LES
SENTINELLES – JUILLET-AOÛT 1914 – LES MOISSONS D'ACIER
Au
Maroc, en 1911, tandis que l’armée française tente de mâter la rébellion, une
mitrailleuse Maxims canarde les troupes françaises. Un soldat avance néanmoins
étonnamment à la rencontre du déluge de plomb, sans même vaciller. C’est une « Sentinelle », c'est-à-dire un super
soldat, doté de membres et d’une cuirasse en acier, qu’une drogue puissante
aide à porter. Pourtant, aussi invulnérable soient ces sentinelles, un gros
défaut demeure : l’énergie nécessaire à alimenter leur système. Car rapidement
la batterie électrique tombe à plat et la sentinelle s’écroule, sans autre
choix que celui de se faire exploser à la grenade, une fois rejoint par ses
ennemis. Le colonel Mirreau, responsable du projet, assiste de loin à cet
ultime échec. Trois ans plus tard, alors que l’archiduc François Ferdinand
vient d’être assassiné à Sarajevo, le scientifique Gabriel Feraud présente au
public sa nouvelle pile à radium, source électrique révolutionnaire, afin de
débloquer des fonds pour la développer. Frileux, les banquiers refusent. Dans
la foule, Mirreau, qui a compris tout le potentiel de l’invention, fait une
offre financière… mais Feraud refuse catégoriquement de vendre sa pile à
l’armée. En outre, le scientifique est mobilisé dans les jours qui suivent pour
servir la patrie. Persuadé qu’une fois au front, Feraud ne pourra qu’accepter
que son invention aide les militaires, le colonel Mirreau lui accorde
secrètement un ange gardien, un colosse, ancien membre du projet sentinelle, surnommé
Djibouti…
Les Sentinelles – Juillet-Août 1914 – Les Moissons
d'Acier
Scénario
: Xavier Dorison
Dessins
: Enrique
Breccia
Couleurs : Enrique
Breccia
Couverture : Enrique
Breccia
Editeur
: Delcourt
Genre : Guerre,
Fantastique, Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 20
mai 2009
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Les plus attentifs l’auront
probablement remarqué mais le mois dernier, nous célébrions – peut-être pas
avec les honneurs dus a l’événement – le centenaire de l’armistice de la Grande
Guerre, la fameuse Première Guerre Mondiale, celle qui, entre 1914 et 1918,
entraina le continent européen dans un conflit terriblement meurtrier dont, il
faut le reconnaitre, 39-45 ne fut que le prolongement et dont il ne se remit
jamais. Curieusement, je n’ai guère eu l’occasion de marquer le coup, ce qui,
au vu de mes gouts en matière historique, est presque honteux, du moins, jusqu’à
a aujourd’hui où, par le biais de ce premier volet des Sentinelles, je vais vous parler d’une bien singulière bande
dessinée qui mêle a la fois la Grande Guerre mais aussi l’univers des
super-héros. Paru sensiblement au même moment que la cultissime Brigade
Chimérique, Les Sentinelles, œuvre
du sieur Xavier Dorison, est donc la seconde BD française qui s’essaye au genre
super-héroique, même si, en comparant les deux œuvres, les points communs sont plutôt
rares : en effet, ici, Xavier Dorison nous propose un synopsis bien plus
simple que celui de Serge Lehman et si vous avez été allergique a la complexité
scénaristique et aux multiples références de La Brigade, il se pourrait que vous accrochiez davantage aux Sentinelles, BD oh combien plus
accessible. Bien évidement, en écrivant cela, je laisse sous-entendre que l’œuvre
de Dorison est inférieure à celle de Lehman et, quelque part, sans vouloir être
désobligeant pour le premier, c’est le cas. Le problème, c’est que La Brigade Chimérique tient tellement du
chef d’œuvre que, forcément, au petit jeu des comparaisons, il n’y a pas photo,
ce qui n’enlève en rien l’intérêt que l’on peut éprouver vis-à-vis des Sentinelles, BD plus conventionnelle,
certes, mais qui, non seulement, ravira les amateurs d’histoire – et plus précisément
les passionnés de la Grande Guerre – mais également ceux des super-héros, même
si, comme on peut le découvrir dans les pages de ce premier volet de la saga,
ces derniers tiennent davantage des prouesses de la science qu’autre chose. Alors
bien entendu, dans ce premier tome des Sentinelles,
nous avons droit, en parallèle aux débuts du conflit, aux origines de
Taillefer, le héros de la saga, l’introduction des multiples protagonistes et
tout ce que l’on est en droit d’attendre d’un premier volet, mais bon, l’ensemble,
plutôt bien dessiné par le sieur Enrique Breccia est non seulement plaisant
mais, surtout, fort prometteur, surtout que, historiquement parlant, tout cela
est fort instructif – Dorison ayant effectué un travail de documentation assez
important. Bref, un excellent premier volet pour une saga qui, sans nul doute,
ravira les amateurs du genre !
Points
Positifs :
- L’idée
d’inclure des super-héros dans la Première Guerre Mondiale est plutôt une bonne
chose, même si ces derniers sont à mille lieux des demi-dieux costumés auxquels
on est habitués. Ici, c’est la science qui crée des surhommes, ce qui, au
passage, crédibilise un peu l’intrigue.
-
Taillefer, mi-homme, mi-machine dont on découvre les origines, le charismatique
Djibouti, Sentinelle d’une génération précédente. Pour le moment, nous n’avons
droit qu’à ces deux là, mais bon, on n’est pas déçus !
-
Le travail de documentation de Xavier Dorison qui est assez imposant. De plus,
il mêle habilement ses personnages et son intrigue aux événements réels.
-
Un bon premier volet qui, comme il fallait s’y attendre, présente le postulat
de départ, l’intrigue générale, les protagonistes, etc. De plus, tout cela est
fort agréable à la lecture.
-
Sans être exceptionnels, les dessins d’Enrique Breccia sont assez plaisants.
Points
Négatifs :
- Bien
évidement, cela reste inférieur à La
Brigade Chimérique – mais bon, ce dernier est tout bonnement hors-concours !
-
Des protagonistes un poil stéréotypés tout de même, il faut le reconnaitre.
-
Certains n’accrocheront peut-être pas au style d’Enrique Breccia qui, sans être
mauvais – bien au contraire – n’est pas non plus exceptionnel.
Ma
note : 7,5/10
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