LES
SENTINELLES – AVRIL 1915 – LES DARDANELLES
2
mai 1915, Plage de Keristos, Detroit des Dardanelles. Le colonel Ziman de
l’armée ottomane accueille sur la plage le professeur Offenstadt, chef de file
des Allemands, alliés de la Turquie. Celui-ci est venu avec une cargaison
particulière : une arme destinée à équiper un soldat. Ziman souhaite que ce
soit Kamal, un turc qui a été maître égorgeur de la secte Hadjid, puis
déserteur de la Légion Française. Il sera Cimeterre. Pendant ce temps, les
Sentinelles sont à bord de l’Améthyst. Taillefer, Pégase et Djibouti ont été
réquisitionnés par l’armée du Commonwealth, après leurs exploits à Ypres. Le
but de la manœuvre ? Gagner la bataille en Turquie pour mettre fin aux combats qui
règnent en Europe Occidentale. Pour obtenir la victoire, ils devront faire face
à la chaleur, les fièvres, les maladies, les falaises imprenables… et
Cimeterre.
Les Sentinelles – Avril 1915 – Les Dardanelles
Scénario
: Xavier Dorison
Dessins
: Enrique
Breccia
Couleurs : Enrique
Breccia
Couverture : Ronan
Toulhoat
Editeur
: Delcourt
Genre : Guerre,
Fantastique, Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 15
octobre 2014
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Depuis le début du mois, j’ai eu
le plaisir de vous parler d’une bande dessinée plutôt intéressante et réussie à
mes yeux, Les
Sentinelles. Œuvre du duo composé de Xavier Dorison pour le scénario et
d’Enrique Breccia pour les dessins, cette œuvre plus ou moins uchronique, qui
mélange habilement réalité historique et super-soldats qui tiennent davantage
des super-héros tels qu’ils auraient put exister il y a un siècle, cette BD, jusqu’à
ce jour, frôlait allègrement avec ce qui se faisait de mieux dans le genre.
Hélas, car, vous l’avez compris, il y a un mais, avec Les Dardanelles, quatrième tome de la saga, nous baissons nettement
en qualité, de plus, histoire d’enfoncer le clou, cet album, paru il y a déjà
quatre ans, a de quoi laisser perplexe quant a la poursuite de la série ?!
Est-ce que cette dernière a été abandonnée par ses auteurs ? Franchement,
si c’est le cas, ce serait une grande déception, mais bon, vu le temps qui s’est
écoulé depuis la sortie de ce quatrième album, il y a de quoi craindre le pire…
Ceci étant dit, quid, donc, de ce tome dont, je vous l’ai dit, brillait surtout
par sa qualité largement inférieure a ce que les auteurs nous avaient habitués jusqu’à
alors ? Eh bien, commençons déjà
par les points positifs, car, malgré tout, il y en a : la délocalisation
de l’action du coté de l’Empire Ottoman et plus précisément, dans les
Dardanelles, est une fort bonne chose car, contrairement a ce que le grand
public pourrait penser, la Première Guerre Mondiale, ce ne fut pas uniquement
un affrontement franco-allemand sur le front de l’ouest. Ensuite, le plaisir de
retrouver nos héros est un fait, surtout que – autre point positif – jamais on
ne les a vus en aussi grande difficulté dans les albums précédents. Il faut
dire, pour expliquer cela, que cette expédition britannique face aux turcs fut
un véritable désastre, ce qui, au demeurant, est fort bien retranscrit dans cet
album. Les points positifs ayant été cités, place aux négatifs, au demeurant, plutôt
navrants lorsque l’on pense a tout ce qui avait fait la force de cette série jusqu’à
alors… Déjà, il manque un certain souffle à une intrigue loin d’être maitrisée :
les événements se succèdent sans véritable but narratif, il manque une certaine
cohérence, au point même que, par moments, on a l’impression qu’il manque des
planches. Ensuite, il y a ce nouveau super-soldat, turc cette fois, qui s’avère
être une véritable déception tant il est sous-exploité. Ajoutons a cela le clin
d’œil maladroit au génocide arménien par le biais du personnage de Maritza qui,
au passage, n’apporte rien a l’intrigue et la curieuse impression qu’il aurait
mieux fallut que l’un de nos héros y passe, surtout que, pendant tout cet
album, Pégase donnait l’impression qu’il ne survivrait pas… Bref, vous l’avez
compris, après un troisième
tome qui s’était avéré être le point d’orgue de la série depuis ses débuts,
ce nouvel album déçoit ; oh, il n’est pas mauvais, certes, mais bon,
qualitativement, tout cela reste trop moyen pour nous satisfaire. Et comme en
plus, depuis quatre ans, on attend une suite qui, peut-être, ne viendra jamais,
comment ne pas être encore plus déçu si l’on devait devoir faire nos adieux a
nos Sentinelles de cette manière !?
Points
Positifs :
- L’idée
de délocaliser le lieu de l’action du coté des Dardanelles, en Turquie, est plutôt
une bonne chose. Non seulement cela nous change mais, qui plus est, cela permet
de mettre en avant une partie du conflit peu connue sous nos lattitudes.
-
L’habile mélange entre réalité historique et imaginaire qui, comme dans les
volumes précédents, fonctionne toujours. Il faut dire que le travail de
recherche de Dorison est toujours aussi impressionnant et que l’auteur maitrise
à merveille son sujet.
-
Jamais nos héros n’ont été autant en difficultés que dans cet album. Cela nous
change !
-
La catastrophique intervention britannique dans le détroit des Dardanelles est
bien retranscrite dans cet album.
-
Les dessins d’Henrique Breccia sont toujours aussi plaisants.
Points
Négatifs :
-
Un tome nettement plus faible, scénaristiquement parlant, que ses prédécesseurs.
Il faut dire qu’il manque une certaine cohérence a l’ensemble, qu’il y a des
longueurs et que, par moments, on a même l’impression qu’il manque des planches
tellement certaines parties sont incompréhensibles.
-
On a droit à un nouveau Super-Soldat ! Chouette ! Sauf que, celui-ci possède
le charisme d’une huitre et qu’il est sous-exploité.
-
Elle est mignonne Maritza mais bon… quel clin d’œil maladroit au génocide
arménien auquel nous avons droit…
-
On a tellement l’impression que Pégase va y passer que, du coup, on finit par
être déçus que cela ne soit pas arrivé.
-
Quid de la suite ? Car bon, cela fait déjà quatre ans que ce tome est
sorti et toujours pas de nouvelles ; manquerait plus que la série ait été
abandonnée…
Ma
note : 6,5/10
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