samedi 1 décembre 2018

LES SENTINELLES – JUILLET-AOÛT 1914 – LES MOISSONS D'ACIER


LES SENTINELLES – JUILLET-AOÛT 1914 – LES MOISSONS D'ACIER

Au Maroc, en 1911, tandis que l’armée française tente de mâter la rébellion, une mitrailleuse Maxims canarde les troupes françaises. Un soldat avance néanmoins étonnamment à la rencontre du déluge de plomb, sans même vaciller. C’est une « Sentinelle », c'est-à-dire un super soldat, doté de membres et d’une cuirasse en acier, qu’une drogue puissante aide à porter. Pourtant, aussi invulnérable soient ces sentinelles, un gros défaut demeure : l’énergie nécessaire à alimenter leur système. Car rapidement la batterie électrique tombe à plat et la sentinelle s’écroule, sans autre choix que celui de se faire exploser à la grenade, une fois rejoint par ses ennemis. Le colonel Mirreau, responsable du projet, assiste de loin à cet ultime échec. Trois ans plus tard, alors que l’archiduc François Ferdinand vient d’être assassiné à Sarajevo, le scientifique Gabriel Feraud présente au public sa nouvelle pile à radium, source électrique révolutionnaire, afin de débloquer des fonds pour la développer. Frileux, les banquiers refusent. Dans la foule, Mirreau, qui a compris tout le potentiel de l’invention, fait une offre financière… mais Feraud refuse catégoriquement de vendre sa pile à l’armée. En outre, le scientifique est mobilisé dans les jours qui suivent pour servir la patrie. Persuadé qu’une fois au front, Feraud ne pourra qu’accepter que son invention aide les militaires, le colonel Mirreau lui accorde secrètement un ange gardien, un colosse, ancien membre du projet sentinelle, surnommé Djibouti…


Les Sentinelles – Juillet-Août 1914 – Les Moissons d'Acier
Scénario : Xavier Dorison
Dessins : Enrique Breccia
Couleurs : Enrique Breccia
Couverture : Enrique Breccia
Editeur : Delcourt
Genre : Guerre, Fantastique, Historique
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 20 mai 2009
Nombre de pages : 48

Mon avis : Les plus attentifs l’auront probablement remarqué mais le mois dernier, nous célébrions – peut-être pas avec les honneurs dus a l’événement – le centenaire de l’armistice de la Grande Guerre, la fameuse Première Guerre Mondiale, celle qui, entre 1914 et 1918, entraina le continent européen dans un conflit terriblement meurtrier dont, il faut le reconnaitre, 39-45 ne fut que le prolongement et dont il ne se remit jamais. Curieusement, je n’ai guère eu l’occasion de marquer le coup, ce qui, au vu de mes gouts en matière historique, est presque honteux, du moins, jusqu’à a aujourd’hui où, par le biais de ce premier volet des Sentinelles, je vais vous parler d’une bien singulière bande dessinée qui mêle a la fois la Grande Guerre mais aussi l’univers des super-héros. Paru sensiblement au même moment que la cultissime Brigade Chimérique, Les Sentinelles, œuvre du sieur Xavier Dorison, est donc la seconde BD française qui s’essaye au genre super-héroique, même si, en comparant les deux œuvres, les points communs sont plutôt rares : en effet, ici, Xavier Dorison nous propose un synopsis bien plus simple que celui de Serge Lehman et si vous avez été allergique a la complexité scénaristique et aux multiples références de La Brigade, il se pourrait que vous accrochiez davantage aux Sentinelles, BD oh combien plus accessible. Bien évidement, en écrivant cela, je laisse sous-entendre que l’œuvre de Dorison est inférieure à celle de Lehman et, quelque part, sans vouloir être désobligeant pour le premier, c’est le cas. Le problème, c’est que La Brigade Chimérique tient tellement du chef d’œuvre que, forcément, au petit jeu des comparaisons, il n’y a pas photo, ce qui n’enlève en rien l’intérêt que l’on peut éprouver vis-à-vis des Sentinelles, BD plus conventionnelle, certes, mais qui, non seulement, ravira les amateurs d’histoire – et plus précisément les passionnés de la Grande Guerre – mais également ceux des super-héros, même si, comme on peut le découvrir dans les pages de ce premier volet de la saga, ces derniers tiennent davantage des prouesses de la science qu’autre chose. Alors bien entendu, dans ce premier tome des Sentinelles, nous avons droit, en parallèle aux débuts du conflit, aux origines de Taillefer, le héros de la saga, l’introduction des multiples protagonistes et tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un premier volet, mais bon, l’ensemble, plutôt bien dessiné par le sieur Enrique Breccia est non seulement plaisant mais, surtout, fort prometteur, surtout que, historiquement parlant, tout cela est fort instructif – Dorison ayant effectué un travail de documentation assez important. Bref, un excellent premier volet pour une saga qui, sans nul doute, ravira les amateurs du genre !


Points Positifs :
- L’idée d’inclure des super-héros dans la Première Guerre Mondiale est plutôt une bonne chose, même si ces derniers sont à mille lieux des demi-dieux costumés auxquels on est habitués. Ici, c’est la science qui crée des surhommes, ce qui, au passage, crédibilise un peu l’intrigue.
- Taillefer, mi-homme, mi-machine dont on découvre les origines, le charismatique Djibouti, Sentinelle d’une génération précédente. Pour le moment, nous n’avons droit qu’à ces deux là, mais bon, on n’est pas déçus !
- Le travail de documentation de Xavier Dorison qui est assez imposant. De plus, il mêle habilement ses personnages et son intrigue aux événements réels.
- Un bon premier volet qui, comme il fallait s’y attendre, présente le postulat de départ, l’intrigue générale, les protagonistes, etc. De plus, tout cela est fort agréable à la lecture.
- Sans être exceptionnels, les dessins d’Enrique Breccia sont assez plaisants.

Points Négatifs :
- Bien évidement, cela reste inférieur à La Brigade Chimérique – mais bon, ce dernier est tout bonnement hors-concours !
- Des protagonistes un poil stéréotypés tout de même, il faut le reconnaitre.
- Certains n’accrocheront peut-être pas au style d’Enrique Breccia qui, sans être mauvais – bien au contraire – n’est pas non plus exceptionnel.

Ma note : 7,5/10

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