mardi 24 septembre 2019

NATURES MORTES


NATURES MORTES

Au terme d’une heure de peinture sur toile en son atelier, un vieux peintre s’irrite et n’a plus le courage de poursuivre l’exercice. Il propose à son modèle nu, une élégante jeune femme, de rentrer chez elle, alors même qu’il l’a déjà payée 3 heures. La jeune femme rousse veut comprendre. Le peintre explique : cela fait 40 ans que son ami, le talentueux peintre Vidal Balaguer, a disparu sans explication. Aidé par une bonne bouteille de malaga, le vieux se met donc à raconter sa jeunesse. A la fin du XIXème siècle, il faisait partie d’une bande d’artistes prometteurs, aptes à révolutionner la peinture. Parmi eux, Vidal Balaguer était toujours sans le sou, acculé de dettes. Il devait 9 semaines de retard à sa femme de ménage et 5000 pesetas à son propriétaire. Cependant, il refusait la plupart du temps de vendre ses plus belles toiles, trop attaché à ce qu’elles représentaient. Il pâtissait aussi depuis quelques temps de phénomènes étranges. En effet, les modèles des natures mortes qu’il était en train de représenter, avait mystérieusement disparu. Des oranges, un morceau de fromage, de la charcuterie… Qui était le voleur ? L’affaire s’était corsée lorsqu’un policier était venu chez lui pour l’accuser du meurtre de Mar Monzo, la jeune femme dont il venait de finir le portrait. Balaguer avait commencé à comprendre l’impossible… Ses œuvres étaient-elles coupables de faire réellement disparaître leurs modèles ?


Natures Mortes
Scénario : Zidrou
Dessins : Oriol Hernandez
Couleurs : Oriol Hernandez
Couverture : Oriol Hernandez
Editeur : Dargaud
Genre : Historique, Fantastique, Polar
Pays d’origine : France
Langue d’origine : français
Parution : 17 mars 2017
Nombre de pages : 64

Mon avis : Il m’aura fallut plus de deux ans pour que, finalement, je ne me décide à lire ce Nature Mortes, one-shot du duo composé de Zidrou pour ce qui est du scénario et du fort talentueux Oriol Hernandez – une fort agréable découverte, pour ma part – aux pinceaux. La raison ? Ma foi, avec moi, c’est toujours plus ou moins le même problème : je m’emballe pour une œuvre, je me dis que ce sera le mois prochain car j’en ai d’autres en attente de lecture, puis, fatalement, le temps passe et de… mars 2017, on arrive à fin septembre 2019 ! Cependant, comme dirait l’autre, mieux vaut tard que jamais et, ma foi, la lecture de ce Natures Morte aura parfaitement confirmé ce que je pensais de cette œuvre depuis que je l’ai découverte il y plus de deux ans, c’est-à-dire, que nous avons là une bande dessinée excellentissime ! Il faut dire que cette BD qui mêle habilement polar, fantastique, historique, le tout, suavement dosé d’une touche artistique du plus bel effet – l’intrigue se déroulant dans les derniers jours du XIXème siècle, dans un Barcelone où l’on retrouve un milieu artistique foisonnant – est un pur régal : pour les yeux, bien entendu, le sieur Oriol nous émerveillant avec une technique de couleurs directes qui rappelle la peinture à l’huile, mais aussi de par son scénario, fort imaginatif, qui nous présente un peintre imaginaire – mais que les deux auteurs s’évertuent a nous faire croire qu’il avait bel et bien exister – Vidal Balaguer, dont le talent, fort singulier, fait disparaitre tout objet ou tout être vivant qu’il peint ! Bien évidement, le rapport entre l’artiste et son œuvre est au cœur de l’intrigue, une intrigue captivante, envoutante même par moments, qui nous émerveillera et nous surprendra, ce, de fort belle manière… Vous l’avez compris, j’ai été totalement conquis par ce Natures Mortes, une œuvre peu commune, originale et qui, de par sa thématique, se démarque nettement d’une concurrence certes nombreuse mais plus ennuyeuse qu’autre chose, alors, si vous appréciez l’art, si vous souhaitez lire et découvrir une œuvre originale et si vous souhaitez découvrir un artiste fort talentueux, il est évidant que Natures Mortes est fait pour vous !


Points Positifs :
- Une œuvre complexe, qui nous amène à réfléchir sur le rapport entre l’artiste et ses œuvres : est-ce l’attachement du peintre envers celles-ci qui fait que ses modèles disparaissent, est-ce un moyen pour lui afin que ces dernières lui appartiennent a tout jamais ?! Questions que l’on pose à la lecture de ce Natures Mortes.
- Indéniablement, Oriol Hernandez est un artiste fort talentueux et, sincèrement, sa technique de couleurs directes qui donnent l’impression que nous avons affaire à de la peinture à l’huile est une pure merveille.
- La preuve absolue que, même de nos jours, quand les auteurs s’en donnent les moyens, il est encore possible de nous offrir des œuvres originales et qui sortent nettement du lot.
- Bigre, ils m’ont presque fait croire que Vidal Balaguer avait bel et bien existé !
- Une couverture magnifique.

Points Négatifs :
- Pas grand-chose en fait, a moins, bien entendu, d’être totalement allergique au genre et au style artistique proposé dans cet album… Mais bon, tout cela reste une affaire de gouts personnels, bien entendu.

Ma note : 8,5/10

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