dimanche 5 août 2018

EUROPA EUROPA


EUROPA EUROPA

Novembre 1938, à la veille de la Bar Mitzvah du jeune Salomon « Sally » Perel, la nuit de Cristal éclate et sa sœur Bertha est tuée. Sa famille fuit l'Allemagne et s'établit en Pologne à Lodz, ville d'origine de son père. Mais, le 1er septembre 1939 la Pologne est envahie par les armées d'Hitler. Les parents de Sally décident alors de l'envoyer, lui et son frère Isaac, vers l'est. Au passage du Bug, Salomon est séparé de son frère. Les Soviétiques viennent d'envahir l'Est de la Pologne et Salomon se retrouve dans un orphelinat à Grodno. Durant son séjour à l'orphelinat, il apprend le russe, se plie à la propagande soviétique et devient jeune Komsomol. Le 22 juin 1941, les Allemands attaquent l'Union soviétique. L'orphelinat est bombardé et dans la fuite générale, Sally se retrouve isolé. Capturé, il échappe à la sélection effectuée par les Allemands qui trient les prisonniers, fusillant sur le champ les communistes et les juifs. Sally terrorisé, parle parfaitement allemand, et parvient à se faire passer pour un Volksdeutsche, au nom de Joseph Peters, prisonnier des communistes à l'orphelinat de Grodno. Il échappe à la mort.


Europa Europa
Réalisation : Agnieszka Holland
Scénario : Agnieszka Holland, Paul Hengge, Solomon Perel
Musique : Zbigniew Preisner
Production : FSK 12
Genre : Drame, Guerre
Titre en vo : Hitlerjunge Salomon
Pays d'origine : Allemagne, France, Pologne
Langue d'origine : allemand, russe, polonais, hébreu
Date de sortie : 14 novembre 1990
Durée : 112 mn

Casting :
Marco Hofschneider : Solomon, Solly, Salek Perel / Josef Jupp Peters
Julie Delpy : Leni
René Hofschneider : Isaak Perel, un frère de Solomon
Piotr Kozlowski : David Perel, un frère de Solomon
André Wilms : soldat Robert Kellerman
Ashley Wanninger : Gerd
Halina Labonarska : la mère de Leni
Klaus Abramowsky : le père de Solomon
Michèle Gleizer : la mère de Solomon
Marta Sandrowicz : Bertha Perel, la sœur de Salomon
Nathalie Schmidt : Basia, l'ouvreuse
Delphine Forest : Inna Moyseyevna
Martin Maria Blau : Ulmayer
Andrzej Mastalerz : Zenek Dracz
Salomon Perel : lui-même
Wlodzimierz Press : le fils de Staline
Klaus Kowatsch : Schulz
Bernhard Howe : Feldwebel
Hanns Zischler : le capitaine von Lerenau
Anna Seniuk : Rosemarie
Jorg Schnass : Bannführer
Norbert Schwarz : Schwabe
Erich Schwarz : Goethke
Wolfgang Bathke : le policier

Mon avis : La Seconde Guerre Mondiale fait partie de ces périodes historiques qui inspirent bien des œuvres, ainsi, que cela soit en littérature, en bande dessinée ou au cinéma, que ce soit de pures fictions ou non, 39-45 est sans nul doute une des thématiques les plus habituelles. Après, on peut décomposer ces mêmes œuvres en sous-catégories : de guerre, a proprement parler, traitant de la Shoah, de l’Occupation, etc. Ici, dans cet Europa Europa dont le titre original, en allemand, Hitlerjunge Salomon est plus correct, c’est bien évidement du sort des populations juives que l’on va se préoccuper et, plus précisément, de celles de Pologne, prises en étau par les deux plus terribles totalitarismes de tous les temps : le nazisme d’Hitler, bien sur, et le communisme de Staline. Car oui, certains ont tendance à l’oublier – pour ne pas dire l’occulter – de nos jours mais en 1939, les deux dictateurs s’étaient mis d’accords pour se partager la Pologne, ce, avant que les choses sérieuses ne débutent vraiment. Mais dans Europa Europa, plus que le sort de la Pologne en elle-même, c’est celui d’un jeune garçon juif qui va être au cœur de l’intrigue, un jeune qui, de son Allemagne natale, va aller en Pologne, se retrouvera dans un orphelinat soviétique, deviendra la mascotte d’une troupe de soldats allemands, s’en ira faire un tour du coté de Munich pour faire parti des Jeunesses Hitlériennes, avant de, pour finir, devant l’avancée des soviétiques et la chute du Reich, retrouver miraculeusement un de ses frère, tout cela, en ayant connu l’amour, l’amitié et, surtout, la perte. Une histoire incroyable, comme il en exista tant en une époque où survire étant en soit un exploit et qui, ma foi, malgré le coté un peu vieillot de la mise en scène, se regarde avec un certain plaisir. Les acteurs sont plutôt bons, certaines scènes sont touchantes, dramatiques et si ce n’aurait été le deux ex machina final – notre héros est reconnu et sauvé par son frère alors qu’il allait être fusillé par les russes – on n’aurait pas été loin d’un très bon film. Reste une œuvre qui n’est peut-être pas exceptionnelle en soit mais qui, parmi la masse de films plus ou moins identiques sur cette sombre période de notre histoire, se laisse regarder et mérite le coup. C’est déjà cela !


Points Positifs :
- Malgré le coté miraculeux, par moments, du périple du jeune Solly, malgré certains retournements de situations incroyables, le spectateur est rapidement happé par une intrigue qui, a défaut d’être extraordinaire, le tiendra captiver de bout en bout.
- Europa Europa est une œuvre moins manichéenne qu’on pourrait le penser de prime abord, notre héros trouvant l’amitié et l’amour dans les deux camps.
- La mise en parallèle, sans farts, de deux totalitarismes monstrueux, le nazisme et le communisme, le sort de la Pologne. Historiquement, ce film nous montre des faits moins abordés sur grand écran.
- Des acteurs, dans l’ensemble, plutôt bons, même si peu connus du grand public.

Points Négatifs :
- La fin est tellement exagérée qu’elle en devient presque ridicule : il faut dire que le frère de Sally, sortant d’on ne sais où, qui sauve ce dernier alors qu’il allait être fusillé par les soviétiques, cela tient plus du grand guignolesque qu’autre chose… et justement, en réalité, les deux frère se sont en fait retrouvés bien plus tard, a Munich, Sally ayant en fait été capturer, peu de temps auparavant, par les… américains !
- Une mise en scène, par moments, qui a pris un coup de vieux.
- Une dernière scène qu’on a l’impression de voir dans quasiment tous les films du genre.

Ma note : 7/10

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