GORILLAZ
Gorillaz
1 - Re-hash (Damon Albarn) 3:37
2 - 5/4 (Five Four) (Damon Albarn) 2:39
3 - Tomorrow Comes Today (Damon Albarn,
Allen Toussaint) 3:12
4 - New Genious (brother) (Damon Albarn,
Robert Hunt, Odetta Gordon) 3:57
5 - Clint Eastwood (Damon Albarn, Delvon
Jones) 5:39
6 - Man Research (clapper) (Damon
Albarn, Raymond Scott) 4:32
7 - Punk (Damon Albarn) 1:36
8 - Sound Check (gravity) (Damon Albarn)
4:40
9 - Double Bass (Damon Albarn) 4:44
10 - Rock the House (Damon Albarn, Jones,
Nakamura, John Dankworth) 4:08
11 - 19-2000 (Damon Albarn, George
Harrison) 3:27
12 - Latin Simone (que Pasa Contigo) (Damon
Albarn, Ibrahim Ferrer, Keith Mansfield) 3:36
13 - Starshine (Damon Albarn) 3:31
14 - Slow Country (Damon Albarn, Jerry Dammers) 3:35
15
- M1
A1 (Damon Albarn)
3:54
Gorillaz
Musicien
: Gorillaz
Parution
: 26 mars 2001
Enregistré : Décembre
1998 – Janvier 2000
Durée : 57:00
Genre
: Rock
alternatif, Electronica, Rap, Trip Hop
Producteur : Tom
Girling, Jason Cox, Dan the Automator, Gorillaz
Label
: Parlophone,
Virgin
Musiciens :
Damon
Albarn : chant, claviers, mélodica,
guitare, basse sur Punk, batterie
électronique
Jason
Cox : production, ingénierie,
batterie, batterie électronique
Junior
Dan : guitare basse
Dan
the Automator : production,
samples, loops, batterie électronique, synthétiseurs additionnels
Cass
Browne : batterie, percussions
Del
the Funky Homosapien : rap sur Clint Eastwood et Rock the House
Ibrahim
Ferrer : chant sur Latin Simone (¿Que Pasa Contigo?)
Tom
Girling : production, ingénierie,
Pro Tools, batterie programmée
Miho
Hatori : chant additionnel
Jamie
Hewlett : artwork
Jow
: photographie
Kid
Koala : production additionnelle
et scratchs
Ed
Reeve : photographie
Tina
Weymouth : chœurs sur 19-2000
Chris
Frantz : percussions additionnelles
sur 19-2000
Dave
Rowntree : batterie sur Punk et M1A1
Toby
Whelan : ingénierie
Zombie
Flesh Eaters : artwork
Mon
avis : Le vingt-et-unième siècle s’ouvre avec
l’arrivée d’un objet musical non identifié auquel personne ne s’attendait.
Après un maxi – Tomorrow Comes Today, 2000 – qui avait beaucoup
fait parler de lui dans les clubs londoniens, Gorillaz sort son premier album.
Ah, Gorillaz, tout un programme que ce vrai-faux groupe ; je me souviens
encore de la toute première fois où j’en ai entendu parler : c’était
sur Game One, la chaine dédiée aux jeux vidéo, dans un concours où
l’un des deux prix (au choix) était ce fameux premier album de Gorillaz – pour
la petite histoire, ils n’étaient pas nombreux au début, ceux qui le
choisissaient mais, comme vous vous en doutez, cela n’a pas durer bien
longtemps. Mais revenons à nos moutons : aux commandes de ce vrai-faux
groupe donc, Jamie Hewlett, le papa de la BD Tank Girl, et, plus
intéressant, musicalement parlant, j’entends bien, un certain Damon Albarn,
l’ancien leader à mèche blonde de Blur. Le premier dessine et anime ce
groupe-concept, composé de quatre personnages virtuels et complètement déjantés
: 2-D, Murdoc, Noodles et Russel. Le deuxième se charge de la musique, bien
présente derrière ces frimousses cartoonesques, s’offrant les services de Dan
Nakamura dit The Automator et nous démontrant définitivement toute l’étendue de
son talent musical, de sa volonté de prendre des risques et de sortir du carcan
de la Britpop. Ce premier album, donc, sobrement intitulé Gorillaz,
est précédé de quelques jours par le célèbre single Clint Eastwood,
fort de son refrain accrocheur et ses « oooh oooh oooh » tout
droit sortis de la jungle de la pop et marquera indéniablement à la fois son
époque, mais aussi les années à venir ; immédiatement, Gorillaz connaît un
succès plus que mérité : l’album (et tout ce qui va avec : livret, pochette,
clips, site internet…) surprend avant tout par son éclectisme joyeux et son
graphisme coloré. Le fait aussi que ce groupe n’en soit pas un, que ces membres
soient virtuels – tout en possédant néanmoins une identité, un vécu, une
personnalité etc. – intrigue le fan et je dois vous avouer que pendant
longtemps, j’étais persuader que derrière chaque personnage virtuel se
dissimulait un véritable musicien – comme on peut dire que le sieur Damon
Albarn serait le guitariste aveugle, 2-D – or il n’en était rien, bien entendu.
Car Gorillaz, avant tout chose, c’est l’histoire d’une rencontre, celle de
l’ancien leader de Blur et d’un dessinateur, Jamie Hewlett, bien évidemment,
mais aussi, celle de ces deux hommes et d’une flopée de musiciens venus de tous
les horizons et donnant à la sonorité de la chose un époustouflant mélange des
genres comme rarement il m’ait été donné de voir dans le petit monde de la
musique. Dan The Automator étant une référence de la production hip-hop West
Coast, on n’est guère étonné d’entendre avant tout des beats d’obédience rap.
Mais, très vite, les guitares rock et les mélodies pop viennent semer la
zizanie, offrant dix-sept chansons inventives qui oscillent d’un genre à
l’autre… ce qui en aura surpris plus d’un lors des débuts de Gorillaz, moi le
premier, mais ce qui donne au final un mélange des genres pour le moins
accrocheur et surtout, réussi. Les références fourmillent, entre le funk de
l’époque Motown, les rythmes latinos et la pop so british délicieusement
interprétée par un spécialiste du genre, Damon Albarn. Les invités surprennent
également. Ibraham Ferrer du Buena Vista Social Club chante un très beau Latin
Simone (¿Qué Pasa Contigo?), tandis Tina Weymouth (ex-Talking Heads) et
Miho Hatari poussent la chansonnette sur 19-2000 (l’un de mes
titres préférés de ce premier album au refrain certes un peu simpliste mais qui
ne nous quitte plus une fois écouté pour la première fois) ou Re-Hash.
Dansant, ludique, accompagné d’une identité visuelle très forte, la musique de
Gorillaz réussit dès ce premier album à s’imposer, aussi bien dans les milieux
dits underground qu’auprès du grand public. Ce mélange à la fois typiquement
pop et curieusement varié, atteste l’immense culture musicale de Damon Albarn
et fait mouche, nous démontrant une fois de plus que finalement, la musique
peut parfaitement ne pas se limiter à un seul et unique genre et que les
mélanges, lorsqu’ils sont réussis – et c’est le cas ici – et savamment dosés
apportent toujours un petit plus que bien d’autres albums ne possèdent
peut-être plus avec le temps. Personnellement, j’adhère totalement à de tels
concepts et même si je dois reconnaitre que l’intégralité de cet album n’est
pas toujours simple d’accès, que quelques titres surprennent parfois, et ben,
cela est toujours préférable que de devoir se retaper pour la énième fois un
copié/collé des Stones ou de U2 – groupes pourtant géniaux en soient mais qui,
depuis le temps, on surtout tendance à tourner en rond et ne pas se renouveler.
Et si l’on ajoute à cela le fait qu’avec ce premier album de Gorillaz, les
clips trouvent ici tous leurs intérêts, qu’ils sont de véritables petites
réussites et transcendent mêmes les chansons d’où ils sont tirés et vous
comprendrez probablement pourquoi je considère depuis longtemps que ce premier
album de Gorillaz est sans nul doute l’un des plus importants de ce début de
vingt et unième siècle et à coup sûr, le plus original de tous.
Points
Positifs :
- Un
éclectisme impressionnant qui mêle habilement tout un tas de genres oh combien
différents, et ce, sans que cela ne nuise a la cohérence de l’ensemble :
ainsi, entre la pop, le rap, l’électro, la musique latine et le rock, il y a de
quoi faire et cela plaira sans nul doute a ceux et celles qui aiment les
mélanges des genres.
-
La preuve définitive que Damon Albarn était bien plus que le simple chanteur de
Blur, groupe majeur des années 90, et qu’il était capable de prendre de sacrés
risques en se remettant totalement en question.
-
Même si certains titres sont un poil difficiles d’accès, force est de constater
que dans l’ensemble, il y a du bon voir du très bon – mes préférences allant,
bien entendu, pour Clint Eastwood et 19-2000.
-
Gorillaz, ce n’est pas que de la musique, c’est aussi un visuel, une expérience
multimédia, bref, sur ce point, n’oublions pas le design du sieur Jamie Hewlett.
-
Une flopée d’invités divers et prestigieux.
Points
Négatifs :
- Il
faut vraiment accrocher au concept du groupe et de ce mélange musical où l’on
retrouve un peu de tout et n’importe quoi : ainsi, certains crieront au
génie tandis que d’autres resteront de marbre devant cet album.
-
Si l’ensemble de ce premier opus du groupe est bon, pour ne pas dire très bon,
toutes les chansons ne se valent pas et suivant les gouts musicaux de chacun,
il se peut que certains passages passent un peu moins bien.
Ma
note : 8/10
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