LES
SENTINELLES – SEPTEMBRE 1914 – LA MARNE
Le
Lieutenant Féraud a été transformé à son insu en machine de guerre appelée
Taillefer, un soldat doté d'un exosquelette métallique tirant son énergie de la
révolutionnaire pile au radium qu'il a inventée. Aujourd’hui, il est chargé de
retrouver un appareil photo perdu lorsque l'avion de reconnaissance qui le
transportait a été abattu par les allemands au dessus de Château-Thierry. Si
les derniers télex envoyés par le pilote disent vrai, les clichés pourraient
démontrer que les troupes allemandes se sont séparées au sud de Paris, offrant
la possibilité d'une contre-offensive française. Tiraillé par ses convictions
pacifistes, Féraud se laisse convaincre par Gallieni que ces clichés seraient
décisifs pour que le maréchal Joffre lance cette contre-offensive forcément
victorieuse. L’objectif est d’arriver à une fin rapide de la guerre, donc
finalement d’épargner des vies humaines dans les deux camps. Taillefer part
donc vers Château-Thierry à la tête d'une section démoralisée par les
difficultés de la guerre. Il est épaulé par l'adjudant Djibouti, combattant
aguerri, et sous l'étroite surveillance du colonel Mirreau qui voit en
Taillefer autant une chance de victoire qu'un moyen idéal pour obtenir des
crédits de recherche supplémentaires…
Les Sentinelles – Septembre 1914 – La Marne
Scénario
: Xavier Dorison
Dessins
: Enrique
Breccia
Couleurs : Enrique
Breccia
Couverture : Enrique
Breccia
Editeur
: Delcourt
Genre : Guerre,
Fantastique, Historique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 20
mai 2009
Nombre
de pages : 48
Mon
avis : Après nous avoir narré les
origines de Taillefer dans le premier volume des Sentinelles,
avec l’invention de la pile au radium, le début du premier conflit mondial, la
terrible blessure de Gabriel Féraud et son choix de devenir la nouvelle
Sentinelle, Xavier Dorison nous entraine cette fois-ci, quelques semaines plus
tard à peine, alors que l’armée française est en pleine déconfiture et qu’un
nouveau spectre de Sedan semble s’annoncer (gouvernement courageusement en
exil a Bordeaux, civils en fuite sur les routes, armée en perdition), tout
juste avant la fameuse Bataille de la Marne (oui, celle avec les taxis),
formidable contre-attaque de la dernière chance qui fit basculer l’issue du
conflit, et, accessoirement, le prolonger pendant des années, ce qui, après
coup et en sachant tout ce qui en découla (y compris le second conflit mondial)
me fait penser qu’il aurait peut être mieux fallut une courte défaite qu’une longue
victoire avec toutes les horreurs a venir… Mais laissons là mes interrogations
qui accessoirement pourraient faire un bon synopsis pour une Uchronie pour nous
intéresser au deuxième volume des Sentinelles, intitulé Septembre
1914 –La Marne. Tout d’abord, tout le bien que j’ai put dire lors de la
critique du premier volume est valable pour celui-ci, j’éviterais donc au
maximum de me répéter, me contentant pour ceux qui ne l’auraient pas lu, de
vous inviter à la découvrir sur ce même blog. Ceci étant dit, je dois avouer
que c’est donc avec plaisir que j’ai découvert la suite des aventures de notre
super héros national, ce fameux Taillefer, dans ce qui est sa première mission,
toujours accompagné du rude et brutal Djibouti, mais qui, comme tout gros
nounours qui se respecte, commence a dévoiler ses sentiments et ses doutes.
Bien évidement, tous ceux qui auront apprécié le premier tome des Sentinelles n’avaient
qu’une hâte, que l’action a proprement parler débute, et cette fois ci,
contrairement au premier volume où l’on s’attardait plus sur les protagonistes
et où la guerre n’était présente que sur quelques pages, cette fois ci,
combats, faits d’armes, explosions, sang et morts seront présents quasiment de
bout en bout. Et les horreurs du conflit, déjà présentes précédemment, de se
retrouver sublimées jusqu'à l’indicible. Car Taillefer et Djibouti, accompagnés
de quelques soldats qui, dans la grande tradition de Star Trek, servent de chaire a canon, vont en connaître des dures
et des pas mures, au point d’y perdre pas mal de certitudes, voir de disjoncter
devant tant d’horreur et de baisser les bras, mais aussi, surtout dans le cas
de Gabriel Féraud, de comprendre que même s’il n’est pas le soit disant surhomme
que l’on prétend, que même s’il ne peut pas gagner la Guerre a lui tout seul et
encore moins sauver tout le monde, il n’en a pas moins un rôle a jouer auprès
de ses compagnons d’armes, celui de symbole. Un peu comme Captain America bien
plus meneur et galvanisateur au sein des autres super héros, ceux-ci étant
quasiment tous bien plus puissants que lui. Ainsi, il aura fallut connaître
bien des horreurs dans cette mission, voir bien des camarades mourir, supporter
des horreurs sans nom pour que Gabriel Féraud, bien hésitant dans les premières
pages de ce deuxième tome, devienne enfin Taillefer, celui qui mènera les siens
a la victoire. Septembre 1914 – La Marne est donc un excellent
deuxième tome, tout aussi indispensable que son prédécesseur et qui, malgré le
fait que l’action, de prime abord, semble prendre le pas sur le reste, est bien
plus profond que l’on pourrait le penser. Xavier Dorison nous offre donc là une
très bonne suite a sa série qui se maintient donc a un très bon niveau, quand
aux dessins d’Enrique Brescia, ils sont toujours aussi bons même si je dois
mettre en garde les âmes plus sensibles, celui-ci ne cache rien des horreurs de
la guerre, bien souvent occultées par ailleurs. Seul petit bémol dans le
scénario qui m’a chiffonner : a un moment donné, la compagne de Djibouti, la
Mata Hari de service, dit a son complice qu’ils doivent tout faire pour
empêcher la mission de nos Sentinelles d’aboutir, or, ensuite, il ne se passe
rien. Hum, belle coquille que celle là, mais bon, cela ne m’empêche pas de
continuer d’affirmer bien haut que nous sommes là devant une excellente série.
Seul question, et de taille : le troisième tome sera-t-il toujours aussi bon ?
Points
Positifs :
- Le
plaisir de retrouver la suite d’une série au postulat de départ original et qui
avait démarré de fort belle manière ; qui plus est, après la mise en place
de l’univers, des protagonistes et des enjeux, ce second volume nous entraine
au cœur même de l’action et, pour cette première mission de nos héros, on ne s’ennui
pas une seconde !
-
Taillefer et Djibouti gagnent en consistance et sont loin d’être des coquilles
vides, surtout que, malgré leurs exploits, ils doutent pas mal face aux
événements.
-
Toujours cet habile mélange entre réalité historique et imaginaire, Xavier
Dorison maitrisant fort bien son sujet, comme, bien entendu, son travail de
recherche assez conséquent.
-
Les dessins d’Henrique Breccia, toujours assez plaisants et qui collent
parfaitement bien à l’ambiance.
Points
Négatifs :
-
Un scénario peut-être un peu léger et convenu par moments, ce qui empêche Les Sentinelles d’atteindre l’excellence
– mais bon, n’est pas La
Brigade Chimérique qui veut…
-
Quelques coquilles et oublis dans le scénario. Rien de gravissime, certes, mais
bon…
-
Henrique Breccia est un dessinateur correct, mais il lui manque tout de même
une certaine folie, un petit je ne sais quoi qui aurait apporté une touche plus
marquante aux Sentinelles, l’ensemble
restant trop conventionnel.
Ma
note : 7,5/10
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