TANÂTOS
– MENACE SUR PARIS
1915…
Tanâtos, un mystérieux criminel, inventeur de génie au service du Mal, s’est
mis en tête de s’approprier une arme absolue : l’Appolyon-7, une sorte de bombe
atomique. Avoir participé directement au déclenchement de la première guerre
mondiale ne lui suffit plus. Aussi, pour amasser d’énormes profits grâce à la
vente d’armes (il s’est astucieusement emparé d’une des principales usines les
fabriquant) doit-il faire durer le conflit. L’utilisation de l’Appolyon-7 en
sonnerait, en effet, vraisemblablement le terme. Tanâtos déjoue tous les plans
et, au terme d’un abordage audacieux, il coule le paquebot dans lequel la bombe
était convoyée. Il emporte l’arme et fait prisonnière Mélanie qui, avec son
fiancé Louis Victor, avait la charge de surveiller la bombe. Aux îles Hébrides,
dans son repère secret, il confie au professeur Velmann le soin de réamorcer
l’engin, que les militaires ont réussi à saboter avant qu’il ne s’en empare. La
tâche est délicate : Velmann a besoin d’Osmidium pour rendre à nouveau
fonctionnel le détonateur… et cette source d’énergie ne court pas les rues.
Pourtant, Tanâtos fomente de jolis projets s'il y parvenait : il aimerait
récolter le pactole en menaçant tour à tour France et Allemagne de faire sauter
Paris et Berlin… Pendant ce temps, à Paris, la riposte s’organise. On est
désormais convaincu de l’implication du bandit masqué dans le naufrage du
Lusitania et de la perte de l’Appolyon-7. Pour autant, cette découverte ne
parvient pas à mobiliser Louis Victor qui, persuadé de la mort de sa douce
maitresse Mélanie, nourrit les plus sombres projets…
Tanâtos – Menace sur Paris
Scénario
: Didier Convard
Dessins
: Jean-Yves
Delitte
Couleurs : Frédérique
Avril
Couverture : Jean-Yves
Delitte
Editeur
: Glénat
Genre : Polar,
Uchronie, Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 02
février 2011
Nombre
de pages : 54
Mon
avis : Jusque ici, Jean-Yves Delitte et Didier
Convard avaient plutôt bien maitrisé leur création, ce Tanâtos,
véritable ode a ce génie du mal fortement inspiré d’un certain Fantomas et qui,
sans être un chef d’œuvre absolu – loin de là – avait sur glaner un certain
public de fidèles, enthousiasmer par cette semi-uchronie haute en couleurs.
Cependant, si Tanâtos avait déjà été loin dans ses plans diaboliques – souvenez
vous, c’est lui qui est derrière la Première Guerre Mondiale – cette fois ci,
il va aller encore plus loin, beaucoup plus loin ! Déjà, le titre : Menace sur Paris. Oui bon, l’on me
rétorquera que celui-ci n’a rien d’exceptionnel en soit, qu’il n’est pas
franchement original, mais détrompez vous ! Ce n’est pas une simple menace,
tenez-le vous pour dit ! Car cette fois ci, les auteurs ont pris le parti
d’entrainer la série encore plus loin dans l’extrême, n’hésitant pas à se
débarrasser tout bonnement de l’un des protagonistes principaux de l’intrigue,
véritable épave dans ce quatrième tome, ce, dès les premières pages. Cette
mort, tout simplement inattendue, pourrait être l’un des grands moments de
cette saga tout simplement en raison du coté inattendu de cette dernière et de
la rareté de la chose. Après tout, vous en connaissez beaucoup des auteurs qui
sacrifient l’un de leurs personnages principaux de cette façon, au beau milieu
d’une intrigue ? Quoi qu’il en soit, franchement, chapeau pour ce coup de
théâtre et cette incontestable prise de risque ! Ensuite, oubliez l’histoire
telle qu’on la connaît. Bien évidement, a moins d’être un parfait demeuré qui
prendrait ce qu’il lit dans Tanâtos
pour argent comptant, tout a chacun sait que celui-ci, d’abord, n’a pas
exister, et qu’ensuite, il n’a pas déclencher la Première Guerre Mondiale.
C’est une fiction, point barre. Sauf que, jusque là, les auteurs respectaient
plus ou moins une certaine véracité historique (oui bon, de loin mais tout de
même), hors, avec le final de cet album, tout simplement inattendu lui aussi et
apocalyptique, Tanâtos, la série,
part dans une toute autre direction, a la plus grande surprise du lecteur qui
ne s’y attendait pas du tout. Quand je vous disais que cela allait aller encore
plus loin, beaucoup plus loin ! Indéniablement, Menace sur Paris, quatrième tome de la série, porte celle-ci a des
niveaux rarement atteints jusque là ; bien évidement, les trois précédant
volumes nous avaient déjà laisser une fort agréable sensation de qualité et un
personnage, diabolique tout simplement, comme on n’en voit peu de nos jours,
mais tout en maintenant la qualité narrative de l’œuvre et des dessins toujours
aussi superbes, Jean-Yves Delitte et Didier Convard poussent le bouchon encore
plus loin, n’hésitant pas a s’affranchir des sentiers battus et réussissent
même, lors du final de l’album, a rendre mal a l’aise le lecteur qui, comme
Mélanie, ne peut s’empêcher de trouver dans toute l’œuvre de Tanâtos, une
certaine fascination pour le mal. Quel dommage, car oui, il y a un mais, que,
paru en 2011, nous n’ayons plus jamais eu de nouvelles au sujet de cette série,
sans nul doute abandonnée par ses auteurs en cours de route alors que, en toute
franchise, il y avait encore beaucoup a faire avec ce charismatique génie du
mal…
Points
Positifs :
- Le
final, plutôt inattendu au vu des premiers tomes de la saga, et qui, surtout,
fait basculer cette dernière dans l’uchronie pure et dure. Il faut dire –
attention aux spoilers – que Paris finit par être littéralement rasé par une
explosion atomique, ce qui, ma foi, en aura surpris plus d’un, moi le premier !
-
Dans la lignée de ses prédécesseurs, ce quatrième volume de Tanâtos est toujours aussi bon et
ravira, sans aucun doute, les fans de la série.
-
Le suicide de Louis Victor ! Franchement, c’est plutôt rare qu’un auteur
se débarrasse de la sorte de l’un de ses protagonistes principaux, son héros en
gros. Et puis, un suicide, qui survient rapidement dans les premières pages de
cet album…
-
Les fans de Jean-Yves Delitte seront ravis de retrouver l’artiste dans un
travail égal a lui-même, c’est-à-dire, plutôt bon pour ce qui est des décors,
véhicules, etc.
-
Le personnage même de Tanâtos, véritable génie du mal et digne héritier de
Fantomas !
Points
Négatifs :
-
Ce quatrième tome de Tanâtos est paru
en… 2011 et, depuis, plus aucune nouvelle, ce qui signifie, forcément, que
cette série a été abandonnée par ses auteurs en court de route… Du coup,
comment ne pas avoir l’impression d’être pris pour des pigeons par les
éditeurs, les auteurs, sur ce coup là, comme cela arrive, malheureusement, un
peu trop souvent dans la bande dessinée – un exemple évidant dont je vous ai
parler il y a quelques mois, Keltos !
-
Comme je l’ai souligner depuis les débuts de cette saga, Jean-Yves Delitte est
un bon dessinateur, cependant, s’il excelle à merveille dans les décors et les véhicules
en tous genres, il est clair qu’il a beaucoup plus de mal avec les scènes
d’actions – personnages trop statiques – et que ses protagonistes ont la
fâcheuse tendance a tous se ressembler.
Ma
note : 7,5/10
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