OLYMPUS
MONS – EINSTEIN
Dans
une nef immense et ultra moderne, quelques dizaines d’androïdes assistent
impuissants à un phénomène tragique : la civilisation extraterrestre qui les a
construits se meurt. Leurs corps alités se couvrent de pustules et dans des
spasmes, leurs abdomens explosent, laissant s’échapper leurs viscères. La
destinée des androïdes est désormais livrée à eux-mêmes. En marge de cette
hécatombe – ou un peu plus tard ? – une terrible guerre oppose cette
civilisation d’androïdes à une autre espèce extraterrestre particulièrement
belliqueuse. Les combats sont dévastateurs et meurtriers, à partir d’armement
technologiquement bien supérieurs à ceux des humains. De nos jours, sur Terre,
les autorités de toutes les nations ont acquis la conviction que l’anomalie qui
se trouve immergée sous la mer de Barents conduit l’humanité à une destruction
imminente. Malgré l’engagement de combats marins entre les différentes nations qui
tentaient de s’approprier cette découverte, on envisage dès lors de s’unir pour
trouver une solution. Celle-ci viendrait-elle de la planète Mars ? L’unique
cosmonaute survivante Elena Chevtchenko tente en effet d’agir à distance,
depuis la surface de l’inhospitalière planète rouge, en compagnie d’un androïde
de dernière génération baptisé Einstein…
Olympus Mons – Einstein
Scénario
: Christophe Bec
Dessins
: Stefano Raffaele
Couleurs : Digikore
Studios
Couverture : Pierre
Loyvet
Editeur
: Soleil
Genre : Anticipation,
Science-Fiction, Fantastique
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 11
septembre 2019
Nombre
de pages : 56
Mon
avis : Franchement échaudés par une série
comme Prométhée
qui s’est avérée être, au fil des ans et des publications de nouveaux albums,
interminable, le lecteur moyen avait de quoi être plutôt moyen vis-à-vis de cet
Olympus
Mons, autre œuvre des sieurs Christophe Bec et de Stefano Raffaele.
Pourtant, alors qu’on ne s’y attendait pas vraiment – a raison – telle ne fut
pas notre surprise en découvrant ce que sixième volume de Olympus Mons est bel et bien le dernier de la saga : ainsi,
dans celui-ci, le sieur Bec conclut parfaitement son intrigue, réponde à
quasiment toutes les questions que l’on pouvait se poser et, malgré un final
qui laisse entrevoir une suite éventuelle – la chose est possible et on devine,
donc, ce qui arrivera dans l’avenir à l’humanité – n’en reste pas moins
acceptable et, dans l’ensemble, bon. Bref, que de bonnes nouvelles dans ce
sixième tome de cet Olympus Mons ?
Eh bien, comment dire… oui et non à la fois. Ainsi, si l’on passera rapidement
sur le cas Stefano Raffaele qui, comme chacun sait, est capable d’alterner de
superbes doubles planches et des affrontements entre deux civilisations aliens
qui en jettent – voir les illustrations de cette critique – avec d’interminables
pages où l’on voit des politiciens, des militaires et d’autres individus qui
ont presque tous la même tête discuter pendant des plombes, il y a un mal plus
profond dans ce sixième et dernier volume de Olympus Mons… Principalement de la logique qui, par moments, brille
par son absence : ainsi, alors qu’on nous présente cette civilisation
alien tellement supérieure a la notre – « le
fonctionnement des systèmes vivants échappe à votre science réductionniste » ;
« Notre plan est à une échelle dont vous n’avez même pas idée, que vous ne
pouvez pas conceptualiser… Votre civilisation ne sait rien de son origine
réelle, de son monde réel ni de l’univers réel » – telle n’est pas
notre surprise de constater que quelques sous-marins et quatre misérables
torpilles suffisent à envoyer par le fond un vaisseau spatial
ultra-perfectionné !? Une telle chose nuit énormément à la crédibilité de
l’ensemble – sur ce point, Prométhée
est plus en phase avec la logique de la puissance extraterrestre – et c’est
franchement dommage car Olympus Mons
n’est pas une mauvaise série, loin de là. Ajoutons à cela le fait que, aussi
talentueux soit-il, Christophe Bec est un auteur qui a énormément de mal à se
renouveler et que ses scènes de dialogues restent interminables et souvent très
pénibles et vous comprendrez que, malgré des qualités indéniables, une série
comme Olympus Mons ne restera pas
dans les annales de la bande dessinée. Mais bon, si vous êtes amateurs du genre
et, surtout, si vous préférez vous lancer dans ce genre de séries sans devoir
vous taper des dizaines d’albums, préférez donc celle-ci à Prométhée, au moins, vous y passerez beaucoup moins de temps…
Points
Positifs :
-
Une bonne conclusion pour Olympus Mons,
une série qui, certes, ne restera pas dans les annales mais qui n’en était pas
moins assez plaisante à la lecture, surtout pour les amateurs du genre. Il faut
dire que Christophe Bec maitrise très bien son sujet et nous aura livré une
intrigue assez réussie dans l’ensemble.
-
Six albums et l’on a droit a la conclusion de cette série. Ma foi, c’est une
très bonne nouvelle, contrairement au cas Prométhée
qui s’avère être interminable…
-
Les premières pages, celles qui nous montrent la guerre entre les deux
civilisations aliens sont un pur régal ; comme quoi, Stefano Raffaele est
capable du meilleur également.
-
La relation entre l’androïde Einstein et la cosmonaute, Elena Chevtchenko.
Points
Négatifs :
- Ce
qu’il y a de fascinant avec Christophe Bec, c’est que l’auteur semble avoir
deux ou trois thèmes de prédilections et qu’il tourne toujours autour de ces
derniers. Ainsi, dans le cas présent, Olympus
Mons ressemble tellement à Prométhée
que l’on comprend tout de suite que, pour ce qui est de l’originalité, on
repassera…
-
Logique quant tu nous tiens ! Les deux civilisations aliens qui se font la
guerre depuis des milliers d’années sont infiniment supérieures a la notre,
pourtant, quelques sous-marins suffisent pour détruire un vaisseau spatial ;
pas vraiment crédible tout cela…
-
Toujours le même souci avec Stefano Raffaele qui est capable de nous pondre des
planches magnifiques et qui a toujours autant de mal lorsqu’il dessine des
visages. Il est clair que l’artiste est plus doué sur les décors grandioses que
sur les petites cases où il faut dessiner les protagonistes ; quant a
reconnaitre qui est qui, il y a des moments, c’est un peu dur…
-
Une couverture pas attirante pour un sou. Un problème souvent récurant dans les
œuvres de Bec…
Ma
note : 7/10
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