mercredi 1 août 2018

GORILLAZ


GORILLAZ

Gorillaz

1 - Re-hash (Damon Albarn) 3:37
2 - 5/4 (Five Four) (Damon Albarn) 2:39
3 - Tomorrow Comes Today (Damon Albarn, Allen Toussaint) 3:12
4 - New Genious (brother) (Damon Albarn, Robert Hunt, Odetta Gordon) 3:57
5 - Clint Eastwood (Damon Albarn, Delvon Jones) 5:39
6 - Man Research (clapper) (Damon Albarn, Raymond Scott) 4:32
7 - Punk (Damon Albarn) 1:36
8 - Sound Check (gravity) (Damon Albarn) 4:40
9 - Double Bass (Damon Albarn) 4:44
10 - Rock the House (Damon Albarn, Jones, Nakamura, John Dankworth) 4:08
11 - 19-2000 (Damon Albarn, George Harrison) 3:27
12 - Latin Simone (que Pasa Contigo) (Damon Albarn, Ibrahim Ferrer, Keith Mansfield) 3:36
13 - Starshine (Damon Albarn) 3:31
14 - Slow Country (Damon Albarn, Jerry Dammers) 3:35
15 - M1 A1 (Damon Albarn) 3:54


Gorillaz
Musicien : Gorillaz
Parution : 26 mars 2001
Enregistré : Décembre 1998 – Janvier 2000
Durée : 57:00
Genre : Rock alternatif, Electronica, Rap, Trip Hop
Producteur : Tom Girling, Jason Cox, Dan the Automator, Gorillaz
Label : Parlophone, Virgin

Musiciens :
Damon Albarn : chant, claviers, mélodica, guitare, basse sur Punk, batterie électronique
Jason Cox : production, ingénierie, batterie, batterie électronique
Junior Dan : guitare basse
Dan the Automator : production, samples, loops, batterie électronique, synthétiseurs additionnels
Cass Browne : batterie, percussions
Del the Funky Homosapien : rap sur Clint Eastwood et Rock the House
Ibrahim Ferrer : chant sur Latin Simone (¿Que Pasa Contigo?)
Tom Girling : production, ingénierie, Pro Tools, batterie programmée
Miho Hatori : chant additionnel
Jamie Hewlett : artwork
Jow : photographie
Kid Koala : production additionnelle et scratchs
Ed Reeve : photographie
Tina Weymouth : chœurs sur 19-2000
Chris Frantz : percussions additionnelles sur 19-2000
Dave Rowntree : batterie sur Punk et M1A1
Toby Whelan : ingénierie
Zombie Flesh Eaters : artwork

Mon avis : Le vingt-et-unième siècle s’ouvre avec l’arrivée d’un objet musical non identifié auquel personne ne s’attendait. Après un maxi – Tomorrow Comes Today, 2000 – qui avait beaucoup fait parler de lui dans les clubs londoniens, Gorillaz sort son premier album. Ah, Gorillaz, tout un programme que ce vrai-faux groupe ; je me souviens encore de la toute première fois où j’en ai entendu parler : c’était sur Game One, la chaine dédiée aux jeux vidéo, dans un concours où l’un des deux prix (au choix) était ce fameux premier album de Gorillaz – pour la petite histoire, ils n’étaient pas nombreux au début, ceux qui le choisissaient mais, comme vous vous en doutez, cela n’a pas durer bien longtemps. Mais revenons à nos moutons : aux commandes de ce vrai-faux groupe donc, Jamie Hewlett, le papa de la BD Tank Girl, et, plus intéressant, musicalement parlant, j’entends bien, un certain Damon Albarn, l’ancien leader à mèche blonde de Blur. Le premier dessine et anime ce groupe-concept, composé de quatre personnages virtuels et complètement déjantés : 2-D, Murdoc, Noodles et Russel. Le deuxième se charge de la musique, bien présente derrière ces frimousses cartoonesques, s’offrant les services de Dan Nakamura dit The Automator et nous démontrant définitivement toute l’étendue de son talent musical, de sa volonté de prendre des risques et de sortir du carcan de la Britpop. Ce premier album, donc, sobrement intitulé Gorillaz, est précédé de quelques jours par le célèbre single Clint Eastwood, fort de son refrain accrocheur et ses « oooh oooh oooh » tout droit sortis de la jungle de la pop et marquera indéniablement à la fois son époque, mais aussi les années à venir ; immédiatement, Gorillaz connaît un succès plus que mérité : l’album (et tout ce qui va avec : livret, pochette, clips, site internet…) surprend avant tout par son éclectisme joyeux et son graphisme coloré. Le fait aussi que ce groupe n’en soit pas un, que ces membres soient virtuels – tout en possédant néanmoins une identité, un vécu, une personnalité etc. – intrigue le fan et je dois vous avouer que pendant longtemps, j’étais persuader que derrière chaque personnage virtuel se dissimulait un véritable musicien – comme on peut dire que le sieur Damon Albarn serait le guitariste aveugle, 2-D – or il n’en était rien, bien entendu. Car Gorillaz, avant tout chose, c’est l’histoire d’une rencontre, celle de l’ancien leader de Blur et d’un dessinateur, Jamie Hewlett, bien évidemment, mais aussi, celle de ces deux hommes et d’une flopée de musiciens venus de tous les horizons et donnant à la sonorité de la chose un époustouflant mélange des genres comme rarement il m’ait été donné de voir dans le petit monde de la musique. Dan The Automator étant une référence de la production hip-hop West Coast, on n’est guère étonné d’entendre avant tout des beats d’obédience rap. Mais, très vite, les guitares rock et les mélodies pop viennent semer la zizanie, offrant dix-sept chansons inventives qui oscillent d’un genre à l’autre… ce qui en aura surpris plus d’un lors des débuts de Gorillaz, moi le premier, mais ce qui donne au final un mélange des genres pour le moins accrocheur et surtout, réussi. Les références fourmillent, entre le funk de l’époque Motown, les rythmes latinos et la pop so british délicieusement interprétée par un spécialiste du genre, Damon Albarn. Les invités surprennent également. Ibraham Ferrer du Buena Vista Social Club chante un très beau Latin Simone (¿Qué Pasa Contigo?), tandis Tina Weymouth (ex-Talking Heads) et Miho Hatari poussent la chansonnette sur 19-2000 (l’un de mes titres préférés de ce premier album au refrain certes un peu simpliste mais qui ne nous quitte plus une fois écouté pour la première fois) ou Re-Hash. Dansant, ludique, accompagné d’une identité visuelle très forte, la musique de Gorillaz réussit dès ce premier album à s’imposer, aussi bien dans les milieux dits underground qu’auprès du grand public. Ce mélange à la fois typiquement pop et curieusement varié, atteste l’immense culture musicale de Damon Albarn et fait mouche, nous démontrant une fois de plus que finalement, la musique peut parfaitement ne pas se limiter à un seul et unique genre et que les mélanges, lorsqu’ils sont réussis – et c’est le cas ici – et savamment dosés apportent toujours un petit plus que bien d’autres albums ne possèdent peut-être plus avec le temps. Personnellement, j’adhère totalement à de tels concepts et même si je dois reconnaitre que l’intégralité de cet album n’est pas toujours simple d’accès, que quelques titres surprennent parfois, et ben, cela est toujours préférable que de devoir se retaper pour la énième fois un copié/collé des Stones ou de U2 – groupes pourtant géniaux en soient mais qui, depuis le temps, on surtout tendance à tourner en rond et ne pas se renouveler. Et si l’on ajoute à cela le fait qu’avec ce premier album de Gorillaz, les clips trouvent ici tous leurs intérêts, qu’ils sont de véritables petites réussites et transcendent mêmes les chansons d’où ils sont tirés et vous comprendrez probablement pourquoi je considère depuis longtemps que ce premier album de Gorillaz est sans nul doute l’un des plus importants de ce début de vingt et unième siècle et à coup sûr, le plus original de tous.  


Points Positifs :
- Un éclectisme impressionnant qui mêle habilement tout un tas de genres oh combien différents, et ce, sans que cela ne nuise a la cohérence de l’ensemble : ainsi, entre la pop, le rap, l’électro, la musique latine et le rock, il y a de quoi faire et cela plaira sans nul doute a ceux et celles qui aiment les mélanges des genres.
- La preuve définitive que Damon Albarn était bien plus que le simple chanteur de Blur, groupe majeur des années 90, et qu’il était capable de prendre de sacrés risques en se remettant totalement en question.
- Même si certains titres sont un poil difficiles d’accès, force est de constater que dans l’ensemble, il y a du bon voir du très bon – mes préférences allant, bien entendu, pour Clint Eastwood et 19-2000.
- Gorillaz, ce n’est pas que de la musique, c’est aussi un visuel, une expérience multimédia, bref, sur ce point, n’oublions pas le design du sieur Jamie Hewlett.
- Une flopée d’invités divers et prestigieux.

Points Négatifs :
- Il faut vraiment accrocher au concept du groupe et de ce mélange musical où l’on retrouve un peu de tout et n’importe quoi : ainsi, certains crieront au génie tandis que d’autres resteront de marbre devant cet album.
- Si l’ensemble de ce premier opus du groupe est bon, pour ne pas dire très bon, toutes les chansons ne se valent pas et suivant les gouts musicaux de chacun, il se peut que certains passages passent un peu moins bien.

Ma note : 8/10

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