LES
AVENTURES DE TINTIN – VOL 714 POUR SYDNEY
En
route pour un congrès d’astronautique à Sydney, Tintin, son chien Milou, le
capitaine Haddock et le professeur Tournesol retrouvent, lors d’une escale à
Jakarta, Szut, un pilote qu’ils ont rencontrée dans une précédente aventure.
Celui-ci leur présente son patron Laszlo Carreidas, un constructeur d’avions
milliardaire (mais ayant également des intérêts dans d’autres secteurs :
pétrole, électronique, coca, etc.), qui se rend comme eux à Sydney. Il leur
propose de les y amener à bord de son tout nouveau jet. Cependant, l’avion est
détourné par des hommes armés, infiltrés dans l’entourage du milliardaire :
Spalding, le secrétaire de Carreidas ; Paolo Colombani, le copilote de Szut et
Hans Boehm, le radio. Ces derniers obligent l’avion à atterrir sur une île
indonésienne...
Les Aventures de Tintin – Vol 714 pour Sydney
Scénario
: Hergé
Dessins
: Hergé
Couleurs : Hergé
Couverture : Hergé
Editeur
: Casterman
Genre : Aventure,
Franco-Belge
Pays
d’origine : Belgique
Langue
d’origine : français
Parution : 1968
Nombre
de pages : 62
Mon
avis : De temps en temps, il est agréable de
revenir a ses classiques, et qui dit classiques, dans le vaste monde de la
bande dessinée, dit forcement Tintin, pour ce qui est de la BD
franco belge. Indéniablement, et même si le reporter a la houppette et en
pantalons de golf ne possède plus la même aura qu’il pouvait encore avoir il y
a quelques années, même si les ventes ne sont plus ce qu’elles étaient a la
grande époque, mais également lors de ma prime jeunesse, lorsque je l’ai
découvert, il est certain que bon nombre d’auteurs modernes aimeraient vendre
aussi bien qu’un héros de BD que certains jugent dépassés mais qui tient encore
la dragée haute a la concurrence. De même, Tintin
fait parti de ce cercle fermé de personnages imaginaires connu dans le monde
entier, et quelque part, ce n’est pas un exploit aussi évidant que l’on
pourrait le penser : Batman, Superman, Spiderman, Mickey, Donald et donc, notre
reporter, où que l’on aille, on tombera toujours sur quelqu’un qui les connaît.
Ainsi, et même si je regrette le choix d’Hergé (que personne ne récupère Tintin après
sa mort) car j’aurais été curieux de voir ce que cela aurait put donner sous la
plume d’auteurs comme ceux qui ont repris Spirou, l’on ne peut pas nier
que celui-ci reste encore une valeur sur dans le monde de la bande dessinée. Mais
quoi qu’il en soit, je vous disais précédemment que de temps en temps, donc, il
est agréable de revenir a ses classiques, et si a mes yeux, quasiment tous les
volumes de Tintin sont un peu mes classiques, je dois
reconnaître que ce Vol 714 pour Sidney, avant dernier album de la
saga achevé, occupe un peu une place a part en raison des thèmes abordés. Si
d’autres titres, comme L’Étoile
mystérieuse, On
a marché sur la Lune voir même L’affaire
Tournesol lorgnaient plus ou moins du coté de la SF, il est
indéniable que le plus fantastique est celui-ci : en effet, et si les amateurs
éclairés (dont je fais partie) reconnaitront moult détails liés a la théorie
des anciens astronautes (statues, dessins où l’on « reconnaît » des
types en combinaisons spatiales, les fameux dieux venus du ciel dans des chars
de feu), savent parfaitement que le personnage de Ezdanitoff de la revue Comète n’est
autre que l’avatar du cultissime Jacques Bergier de la revue… Planète,
l’auteur, avec Powells, du Matin des Magiciens, les néophytes, eux,
ne serais ce que parce que l’on voit nettement une soucoupe volante et que
Bergier, euh pardon, Ezdanitoff le dit très clairement, oui, en auront la
confirmation parce que Tintin rencontre les extraterrestres, même s’il l’oublie
au final. Alors bien sur, on ne prend pas le même plaisir à la lecture de
ce Vol 714 pour Sidney selon que l’on connaisse un peu
l’ufologie ou non, mais quelque part, et en prenant exemple sur mon cas
personnel, la première fois que je l’ai lu, je n’y connaissais fichtrement
rien, et cela ne m’a pas empêché de l’apprécier à sa juste valeur. Et puis, Tintin a fait partie (cet album mais
d’autres également), un peu comme Les mystérieuses Citées d’or, par
exemple, de ma « formation », de mes gouts futurs pour l’histoire,
le passé et, surtout, ses mystères. Alors bien entendu, Vol 714 pour
Sidney n’est pas le meilleur album de la série, d’autres
lui sont infiniment supérieurs comme, par exemple, Tintin
au Tibet ou le dytique sur La
Lune, mais cela n’empêche pas que ce vingt deuxième album des aventures
du plus célèbre des reporters regorge de qualités, celles déjà annoncées plus
haut, pour ce qui est de l’intrigue en elle-même où Hergé renoue avec la grande
aventure et le dépaysement après l’intermède que fut Les bijoux de la
Castafiore, mais aussi par la forme où tout ce qui a fait la renommée
de Tintin est présent : situations ubuesques, humour ravageur
et toujours bien placé, chaque planche, pour ne pas dire presque chaque case
est un délice pour le lecteur et l’on se surprend toujours a exploser de rire
devant les colères de ce bon vieux Capitaine Haddock ainsi que pour les
problèmes d’audition de Tournesol. C’est peut être justement parce l’on ne se
lasse jamais que chaque album de Tintin est indispensable et
je ne peux que m’incliner devant le talent d’Hergé pour avoir réussi un tel
tour de force. Bien évidement, Vol 714 pour Sidney occupera
une place a part pour tous les amateurs des anciens astronautes et autres
fanatiques de Fox Mulder, cela n’en reste pas moins un sympathique album qui
mérite, comme les autres, de figurer dans la collection de tout amateur de
bande dessinée.
Points
Positifs :
-
L’album de la saga où Tintin flirte le plus avec la science-fiction avec sa
rencontre avec des… extraterrestres, rien que ça ! Un album plutôt dans l’air
du temps à l’époque de sa sortie au vue de ses thématiques.
-
Si vous êtes un familier de la théorie des Anciens Astronautes et que le nom de
Jacques Bergier ne vous est pas inconnu, alors, Vol 714 pour Sydney ne vous laissera pas indifférent.
-
Une aventure plutôt sympathique et riche en rebondissements, assez riche en
scènes coquasses par ailleurs – Rastapopoulos et Allan occupant le devant de la
scène sur ce point.
-
Le personnage de Laszlo Carreidas.
-
Le plaisir de retrouver Szut que l’on avait découvert dans Coke
en Stock.
Points
Négatifs :
-
Même si Vol 714 pour Sydney est plutôt
sympathique, il est clair que cet album est loin d’être le meilleur de la saga.
Certes, l’aventure est plutôt prenante et l’humour assez bienvenu, cependant,
on commence à sentir un Hergé un peu en manque d’inspiration et loin de ses
heures de gloire.
-
J’apprécie l’humour dans Tintin, c’est un fait, mais par moments, trop d’humour
tue l’humour, le pire étant le fait que Rastapopoulos et Allan finissent par
perdre toute crédibilité.
-
Si vous ne connaissez pas la thématique ufologique de cet album, il est clair
que vous passerez a coté de tout un tas de références.
Ma
note : 7,5/10
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