LA
BRIGADE CHIMÉRIQUE – TOME 1
Ils
sont nés sur les champs de bataille de 14-18, dans le souffle des gaz et des
armes à rayons X. Ils ont pris le contrôle des grandes capitales européennes.
Par-delà le bien et le mal. Les feuilletonistes ont fait d'eux des icônes. Les
scientifiques sont fascinés par leurs pouvoirs. Pourtant, au centre du vieux
continent, une menace se profile, qui risque d'effacer jusqu'au souvenir de
leur existence. Nés sur les champs de bataille de la Première Guerre Mondiale,
les surhommes européens ont vite pris une grande importance dans ce début de
siècle. Certains d'entre eux se sont auto proclamés protecteurs de leur patrie
(le Nyctalope à Paris, l'Accélérateur à Londres), d'autres sont au service
d'idéologies (les Mécanoïdes de Nous Autres en Russie) et certains ont clairement
choisi le camp du mal (Gog, la Phalange). Et il semble que parmi ceux-là, le Dr
Mabuse ait un plan... Opposés à lui et ses alliés italiens et espagnols, la
fille de Marie Curie et son Institut du Radium mais aussi les super-héros
français et anglais vont-ils devoir faire alliance avec le bloc soviétique ? Et
surtout, qu'est donc cette Brigade chimérique dont tout le monde parler mais
que personne n'a vue ?
La Brigade
Chimérique – Tome 1
Scénario
: Serge Lehman, Fabrice Colin
Dessins
: Gess
Encrage : Gess
Couleurs : Céline
Bessonneau
Couverture : Gess
Genre : Super-Héros
Editeur : Atalante
Titre
en vo : La Brigade Chimérique – Tome 1
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution
: 21
août 2009
Editeur
français : Atalante
Date
de parution : 21 août 2009
Nombre
de pages : 52
Liste
des épisodes
Prologue
– Mécanoïde Curie
Episode
1 – La dernière mission du Passe-Muraille
Mon
avis : Il est assez rare, reconnaissons
le, que le vieux continent produise ce que l’on appelle communément des bandes
dessinées de super héros – genre surreprésenté outre-Atlantique, jusqu'à en
donner bien trop souvent la nausée, celui-ci est bien plus rare sous nos
latitudes. Et, en dehors des Sentinelles, œuvre de Xavier Dorison,
c’était un peu le néant du coté des productions françaises. Ainsi, ayant
favorablement accueilli celle-ci, lorsque je l’avais découvert, il y a quelques
années, ce fut donc avec le plus grand des plaisirs que je me lançais dans une
autre œuvre traitant du même sujet, une œuvre qui a depuis prêt d’une décennie
atteint le statut fort enviée d’œuvre culte, je veux bien évidement parler de La Brigade Chimérique. Mais si ces deux séries semblent, d’un point de vue
extérieur, semblables, cela est dut au fait que les deux partent d’un postulat
de base identique, les super-héros du vieux continent, mais ensuite, les
différences se font jour, comme je vais tacher de vous l’expliquer ci-dessous.
Indéniablement, avec Les Sentinelles, l’on reste dans la plus pure
tradition de ce que l’on appelle la BD européenne : son auteur, Xavier
Dorison a certes effectué un travail remarquable, cependant, son seul coté que
l’on pourrait qualifier d’exotique est, justement, ces fameux supers héros en
activité pendant le premier conflit mondial. Pour le reste, cela reste bien
traditionnel, ce qui ne signifie nullement que la série ne mérite pas que l’on
s’y attarde. Par contre, pour ce qui est de La Brigade Chimérique,
c’est une toute autre histoire qui se profile et l’on sent tout de suite
l’inspiration parfaitement assumée des auteurs, Fabrice Colin et Serge Lehman, c’est-à-dire,
les comics US, et, plus précisément, la cultissime œuvre du non moins culte
Alan Moore, la fameuse Ligue
des Gentlemen Extraordinaires, au point que, des les premières pages,
l’on croirait lire un véritable comics. Et ce n’est pas pour me déplaire. Ceci
étant dit, que vaut véritablement cette fameuse Brigade Chimérique ?
Tout d’abord, commençons par le point, selon moi, négatif de cette série et qui
m’a chiffonner : son format. Les auteurs ayant poussé l’identification avec les
comics US jusqu’au boutisme, leur choix s’est porté vers un format identique
alors que je pense que les dessins de Gess auraient mérités un format un poil
plus grand, histoire de mieux les admirer. Alors certes, cela n’est au final
qu’un point de vu d’un détail qui ne remet pas en cause la valeur de l’œuvre en
elle-même mais bon, je ne pouvais pas le passer sous silence. Surtout que,
c’est vraiment le seul point négatif que j’ai trouvé a ce premier tome. Car ne
nous voilons pas la face, nous nous trouvons là, indéniablement, devant une
excellente série. Fortement inspirée de La Ligue des Gentlemen
extraordinaires comme je vous le disais plus haut, nous retrouvons
donc ici, grosso modo, le même topo : les protagonistes sont un savant mélange
de personnages réels et imaginaires, mais ceux-ci nous sont presque, pour ne
pas dire plus familier que les autres puisque presque tous issus de notre
culture collective : que cela soit le terrifiant Docteur Mabuse, le Passe-Murailles,
Gregor Samsa le fameux personnage (oui, celui qui se transforme en cafard)
de La Métamorphose de Franz Kafka, ou les allusions a
Fantomas, les apparitions pour le moins jouissives d’un Monsieur Steele qui
n’est autre que Superman ou de Doc Savage, pour ne citer que quelques exemples,
ce premier volume est un véritable régal pour l’amateur qui se plaira a
rechercher et reconnaître tous les personnages, les diverses inspirations qui
parsèment le récit, qu’elles soient littéraires, cinématographiques ou autres
(je ne vais pas vous faire un dessin pour Metropolis non plus
?). Ainsi, les auteurs, Fabrice Colin et Serge Lehman nous entrainent dans un
formidable voyage dans un passé de l’entre deux guerres fort différent du
notre, une Uchronie donc, où l’Europe est, comme les Etats-Unis d’aujourd’hui,
parsemée d’hommes et de femmes aux supers pouvoirs, en utilisant pour cela, et
contrairement aux Sentinelles, des personnages de notre inconscient
collectif, familiers a nos yeux donc, et avec un postulat de base original :
nous expliquer pourquoi ceux-ci ont disparus de notre continent. Bigre, rien
que ca. Et ca marche, et pas qu’un peu par ailleurs ! Bien évidement, dans ce
premier volume, les auteurs mettent en place leur univers, le lecteur fait
connaissance avec les protagonistes, les enjeux en courts et a venir dans deux
courtes histoires, tout d’abord, un prologue intitulé Mécanoïde Curie (la
fille, pas la mère), se déroulant dans la citée du Docteur Mabuse, Metropolis,
et qui lance parfaitement l’intrigue a venir, puis, dans le premier épisode a
proprement parler, La dernière mission du Passe-Murailles, parfait
exemple de ce qu’est cette série (on croirait lire un comics, tout simplement)
et où l’on fait plus ample connaissance avec certains des personnages comme le
Nyctalope, l’autoproclamé protecteur de Paris aux motivations douteuses et qui
ne pense qu’a trouver quelqu’un de digne d’écrire ses mémoires, ainsi que les
Curies, personnages importants apparemment de la saga et où il est fait mention
de cette fameuse et mystérieuse Brigade Chimérique qui donne son nom a la
série. Bien évidement, le lecteur prendra un plaisir certain à reconnaître
telle source d’inspiration, tel personnage, imaginaire ou pas, ainsi qu’un
univers qui donne envie d’en savoir plus. Forcement, nous n’en sommes qu’aux
tout débuts de la série et il faudra juger les tomes suivants sur le long terme
pour s’en faire une idée précise de la qualité globale de l’ensemble, mais ce
premier volume, quoi qu’il en soit, laisse déjà entrevoir, de par ses qualités,
son univers et ses idées, des lendemains enchanteurs. Un petit mot sur les dessins,
car cela a son importance : le style de Gess, fortement inspirer de celui de
Mike Mignola risque d’en rebuter plus d’un, cependant, il colle parfaitement
bien a la série et les planches sont d’ailleurs d’excellente qualité. Dommage
d’ailleurs que le format choisit ne les mettes pas forcement en valeur. Bref,
vous l’avez compris, j’ai été conquis par ce premier tome des Brigades
Chimériques mais quelque part, en tant que fan des comics, il aurait
été difficile de ne pas l’être…
Points
Positifs :
- Le
premier volume d’une série culte, tout bonnement ! Il faut dire qu’avec La Brigade Chimérique, Serge Lehman et
Fabrice Colin se sont donner pour mission d’expliquer pour quelle raison le
vieux continent manquait de super-héros et, au vu du résultat, il apparait
grandement que le pari est remporté de superbe manière.
-
L’univers où se mêlent habilement personnages réels et figures de fictions
fonctionne a merveille – s’inspirant, au passage, de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires d’Alan Moore – surtout que
cette espèce d’uchronie a la fois si proche et si différente de notre monde
réel est une vraie réussite !
-
Si les amateurs reconnaitront facilement bon nombre des protagonistes qui
apparaissent dans ces pages ou qui sont cités, les spécialistes de productions littéraires
du début du vingtième siècle en trouveront beaucoup plus, surtout que les
auteurs maitrisent parfaitement leur sujet et que, au passage, leur œuvre est
une mine d’information sur le passé culturel du vieux continent.
-
Les dessins de Gess : un style proche de celui de Mike Mignola mais qui n’en
reste pas moins excellent, du moins, si l’on accroche a celui-ci. Quoi qu’il en
soit, le dessinateur est pour beaucoup pour la réussite de cette œuvre, son
style faisant plus comics que franco-belge.
-
Enfin, après tant d’attente, l’amateur de super-héros aura droit à son chef d’œuvre
français !
Points
Négatifs :
-
Un format beaucoup trop petit selon moi et qui nuit un peu a la visibilité des
dessins de Gess. Certes, ce n’est pas un immense défaut mais bon, quelques centimètres
de plus n’aurait pas été une mauvaise idée…
-
Il faut tout de même posséder une base solide en figures super-héroiques, en littérature,
en cinéma et, en général, sur toute cette période de l’entre-deux guerres pour
apprécier comme il se doit La Brigade
Chimérique.
Ma
note : 8,5/10
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