du début du deuxième
cycle, et Hawkmoon, petit à petit, gagnait en intérêt, jusqu’à a
l’apothéose, toujours à mes yeux, que fut la première partie du Champion de Garathorm : littéralement
abattu par la disparition de sa femme et ses enfants à la fin du Comte Airain (ceux-ci ont-ils réellement
existés ? Ne les a-t-il pas imaginés ? N’était il pas fou ?), ne sachant plus a
quel sens se fier, doutant de lui mais cherchant par tous les moyens à les
retrouver, Hawkmoon, de plus en plus isolé du monde, de ses proches, sombre
doucement dans la folie, dans la décrépitude la plus totale, se laissant mourir
de désespoir, et ce, au grand dam du Comte Airain, impuissant à soutenir son
ami. Bref, il aura fallu que le vainqueur de l’Empire Grandbreton touche le
fond pour qu’enfin, il devienne véritablement intéressant ; un peu
sadomasochiste comme raisonnement, je le conçois, mais bon, Elric serait il rentré
dans la légende sans son coté tourmenté et obscur ? Bien évidemment, non. De
plus, l’ensemble est superbement bien écrit, avec un Michael Moorcock inspiré
qui sait parfaitement retranscrire le sentiment de désespoir intense et de
fuite en avant de son héros. Bref, un véritable petit régal que cette première
partie. Hélas, si cette première partie du Champion de Garathorm est tout
bonnement excellente, la suite, elle, retombe dans les grands travers de la
saga et est, il faut le reconnaitre, nettement plus conventionnelle… Pourtant, celle-ci
ne manque par de bonnes idées avec ce Champion qui devient une Championne,
Hawkmoon s’incarnant, pour quelques chapitres, en la belle Ilian de Garathorm. De
plus, une nouvelle fois, Moorcock offre a son héros, ou plutôt devrais-je dire
a son héroïne, des compagnons hauts en couleurs : Katinka van Bak,
guerrière âgée et ancienne amie du Comte Airain, et, bien entendu, le
charismatique Jhary-a-Conel venue faire un petit tour par ici et que les fans
de Corum connaissent fort bien. Cependant, malgré ces têtes d’affiches
plaisantes et le fait que, de plus en plus, la saga de Hawkmoon se lie aux
autres cycles du Champion Eternel, les références étant de plus en plus
nombreuses – Arioch fait même une courte apparition – force est de constater
que tout cela reste franchement convenue, que cette lutte dans un autre monde
entre Ilian et le grand méchant du jour, un certain Ymril ne marque pas
vraiment les esprits et sent le déjà vu, quand a l’impression finale vis-à-vis de
ce roman, eh bien, disons qu’elle est tout sauf enthousiasmante. Reste l’idée
que le Champion soit une femme, les seconds rôles, les liens avec les autres
cycles et, bien sur, cette première partie tout bonnement excellente et qui
elle, sincèrement, vaut le détour !
Points
Positifs :
-
La première partie qui nous narre la décrépitude de Dorian Hawkmoon, tant
physique que psychologique, est un petit modèle du genre. Accessoirement, il
aura fallut que le Duc de Köln touche le fond pour, enfin, devenir intéressant !
-
L’idée que l’une des incarnations du Champion Eternel soit une femme.
-
Les liens de plus en plus importants avec les autres cycles du Champion
Eternel.
-
La présence de Jhary-a-Conel venu de chez Corum et qui est peut-être la figure
la plus charismatique de l’incarnation du Compagnon du Champion.
Points
Négatifs :
-
Si la première partie est excellente, la suite retombe très rapidement dans les
travers habituels de la saga avec un récit où les événements se succèdent
beaucoup trop rapidement, où abondent les raccourcis faciles et autres deux ex
machina…
-
Il faut reconnaitre qu’en dehors du fait qu’Ilian de Garathorm soit une femme,
cette incarnation du Champion Eternel ne brille pas spécialement par un grand
charisme, loin de là. D’un autre coté, Moorcock ne sait pas non plus donner la
peine de lui donner une personnalité approfondie.
-
Yisselda est de retour, certes, mais bon, je n’ai pas vraiment compris pourquoi
la voilà a nouveau vivante alors que ce n’était plus le cas !?
Ma
note : 6,5/10
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