CUJO
« La chaleur tuera cet
été ! Ca va être terrible », avait prédit Evvie Chalmers, la
doyenne de Castle Rock. Elle ne se trompait pas : l'été 1980 fut effectivement
le plus chaud que Castle Rock eût jamais connu. Ce fut aussi un été sanglant. En
fait, tout commença le mardi du 16 juin, lorsque Cujo, un Saint-Bernard aussi
impressionnant que débonnaire, se fit mordre par une chauve-souris. Mais au
fond, cela avait commencé dès le mois de mai, lorsque Tad Trenton avait cru
voir un monstre, dans le placard de sa chambre... Bien sûr, ses parents
l'avaient rassuré, il avait fait un cauchemar, les monstres n'existent pas, voyons
! Ils se trompaient : même dans les petites villes paisibles, les monstres
guettent, tapis dans l'ombre...
Cujo
Auteur
: Stephen
King
Type
d'ouvrage : Horreur, Fantastique
Première
Parution : 8 août 1981
Edition
Française : 1 décembre 1996
Titre en
vo : Cujo
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Natalie
Zimmermann
Editeur : J’Ai
Lu
Nombre
de pages : 380
Mon avis :
Après l’excellent Bazaar,
voilà que je me suis lancer dans la lecture d’un autre roman de Stephen King
que je n’avais jamais lu, Cujo. Bon,
avant d’aller plus loin dans ma critique, je dois préciser que j’étais pour le
moins dubitatif quand a cet ouvrage, la faute a quelques rares critiques
sensiblement moins enthousiastes qu’a l’accoutumé, même si, d’un autre coté, d’autres
lecteurs avaient sut, eux, chanter les louanges de ce bouquin. Cependant, il
faut dire qu’en sachant avant ma lecture qu’une bonne moitié de l’intrigue se
déroulerait avec deux des protagonistes principaux coincés dans une voiture
tandis que le chien enragé faisait le siège de celle-ci m’avait laissé pour le
moins dubitatif : mais comment Stephen King allait-il réussir à maintenir
la tension dramatique aussi longtemps en un lieu donné aussi petit ? Eh
ben en fait, de fort belle façon, ce qui prouve, accessoirement, une fois de
plus, que quoi que l’on pense de l’écrivain américain, quoi qu’on lui trouve a
redire, parfois a raison, parfois non, s’il y a bien une chose qu’on ne peut
lui enlever, c’est son talent indéniable pour créer des situations captivantes
au possible, des situations d’horreur pure qui nous tiendront en haleine comme
trop peu d’auteurs savent le faire… Car oui, vous l’avez compris, mes craintes
a l’égard de Cujo (le roman, pas le
chien) étaient infondés et oui, mille fois oui, celui-ci est un bon, un très
bon Stephen King. Alors bien entendu, l’histoire prend son temps à se mettre en
place, l’auteur, comme a son habitude, prenant le temps d’installer son
histoire, de s’attarder sur les aléas pas folichons de la vie quotidienne et
franchement pas terrible de ses protagonistes principaux, deux couples, chacun à
sa manière, a la dérive. Cependant, si cette façon de faire peut en agacer
certains, personnellement, force est de constater qu’elle n’en reste pas moins
efficace, surtout quand survint l’élément horrifique, quand tout bascule et que
l’on plonge dans le drame, ici, comme vous l’avez compris, représenter par un
sympathique Saint-Bernard qui a choppé la rage… Alors bien sur, au cours du
récit, King laisse entendre qu’il pourrait y avoir un peu plus que cette
maladie, mais finalement, cela importe fort peu puisque, enragé et rendu fou,
Cujo représente un monstre horrible et assoiffé de sang digne des plus belles
créations de l’auteur. Du coup, le talent aidant, toute la longue partie se
déroulant, effectivement, dans la voiture, passe parfaitement comme une lettre
a la poste, l’auteur étant suffisamment doué pour nous instiller une tension
qui ne nous quittera qu’après un final plutôt sanglant et… mais je n’en dirais
pas plus… dramatique. Bref, vous l’avez compris, en partant d’un postulat de
départ pour le moins simple (mais encore fallait-il y penser), c’est-à-dire, un
chien enragé qui devient une véritable machine à tuer, Stephen King nous livre
un formidable huit-clos captivant au possible et qu’on dévore quasiment d’une
traite, faisant la preuve, une fois de plus, de l’immense talent de l’auteur
pour nous pondre, quasiment a chaque fois, de véritables petites pépites !
Points
Positifs :
- Pas de monstre dans Cujo mais tout
juste un Saint-Bernard imposant qui est rendu fou après avoir choper la rage et
qui devient une véritable machine à tuer. L’idée peut paraitre simple mais elle
n’en reste pas moins efficace, surtout que le chien est tout aussi monstrueux
que bon nombre de créations de l’auteur dans d’autres ouvrages.
- On pouvait douter d’un roman dont la quasi moitié
de l’histoire se déroule dans une voiture avec un chien enragée qui en fait le
siège ? Eh ben, Stephen King réussit avec brio à rendre la chose
captivante au possible… et quelle tension nerveuse il nous fait subir !
- On connait la marque de fabrique de King, c’est-à-dire,
ses longues descriptions de la vie apparemment banale d’américains sans
histoires, cependant, et comme souvent, cette façon de faire est diablement
efficace, surtout que l’auteur est diablement doué pour décrire le quotidien de
deux couples fort différents mais a la dérive.
- Le final est tout sauf un happy-end, et quelque
part, malgré le choc que l’on ressent, quel coup de maitre de la part de King !
- Cujo n’est pas qu’un simple ouvrage d’horreur,
la place de la vie de couple avec ses hauts et ses nombreux bas y est également
importante.
- Stephen King réussit fort bien à retranscrire les
impressions du chien, lui aussi, quelque part, étant une victime.
Points
Négatifs :
- Alors,
fantastique ou pas ? La chose n’est pas vraiment claire même si, au cours
du roman, il semble évidant que la rage ne soit pas la seule responsable de l’état
de Cujo, celui-ci semblant, en quelque sorte, posséder par l’esprit d’un tueur
en série local. Du coup, je trouve cela un peu dommage car on se serait
parfaitement passé de tout élément fantastique, l’état d’un chien enragé étant
sufisement terrible sans qu’on y mêle des éléments surnaturels.
- La couverture de la version que je possède est
franchement moche !
Ma
note : 8,5/10
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