NATURES
MORTES
Au
terme d’une heure de peinture sur toile en son atelier, un vieux peintre
s’irrite et n’a plus le courage de poursuivre l’exercice. Il propose à son
modèle nu, une élégante jeune femme, de rentrer chez elle, alors même qu’il l’a
déjà payée 3 heures. La jeune femme rousse veut comprendre. Le peintre explique
: cela fait 40 ans que son ami, le talentueux peintre Vidal Balaguer, a disparu
sans explication. Aidé par une bonne bouteille de malaga, le vieux se met donc
à raconter sa jeunesse. A la fin du XIXème siècle, il faisait partie d’une
bande d’artistes prometteurs, aptes à révolutionner la peinture. Parmi eux,
Vidal Balaguer était toujours sans le sou, acculé de dettes. Il devait 9
semaines de retard à sa femme de ménage et 5000 pesetas à son propriétaire.
Cependant, il refusait la plupart du temps de vendre ses plus belles toiles,
trop attaché à ce qu’elles représentaient. Il pâtissait aussi depuis quelques
temps de phénomènes étranges. En effet, les modèles des natures mortes qu’il
était en train de représenter, avait mystérieusement disparu. Des oranges, un
morceau de fromage, de la charcuterie… Qui était le voleur ? L’affaire s’était
corsée lorsqu’un policier était venu chez lui pour l’accuser du meurtre de Mar
Monzo, la jeune femme dont il venait de finir le portrait. Balaguer avait
commencé à comprendre l’impossible… Ses œuvres étaient-elles coupables de faire
réellement disparaître leurs modèles ?
Natures Mortes
Scénario
: Zidrou
Dessins
: Oriol Hernandez
Couleurs : Oriol
Hernandez
Couverture : Oriol
Hernandez
Editeur
: Dargaud
Genre : Historique,
Fantastique, Polar
Pays
d’origine : France
Langue
d’origine : français
Parution : 17
mars 2017
Nombre
de pages : 64
Mon
avis : Il m’aura fallut plus de deux ans
pour que, finalement, je ne me décide à lire ce Nature Mortes, one-shot du duo composé de Zidrou pour ce qui est du
scénario et du fort talentueux Oriol Hernandez – une fort agréable découverte,
pour ma part – aux pinceaux. La raison ? Ma foi, avec moi, c’est toujours
plus ou moins le même problème : je m’emballe pour une œuvre, je me dis
que ce sera le mois prochain car j’en ai d’autres en attente de lecture, puis,
fatalement, le temps passe et de… mars 2017, on arrive à fin septembre 2019 !
Cependant, comme dirait l’autre, mieux vaut tard que jamais et, ma foi, la
lecture de ce Natures Morte aura
parfaitement confirmé ce que je pensais de cette œuvre depuis que je l’ai
découverte il y plus de deux ans, c’est-à-dire, que nous avons là une bande
dessinée excellentissime ! Il faut dire que cette BD qui mêle habilement
polar, fantastique, historique, le tout, suavement dosé d’une touche artistique
du plus bel effet – l’intrigue se déroulant dans les derniers jours du XIXème siècle,
dans un Barcelone où l’on retrouve un milieu artistique foisonnant – est un pur
régal : pour les yeux, bien entendu, le sieur Oriol nous émerveillant avec
une technique de couleurs directes qui rappelle la peinture à l’huile, mais
aussi de par son scénario, fort imaginatif, qui nous présente un peintre
imaginaire – mais que les deux auteurs s’évertuent a nous faire croire qu’il
avait bel et bien exister – Vidal Balaguer, dont le talent, fort singulier,
fait disparaitre tout objet ou tout être vivant qu’il peint ! Bien
évidement, le rapport entre l’artiste et son œuvre est au cœur de l’intrigue,
une intrigue captivante, envoutante même par moments, qui nous émerveillera et
nous surprendra, ce, de fort belle manière… Vous l’avez compris, j’ai été
totalement conquis par ce Natures Mortes,
une œuvre peu commune, originale et qui, de par sa thématique, se démarque
nettement d’une concurrence certes nombreuse mais plus ennuyeuse qu’autre
chose, alors, si vous appréciez l’art, si vous souhaitez lire et découvrir une œuvre
originale et si vous souhaitez découvrir un artiste fort talentueux, il est
évidant que Natures Mortes est fait
pour vous !
Points
Positifs :
-
Une œuvre complexe, qui nous amène à réfléchir sur le rapport entre l’artiste
et ses œuvres : est-ce l’attachement du peintre envers celles-ci qui fait
que ses modèles disparaissent, est-ce un moyen pour lui afin que ces dernières
lui appartiennent a tout jamais ?! Questions que l’on pose à la lecture de
ce Natures Mortes.
-
Indéniablement, Oriol Hernandez est un artiste fort talentueux et, sincèrement,
sa technique de couleurs directes qui donnent l’impression que nous avons
affaire à de la peinture à l’huile est une pure merveille.
-
La preuve absolue que, même de nos jours, quand les auteurs s’en donnent les
moyens, il est encore possible de nous offrir des œuvres originales et qui
sortent nettement du lot.
-
Bigre, ils m’ont presque fait croire que Vidal Balaguer avait bel et bien existé !
-
Une couverture magnifique.
Points
Négatifs :
- Pas
grand-chose en fait, a moins, bien entendu, d’être totalement allergique au
genre et au style artistique proposé dans cet album… Mais bon, tout cela reste
une affaire de gouts personnels, bien entendu.
Ma
note : 8,5/10
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