SAC
D'OS
Mike
Noonan, écrivain à succès originaire de la ville de Derry, souffre du blocage
de l'écrivain à la suite de la mort de sa femme Johanna d'une rupture
d'anévrisme, quatre ans auparavant. Il fait également des cauchemars qui
concernent sa résidence secondaire, Sara Laughs, nommée ainsi d'après Sara
Tidwell, une chanteuse de blues afro-américaine du début du XXe siècle, et
décide de s'y rendre pour l'été alors qu'il n'y est plus retourné depuis la
mort de sa femme. À peine installé, il découvre que Johanna avait fait à son
insu plusieurs visites à Sara Laughs. Il fait aussi la connaissance de Mattie,
une jeune femme veuve depuis peu, et de sa fille de trois ans, Kyra. Mattie est
la belle-fille de Max Devory, l'homme le plus riche et le plus influent de la
région, et elle se bat pour conserver la garde de sa fille, que Devory voudrait
récupérer.
Sac d'Os
Auteur
: Stephen
King
Type
d'ouvrage : Fantastique
Première
Parution : 22 septembre 1998
Edition
Française : 03 mars 2001
Titre en
vo : Bag of
Bones
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : William
Olivier Desmond
Editeur : Le
Livre de Poche
Nombre
de pages : 725
Mon
avis : Après le coup d’essai plutôt réussi
que fut la parution, simultanée, de deux livres jumeaux – Désolation
et Les
Régulateurs – dont l’un écrit sous son pseudonyme de Richard Bachman,
Stephen King, avec Sac d’Os, revint a
un processus créatif plus conventionnel en cette seconde moitié des années 90 ;
du moins, si conventionnel est un terme qui convient a l’auteur, bien entendu.
Quoi qu’il en soit, dans le cas présent, Stephen King s’attaque a un élément du
fantastique qu’il n’avait guère abordé jusque là, celui des fantômes, et ce,
par le biais d’une antique malédiction qui pèse sur une petite ville perdue du
Maine (comme d’habitude, ou presque) depuis un siècle et qui va entrainer son
protagoniste principal – ici, comme souvent, un écrivain – dans les méandres de
l’horreur. Pourtant, curieusement dirons ceux qui ne connaissent pas bien l’auteur,
l’horreur absolue n’est pas forcément là où on l’attendrait car si, effectivement,
on ne peut mettre de coté les fantômes et la malédiction, il apparait, a la
lecture de ce Sac d’Os, que l’indicible
est le plus présent de par la perte de la femme du héros : ainsi, pendant
un bon tiers de l’ouvrage, on suit la lente descente aux enfers d’un homme,
dévasté par la mort inattendue de son épouse et qui, du jour au lendemain,
vivant dans le passé, souffre en plus du syndrome de la page blanche. Ce passage
du roman, assez long au demeurant, est, selon moi, le plus réussi et sincèrement,
il est difficile de ne pas être toucher par la profonde tristesse de Mike
Noonan… Curieusement, la suite, c’est-à-dire, a partir du moment où l’élément
fantastique commence, petit a petit, a prendre forme, est moins réussie, non pas
qu’elle soit inintéressante, bien au contraire, mais plutôt parce qu’elle est
moins intense et que l’on a un peu de mal a s’identifier au sort du personnage
principal, une fois que le coté maison hantée prend le pas sur celui du deuil.
Mais ne vous trompez pas, comme a son habitude, Stephen King maitrise suffisamment
son sujet pour réussir, malgré tout, a rendre son récit intéressant et, ma foi,
ne serais-ce que pour le dernier quart de celui-ci, lorsque tous les éléments
se mettent en place et qu’entre coups de théâtre et révélations, on ne s’ennui
pas une seule seconde, je pense que, au final, Sac d’Os, s’il n’est indéniablement pas un grand Stephen King, n’en
reste pas moins plutôt bon et mérite que l’on s’y attarde. Dommage tout de même
qu’il y ait quelques longueurs et de telles disparités entre certains passages
du roman…
Points
Positifs :
- Toute
la partie qui s’attarde sur le processus du deuil du héros, c’est-à-dire, un
bon tiers du roman, est, selon moi, la meilleure de Sac d’Os : King décrit parfaitement bien les sentiments d’un
homme brisé par le sort et qui, en quelque sortes, ne fait que survivre sans
réel but dans l’existence.
-
Le final est fort heureusement a la hauteur et, entre de nombreuses révélations
et quelques coups de théâtre inattendus, on ne s’ennui pas une seule seconde a
la lecture des cent dernières pages de ce roman !
-
La description du viol fait certes froid dans le dos mais est superbement bien
décrite.
-
L’idée de la malédiction sur les habitants de toute une ville ainsi que la
manière dont ces derniers sont, en quelque sorte, contraints d’agir de par la
faute de leurs ancêtres est plutôt une bonne idée.
Points
Négatifs :
-
Malheureusement, il y a beaucoup trop de longueurs par moments, et ces
dernières ne surviennent même pas dans la première partie mais a partir du
moment où les éléments fantastiques se mettent petit a petit en place ;
trop lentement peut-être d’ailleurs…
-
Sac d’Os est un ouvrage fantastique,
indéniablement, or, singulièrement, c’est la partie où celui-ci est totalement
absent qui est la meilleure. N’y aurait-t-il pas comme un souci ?
-
Euh, il y a un truc que je n’ai pas totalement saisis : c’est censé être
quoi l’entité qui a pris la maitrise du fantôme de Sara Tidwell ?
Ma
note : 7,5/10
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