LE
CODEX MERLIN – LES ROYAUMES BRISÉS
La
colline sur laquelle est bâtie Taurovinda, la forteresse d’Urtha (Haut Roi des
Cornovides) prend vie : le royaume de l’Autre Monde, celui de l’Ombre des
Héros, veut annexer les terres du roi. Mais cette fois, les morts sont mus par
une force plus sombre et plus ancienne que le plus vieux de ces fantômes. Qui
les réveille ainsi ? Merlin, qui séjourne dans la forteresse, doit répondre à
cette question s’il veut sauver ce monde de l’anéantissement. Le vaisseau de Jason,
Argo, est de retour, attiré là par la culpabilité attachée à son passé et un
terrible secret dont seul Merlin aura la révélation. Argo et Jason détiennent
la clé du mystère.
Le Codex Merlin – Les Royaumes Brisés
Auteur
: Robert Holdstock
Type
d'ouvrage : Fantasy, Mythologie
Première
Parution : 02 janvier 2007
Edition
Poche : 07 mai 2007
Titre
en vo : The Merlin Codex – The Broken Kings
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Thierry
Arson
Editeur : Le
Pré aux Clercs
Nombre
de pages : 465
Mon
avis : Mon plus grand regret, finalement,
avec Robert Holdstock, puisque tel est le sujet du jour avec Les
Royaume Brisés, troisième et dernier tome du Codex
de Merlin, est que celui-ci nous ait quitté bien
trop tôt – foudroyer fin 2009 par la bactérie E. Coli – et que celui-ci
nous aura laisser une œuvre certes d’excellente qualité, mais qui aurait put
être plus importante encore si le destin lui en avait laisser l’opportunité.
Bien évidement, je ne vais pas revenir sur la façon dont je l’ai découvert, il
y a quelques années – il suffit pour cela de relire mes critiques précédentes
du Codex de Merlin – mais ce qui est sur, c’est que,
contrairement a bon nombre de romans et d’autres cycles de la production
actuelle de Fantasy, oui, mille fois oui, nous avons la une œuvre majeure du
genre. Et bien évidement, comme il fallait s’en douter, une œuvre finalement
assez méconnue, même parmi les amateurs. Inutile de revenir sur le synopsis de
base, sur Merlin, Jason et Urtha, le cadre antique, les mélanges des genres,
accessoirement parfaitement réussis, inutile également de revenir sur la
qualité d’écriture et de narration de Robert Holdstock, sur le coté prenant
qu’a put avoir les divers tomes de ce cycle ; tout cela, vous le retrouverez
dans mes critiques de Celtika et du Graal
de Fer. Non, aujourd’hui, pour ces Royaumes Brisés,
ce que je voulais vous raconter, ce qui m’a le plus marquer, c’est que ce
troisième tome m’aura plus fait penser a une conclusion qu’a un véritable
roman. Des toutes premières lignes a la dernière, tout au long des quatre cent
pages et quelques que j’ai parcouru avec plaisir, c’est surtout cela que j’ai
ressenti, comme si, Holdstock avait avant tout souhaité prolonger son récit,
lui donnant ainsi une fin en nous narrant le sort de ses divers protagonistes.
Et pour cela, plutôt que de nous offrir Merlin & Jason III,
l’auteur, tout en finesse, nous entrainait sur leur suite, amenant de nouvelles
énigmes, en expliquant d’autres, statuant sur le sort des protagonistes qui
nous suivaient depuis le début du cycle, nous offre un magnifique voyage, qui
mènera l’Argo d’Alba jusqu’en Crète, avant de revenir a son point de départ où
le destin de chacun aura lieu. Et le personnage principal de ce dernier volume,
si le terme convient exactement, aura finalement été le temps. Oui, le temps
omniprésent dans ce volume, où passé, présent et futur en cessent de se
mélanger, au point de parfois en dérouter le lecteur, ce temps qui vient
reprendre son dut, que ce soit a Jason, pour lui rappeler sa mortalité
prochaine, a Médée, qui en aura trop abuser, a Niiv bien évidement, qui aura
raccourci le sien en jouant avec des forces qui la dépasse, a cet étrange
Façonneur qui fait son apparition dans ce volume, mais aussi et surtout a
Merlin qui, a force de ne pas user ses dons, vivait, en quelque sorte, hors du
temps. Ainsi, et même si Les Royaumes Brisés ne viennent pas
expliquer tous les mystères, les questions que l’on pouvait se poser depuis le
tout début de Celtika, il en est une bonne conclusion, qui
laissera, tandis que Merlin s’apprête à reprendre son chemin, sans nul doute le
lecteur orphelin d’un univers et de personnages tout bonnement époustouflants. Je
pourrais chipoter sur quelques petits détails, comme quelques petits raccourcis
un peu faciles, quelques oublis en court de route et des contradictions tout de
mêmes assez embêtantes avec les volumes précédant (et ce, même si Robert
Holdstock en a conscience puisqu’il nous met en garde contre celles-ci en
préambule de son ouvrage), cependant, tout cela est accessoire et ne gâche pas
trop le plaisir, indéniable lui, de la lecture. J’avais peut être espérer que
ce dernier tome du Codex Merlin soit différent, peut être un
peu plus conventionnel finalement – plus héroïque ? Mais, finalement, et même
si je lui ai préféré les deux volumes précédant, Les Royaumes Brisés, de
part son tempo, finalement assez lent et sobre, comme le court d’une rivière,
son coté long, très long épilogue où le temps rattrape, les uns après les
autres, tous les protagonistes, est une excellente conclusion a ce superbe
cycle qu’est le Codex de Merlin. Et son final, tout bonnement
somptueux et triste à la fois, ou des centaines de cygnes occupent l’horizon,
tellement féerique en soit, me marquera, je le pense, pendant encore très
longtemps…
Points
Positifs :
-
Une excellente conclusion a ce qui fut l’un des cycles de Fantasy les plus
originaux et singuliers de ces dernières années. Certes, Le Codex Merlin est peut-être une œuvre élitiste, complexe, pas
évidente d’accès, mais de par sa poésie, son habile mélange de mythes très
divers, ses protagonistes hauts en couleurs et pour son ambiance, le jeu en
vaut largement la chandelle !
-
L’ambiance, finalement assez mélancolique, qui se dégage de ce troisième volet
du Codex Merlin, sans oublier, bien
entendu, son rapport oh combien important au temps : passé, présent et
futur ne cessant de se mélanger dans ce dernier tome.
-
Sans nul doute le Merlin le plus original et le plus intéressant qu’il m’a été
donné de découvrir dans une œuvre de Fantasy.
-
Le talent d’écriture de Robert Holdstock, sans oublier, bien entendu, son
immense érudition.
-
Le final où, suite au décès de Niiv, nous avons droit a une scène tellement
féerique et triste…
-
Daidalos, le Dédalle des légendes grecques, protagoniste haut en couleur et
franchement réussi !
Points
Négatifs :
-
Quelques incohérences vis-à-vis des volumes précédents nuisent un peu à l’ensemble.
Et même si l’auteur s’en explique, c’est un peu dommage.
-
L’impression, par moments, de lire une longue conclusion plutôt qu’un véritable
roman.
-
Jason est malheureusement beaucoup moins présent dans cet ultime volet, il en
va de même de la plupart des Argonautes.
-
Quelques protagonistes sont un peu oubliés en court de route.
Ma
note : 7,5/10
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