ZARDOZ
Dans
un futur post-apocalyptique, en 2293, la population humaine est divisée entre
les Éternels, des humains ayant atteint l'immortalité grâce à la technologie,
et les Brutes. Les Brutes vivent dans une terre ravagée et fournissent de la
nourriture aux Éternels. Ces derniers vivent dans des régions isolées du reste
du monde par un mur invisible et appelées « Vortex » et
passent une existence luxueuse mais apathique. Arthur Frayn, l'Éternel chargé
de gérer les « terres extérieures », se fait passer auprès des
Brutes pour un dieu nommé Zardoz, qui se manifeste sous la forme d'un énorme
masque de pierre volant. Il a constitué un groupe d'exterminateurs, chargé de
réduire en esclavage les autres humains, et auxquels il fournit des armes en
échange de la nourriture qu'ils collectent. Zed est un de ces exterminateurs.
Il se cache à bord du masque de pierre lors d'un voyage et tue son chef Arthur
Frayn. Arrivé au Vortex numéro 4, Zed est étudié en tant que spécimen : les
Éternels n'ayant pas eu de contact depuis des siècles avec l'extérieur du
vortex, ils essaient de comprendre comment les Brutes ont évolué. Il se
retrouve au cœur d'une dissension entre deux Éternelles, Consuella et May, et
doit effectuer des tâches pour Friend.
Zardoz
Réalisation : John
Boorman
Scénario : John
Boorman
Musique : David
Munrow, Ludwig van Beethoven (2e et 3e mouvements de la 7e symphonie)
Production : 20th
Century Fox
Genre : Dystopie
Titre
en vo : Zardoz
Pays
d'origine : Grande-Bretagne
Langue
d'origine : anglais
Date
de sortie : 06 février 1974
Durée : 107
mn
Casting
:
Sean
Connery : Zed
Charlotte
Rampling : Consuella
Sara
Kestelman : May
Niall
Buggy : Arthur Frayn / Zardoz
John
Alderton : Friend
Sally
Anne Newton : Avalow
Bosco
Hogan : George Saden
Jessica
Swift : une apathique
Reginald
Jarman : voix de la mort
Mon
avis : « L'arme est le
bien! Le pénis est le mal ! » Déclament en cœur les fidèles
du Dieu Zardoz, une bande de loustics en slip orange, cuissarde et masque grec
en plastique ! Zardoz, décidément, c’est tout un
programme ! Il m’est difficile d’écrire un avis critique sur un film si….
Ah, même trouver un adjectif pour le décrire s’avère délicat… Bon, je vais
tenter d’être clair et de vous résumer en gros la trame de cette œuvre de John
Boorman sorti en 1974 – bigre, mon année de naissance, est-ce un
signe !? Zardoz, donc, c’est avant tout un film de
science-fiction, ça je crois que j’ose pouvoir l’affirmer sans me tromper et dont
l’intrigue se déroule en 2293 dans un univers post-apocalyptique. Dans ce monde
règne la violence semée par les Brutes (des hommes sur des chevaux en string
rouge avec des masques grecs en plastique et des pistolets tout droit sortis
d’un film de Sergio Leone, et non pas des lasers comme on pourrait l’imaginer).
Les fameuses Brutes, donc, sont les esclaves d’une caste supérieur, les
Éternels, qui vivent non pas dans un monde parallèle, comme ils le pensent,
mais dans un enclos fermer et qui leur est inaccessible répondant au doux nom
de Vortex (un Éden pour hippies où on cultive des légumes, où on élève des
cochons et où on y parle un langage bizarre composé uniquement de consonnes… Ah
libération sexuelle des années 70, quand tu nous tiens). Un personnage
énigmatique nommé Zardoz, faisant partie de la caste des Éternels, est chargé
de la gestion des terres délabrées où vivent les Brutes. Sa présence ne se
manifeste que par l’apparition d’une tête de pierre volante, unique moyen de
faire des allers-retours entre le monde d’Eden et l’enfer des Brutes. Zed
(Sean Connery en personne qui a donc quitter le rôle qui le rendit célèbre,
celui de James Bond), chef des Brutes (ces fameux chefs de Brutes
obtiennent le titre d’Exterminateurs, mais n’échappent pas pour autant à
la tradition des culottes de latex rouge, avec moustache et queue de cheval de
circonstance) se retrouve donc face à Zardoz, le tue, puis, à bord de la tête
de pierre parvient à accéder a cet Eden où il est accueilli avec curiosité et
étudié comme une bête… Cependant, Zed, au fur et à mesure de sa présence dans
le paradis, se souvient, par le passé avoir visité une bibliothèque et y avoir
trouvé un exemplaire du Magicien d’Oz (Wizard of Oz,
d’où le jeu de mot wiZARD of OZ), récit dans
lequel un homme manipule son monde, à la manière du grand Zardoz… Petit à
petit, il commence à comprendre le rôle qu’il doit jouer dans l’Eden, à savoir
se débarrasser de l’infâme Zardoz (ce qui est fait) et libérer les Eternels du
joug de leur éternité afin qu’ils redeviennent des mortels, car apparemment, la
vie éternel, au bout d’un moment c’est long… très long… Le film, pour ceux qui
ne l’auraient pas vu (et il me semble qu’ils sont légions) part encore dans de
nombreuses digressions quasiment impossibles à résumer, ni, accessoirement, à
comprendre d’ailleurs ! Certes, ce résumé n’est pas complet du tout, et doit
prêter à sourire : voyez le film et imaginez-vous le résumer, vous
comprendrez mieux la solitude profonde que je ressens en ce moment ! A priori,
on est frappé par la complexité du scénario, et cela le rend attachant
tellement on tente d’accrocher et de comprendre ce monde si étrange…
parfois, Zardoz plonge dans des séquences tellement folles que
l’on croirait assister à une pièce de théâtre de l’absurde. Cela fait sourire
justement par absurdité et non pas par médiocrité. Le gros point négatif du
film, c’est que pour en faire un bon film, il aurait fallu un budget de 2
milliards de dollars, et là on est plus proche des 2000 dollars… Cela a pour
conséquence de rendre l’œuvre extrêmement kitch… surtout lorsque que Boorman
nous dépeint l’Eden, où l’on se croirait projeter dans un univers dans lequel
aurait fusionné Emmanuelle et La Petite Maison dans la
Prairie ! Pourtant, si indéniablement, aujourd’hui, Zardoz apparait
aussi kitch, qui nous dit que, dans quelques décennies, d’autres films
genre Avatar ou Matrix, par exemple, ne subiront pas le
même sort ?Au-delà de ça, cette œuvre est intrigante et révèle une
quantité de niveaux de lecture incommensurables, à condition d’avoir le courage
de le regarder à plusieurs reprises évidemment ! Et là, vous le devinez, c’est
une autre paire de manches… Véritable bouillon de culture en
effervescence, Zardoz brille (et ploie !) sous mille facettes
: une esthétique kitch bien avancée (mais savoureuse !), une fable
philosophique sur la Société Humaine, une réflexion sur le grand cercle de la
Vie, une vision ambitieuse de la SF et une narration qui hésite entre
symbolisme et réflexion. A dire vrai, on hésite à classer Zardoz dans
une quelconque catégorie, ni même se prononcer sur sa qualité (ou non !) tant
il échappe à toute classification. La seule certitude qu'apporte Zardoz,
ce sont ces origines « beatnik » qui lui donne
aujourd'hui une patine aussi kitch que salvatrice. A la fin de ses 100 minutes
de réflexion, de rebondissements, d’hypothèses new-âge, créationnistes et
sociétales, on ressort lessivés (et complètement paumés) de ces trips
hermétiques symbolistico-hallucinatoires, mais on est aussi parfaitement
étonné, et d'une certaine manière réjouis de l'expérience ! Car oui,
indéniablement, Zardoz est, malgré tout ce que l’on penser,
une œuvre à découvrir ; certes, il faut s’armer de courage, d’énormément
de courage pour cela, mais, indéniablement, c’est une expérience à réaliser, ne
serais ce que pour le coté culte de ce film. En conclusion, donc, Zardoz est
bien évidement un ovni complet et, rien que pour cela, il vaut la peine d’être
vu. Je noterai également comme point positif, la performance de Sean Connery,
qui avait déjà joué le playboy anglais dans James Bond à six
reprises avant d’accepter ce rôle dans lequel, avouons-le, il n’est pas
vraiment à son avantage (et c’est peu de le dire) pourtant, louons sa prise de
risque peu commune – et qui, au passage, lui donna un look non seulement culte
mais tout bonnement inoubliable. Et, pour finir, entre une flopée d’acteurs
dont certains semblent complètement barrés (mais comment pouvait-il en être
autrement ?), relevons la présence de Charlotte Rampling, toute jeune et
déconcertante de beauté et d’espièglerie avec son top transparent et ses
sourires aguicheurs. Film-culte que ce Zardoz je vous dis !
Points
Positifs :
- Œuvre
complètement inclassable, histoire totalement cintrée et qui part dans tous les
sens au point même que les plus courageux auront beaucoup de mal à tout saisir
de celle-ci, Zardoz n’en reste pas
moins un film qui mérite le détour, ce, pour peu que l’on soit capable d’avaler
énormément de couleuvres et d’en sortir avec un sacré mal de tête…
-
Le plus fantastique, lorsque l’on parvient a la fin de ce film, c’est que l’on
ne sait même pas si l’on a eu droit à un chef d’œuvre complètement barré ou a
un nanard monumental !?
-
L’esthétique générale du film, son coté totalement kitch, son manque de moyens
flagrants qui lui donnent, malgré tout, un certain charme désuet.
-
Sean Connery dans son rôle le plus étonnant, et je pèse mes mots. Il faut tout
de même louer l’immense prise de risque d’un acteur alors au sommet de son art –
James Bond – et qui se ballade en cuissardes
et en slip rouge tout au long de ce film. Chapeau bas !
Points
Négatifs :
- Indéniablement,
Zardoz est une œuvre qui ne plaira qu’aux
plus cintrés d’entre nous, ceux qui apprécient les films les plus loufoques,
bref, a une infime minorité du public. Mais bon, peut-on en vouloir à tous les
autres de fuir devant ce long métrage ? Ma foi, non, je les comprends tout
à fait…
-
Scénario peu compréhensible, délires post-flower power, érotisme ridicule,
budget insuffisant vu l’ambition du projet, costumes ridicules… quand je vous
disais qu’il faut avaler énormément de couleuvres dans ce film…
Ma
note : 7/10
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