LE
CODEX MERLIN – LE GRAAL DE FER
Merlin
est de retour à Alba – l'Angleterre – où il est accueilli par de nouvelles
menaces. La forteresse de Taurovinda a été prise par les troupes du Pays
Fantôme. Urtha, Haut roi des Cornovides, est bien décidé à reconquérir sa place
forte. La guerre contre le Pays Fantôme semble inévitable. Merlin est hanté par
la certitude que Jason, s'il a survécu à sa blessure, reviendra à Alba pour y
chercher son second fils, Kinos, caché par Médée. Mais qui peut dire quel rôle
jouera Médée dans ces différentes quêtes qui, toutes, impliquent Merlin, son
amour de jeunesse ?
Le Codex Merlin – Le Graal de Fer
Auteur
: Robert Holdstock
Type
d'ouvrage : Fantasy, Mythologie
Première
Parution : 05 août 2002
Edition
Poche : 14 septembre 2006
Titre
en vo : The Merlin Codex – The Iron Grail
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : anglais
Traduction : Thierry
Arson
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 471
Mon
avis : Si, parfois, certains romans qui
nous avaient emballés lors d’une première lecture s’avèrent finalement plus
conventionnels et moins intéressants par la suite, le contraire est aussi vrai,
ce qui m’amène a dire qu’il faut toujours – sauf dans les cas les plus
désespérés – donner une seconde chance aux œuvres, quelles qu’elles soient. Et
force est de constater, que même s’il m’a fallut plusieurs années pour changer
d’avis au sujet du Graal de Fer, ce roman le méritait amplement. Bien
évidement, ce deuxième volume du Codex
de Merlin possédait, à la base, quelques atouts non négligeables :
que ce soit son intrigue, toujours aussi bonne, ses protagonistes, anciens comme
nouveaux, l’écriture, forcement, de Robert Holdstock, toujours détaillée,
passionnante, mais aussi l’érudition de celui-ci, qui est tout bonnement
phénoménale – l’on voit tout de suite que le bonhomme connaissait très bien son
sujet et tout au long du récit, quel plaisir d’en apprendre autant sur cet
univers celtique finalement peu connu du grand public. Et l’on touche là l’un
des nœuds du problème du Graal de Fer : bien évidement, tout
le monde connaît les celtes, tout le monde a déjà entendu de la musique
celtique – et certains en sont fans – mais le peuple celtique en tant que tel,
ses coutumes, sa façon de vivre, de penser, ses légendes, ses dieux, quid de
tout cela ? Très peu ou presque. D’ailleurs, je ne m’en cache pas le moins du
monde, même si je suis un féru d’histoire, même si j’adore les légendes, qu’est
ce que je connais mal le monde celtique dans son ensemble, un peu comme si –
comme tant d’autres – j’en étais resté a la vision toute romaine de ces
peuples, des barbares. Du coup, c’est peut être cela qui m’avait le plus déplut
lors de ma première lecture : dans Celtika, l’univers grec était
encore très présent et comme je suis un féru et connaisseur des mythes et du
monde grec mais aussi, comme le fait de lier Merlin a Jason m’avait
enthousiasmer au possible, j’avais immédiatement accrocher au récit, prenant
les a cotés celtes, pourtant très présents, comme la cerise sur le gâteau, avec
son coté que je qualifierait d’exotique, mais aussi, comme un moyen d’en apprendre
plus sur un sujet méconnus a mes yeux. Or, bien évidement, dans Le
Graal de Fer, Jason – et avec lui l’univers grec – est beaucoup moins
présent, voir absent, et, du coup, pénétrer aussi profondément dans ce monde
celtique, avec ses légendes et ses coutumes, m’avait moins intéressé, d’où,
probablement, une déception vis-à-vis de ce tome que je ne pouvais m’empêcher
de comparer a son prédécesseur. Mais, comme je vous l’ai dit, mon opinion a
considérablement évoluée lors de cette seconde lecture et je peux affirmer,
sans exagérer, que Le Graal de Fer est un très bon roman. Pour
cela, il aura fallut que je sache prendre mon temps, que je puisse apprécier
chaque page, chaque paragraphe, chaque ligne de ce que nous a écrit Robert
Holdstock, de s’imprégner d’un récit toujours aussi bien écrit, et,
accessoirement, presque aussi captivant que son prédécesseur. Certes, cette
fois ci, s’en est finis de la longue quête d’Argo qui mena nos protagonistes
des terres finlandaises jusqu'à la Grèce en passant par Alba (la Grande
Bretagne), le Danube etc. puisque la quasi intégralité du récit se déroule sur
les terres du Roi Urtha, que nous avions laissé en fort mauvaise posture (comme
d’autres protagonistes par ailleurs) a la fin de Celtika. De plus,
le surnaturel est cette fois ci beaucoup plus présent dans Le Graal de
Fer, et c’est un formidable voyage dans les légendes celtes que nous offre
l’auteur : entre cet étrange Pays de l’Ombre des Héros, où se meuvent les morts
et ceux a naître (et parmi lesquels se trouve un certain Pendragon), ces dieux
méconnus, ces coutumes étranges, Robert Holdstock nous apprend beaucoup, par le
biais de son récit, sur un peuple – ou plutôt sur un agglomérat de peuples –
finalement méconnus, et c’est forcement un plaisir que je ne pourrais nier.
Cependant, je ne vous en dirais pas plus, pour ne pas gâcher le plaisir de la
découverte, tout au plus, je me contenterais de citer quelques moments
marquants, comme la rencontre de Merlin et des Trois de sinistre présages, la
prise de la forteresse de Taurovinda, la rencontre avec Médée et, bien évidement,
la dernière partie – hélas trop courte selon moi – où, à bord de l’Argo,
Merlin, Jason et les autres explorent d’étranges iles dans ce fameux Pays de
l’Ombre des Héros. Indéniablement, Le Graal de Fer, après cette
relecture, m’apparaît comme un superbe roman, une suite dans la lignée de son
prédécesseur (que je continue néanmoins a préféré) bien qu’assez différent par
les lieux, bien évidement, mais aussi par le rythme tandis que de nouveaux
personnages prennent de l’importance. Certes, l’on pourra déplorer certains
raccourcis faciles ainsi que quelques passages qui auraient mérité un autre
traitement, mais dans l’ensemble, il est difficile de ne pas accrocher a cette
œuvre du regretté Robert Holdstock qui nous prouve une fois de plus son
indéniable talent. Et, bien évidement, ce deuxième tome vient aussi démontrer
et confirmer que Le Codex de Merlin est un superbe cycle qui
mérite amplement le détour de part la qualité de l’écriture, ses personnages
hauts en couleurs, son subtil et réussit mélange des genres mais également pour
son non conformisme qui ose sortir des sentiers battus. Dommage hélas que la
plus part des gens soient justement soient bien trop conventionnels pour
l’apprécier a sa juste valeur.
Points
Positifs :
-
Une très bonne suite a l’excellent Celtika
et qui mérite largement le cout de s’accrocher, tant les différences de lieux
et d’ambiance sont nombreuses au début. Mais une fois ce passage effectué, c’est
un véritable régal, pour le lecteur, de retrouver cet univers si original et
ces protagonistes si charismatiques que sont Merlin, Jason, Urtha et les
autres.
-
Si le coté celtique était déjà présent dans Celtika,
il était contrebalancé par les légendes grecques qui avaient autant d’importance, or, dans Le Graal de Fer, exit ces dernières et
place, donc, aux peuples et légendes celtes, bien moins connues, il faut le
reconnaitre, mais si cela peut déstabiliser le lecteur, au début, assez
rapidement, il ne pourra qu’apprécier cette ambiance celtique tout en apprenant
tout un tas de choses sur ce peuple que grecs et romains qualifiaient, a l’époque,
de barbares…
-
L’onirisme qui transparait dans ce roman et qui est omniprésent tout au long de
ses pages : ainsi, entre ce bien singulier Pays de l’Ombre des Héros, ces
morts et ceux à venir qui s’en prennent aux contrées des vivants et le fils de
Jason, ce fameux Petit Rêveur, il se dégage du Graal de Fer une ambiance
particulière mais oh combien envoutante.
-
Le talent d’écriture de Robert Holdstock, sans oublier, bien entendu, son immense
érudition.
Points
Négatifs :
-
Quel dommage que la quête des Argonautes dans le Pays de l’Ombre des Héros,
dans le dernier quart de l’ouvrage, n’ai pas durée plus longtemps ; il y
avait vraiment matière a ce que cette dernière soit plus longue.
-
Robert Holdstock nous présente un monde celtique terriblement crédible, ce qui,
au passage, en déstabilisera plus d’un, plus habitué a un certain pseudo-celticisme
de carnaval… Bref, il faut s’accrocher et faire fit de ce que l’on pensait
croire sur ce peuple celte si l’on souhaite apprécier à sa juste valeur ce Graal de Fer.
-
Encore une fois, il est difficile de se retrouver parmi tous ces protagonistes
secondaires, surtout que, comme dans le premier volet, certains noms ne sont
pas évidents…
-
Un style complexe, a mille lieux des canons habituels du genre, ce qui fait que
tout cela n’est décidément pas fait pour le grand public. Dommage…
Ma
note : 7,5/10
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