TANÂTOS
– LE JOUR DU CHAOS
Le
génie du mal Tanâtos est en train de réussir son coup. S’appuyant sur une
technologie très avancée pour ce début de XXe siècle, il s’est grimé et fait
passer plusieurs mois durant pour le député Roger Lampoit. Il a ainsi réussi à
aiguiser les tensions internationales en Europe, jusqu’à amener les nations au
bord du conflit. L’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand s’avèrera alors
l’étincelle manquante. Cet homme-caméléon attise désormais les intérêts
financiers des acteurs de l’armement d’Allemagne et de France, s’arrangeant
pour que ce secteur économique fructueux ne subisse en aucun cas les affres d’une
guerre désormais probable. Mais c’est sans compter sur les moyens
d’investigation hors-norme utilisés par l’agence de détectives Fiat Lux,
elle-même financée par un mystérieux mécène. Le détective Louis Victor fait la
visite des locaux à son confrère et ami, l’inspecteur Bernin. Grace à un
fabuleux fichier et à un habile relevé d’empreintes digitales, ils identifient
deux malfrats complices de Tanâtos, surnommés Tue-la-peur et Mort-en-coin.
Après une traque mouvementée et remarquée sur les toits de Paris, Victor
parvient même à passer les menottes à Tue-la-peur ! Cette petite anicroche
agace passablement Tanâtos, qui compte bien réagir. Mais avant cela, il doit
s’occuper d’un autre détail : supprimer Jaurès, dont le discours pacifiste est
un frein à l’entrée en guerre…
Tanâtos – Le jour du chaos
Scénario
: Didier Convard
Dessins
: Jean-Yves
Delitte
Couleurs : Frédérique
Avril
Couverture : Jean-Yves
Delitte
Editeur
: Glénat
Genre : Polar,
Uchronie, Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 01
février 2008
Nombre
de pages : 54
Mon
avis : Si le premier tome de Tanâtos possédait
pas mal de bonnes idées et un vilain, le fameux Tanâtos, plutôt charismatique,
il n’en possédait pas moins quelques défauts, le principal étant, selon moi,
cette idée absurde de la part des auteurs de vouloir rendre des comptes par le
biais d’une bande dessinée. Cependant, or cette débilité crasse et un petit
souci par moments au niveau des visages des protagonistes (certains se
ressemblaient un peu trop tôt), dans l’ensemble, le premier volume de Tanâtos promettait
énormément pour la suite, ce qui fut amplement confirmer dans ce tome,
franchement, et je pèse mes mots, excellent. Oh, bien sur, on notera une fois
de plus le petit souci des visages et le fait que Jean Jaurès a toujours barbe
et cheveux noirs, mais en dehors de ces deux détails, pour le reste, c’est du
tout bon : ainsi, scénaristiquement, même si l’on sait par avance que
Jaurès va mourir et que la première guerre mondiale va avoir lieu, on ne peut
s’empêcher d’être captiver par un scénario diaboliquement prenant où ce satané
Tanâtos tire les ficelles de ce terrible drame qui plongera l’Europe et le
monde dans le chaos. Certes, il a en Louis Victor, le détective privé, un
adversaire a sa mesure qui prend enfin de l’importance, cependant, malgré tous
les efforts de ce dernier et de ses compagnons, Tanâtos, véritable émule du
grand Fantômas, génie du mal et génie tout court (il suffit de voir toutes ses
inventions anachroniques), finira par parvenir a ses fins : les nations
européennes vont se déclarer la guerre, des millions d’hommes vont mourir, les
industriels de l’armement vont se remplir les poches et, bien entendu, Tanâtos,
encore plus. Captivant du début à la fin, possédant des dialogues réussis, ce
second tome de la saga atteint la quasi-perfection et lance enfin une série
dont on devinait le potentiel dès ses débuts !
Points
Positifs :
- Une
belle petite claque comme j’aimerai en prendre plus souvent : certes, le
premier volet était déjà pas mal, mais là, non seulement, scénaristiquement,
c’est supérieur et captivant au possible, mais comme en plus, les auteurs ont
cesser leurs enfantillages de mesquine vengeances, on peut enfin se consacrer
sur l’essentiel, c’est-à-dire, une superbe histoire !
-
On sait par avance comment tout cela va terminer (mort de Jaurès, Guerre
Mondiale), cependant, découvrir au fil des pages cette histoire parallèle où
Tanâtos est responsable de tous ces drames est franchement jouissif.
-
Tanâtos possède un sacré charisme, pourtant, a la base, ce n’était pas gagner
avec sa combinaison noire. Mais tel Fantômas dans les films de Louis de Funès
et Jean Marais, c’est non seulement un génie du mal mais un génie tout
court !
-
Les dessins de Jean-Yves Delitte, bien entendu, qui retranscris
merveilleusement bien l’architecture de l’époque, les vêtements mais aussi les
diverses inventions de Tanâtos.
-
Même les dialogues et les expressions, typiquement d’époque, passent beaucoup
mieux que dans le premier tome.
Points
Négatifs :
-
Encore et toujours le petit défaut au niveau des visages de certains
personnages qui ont souvent tendance à se ressembler. De plus, Jean-Yves
Delitte a également un peu de mal à rendre ses scènes d’actions dynamiques, l’artiste
se débrouillant mieux avec les décors, visiblement.
-
Avec tous les changements historiques du premier volume – mais aussi du second –
c’est fou ce que la réalité reprend rapidement son chemin, ce qui, accessoirement,
n’est pas très logique…
Ma
note : 7,5/10
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