PERSEPOLIS
Téhéran,
en 1978 : Marjane, huit ans, songe à l'avenir et se rêve en prophète de la
galaxie. Choyée par des parents modernes et cultivés, particulièrement liée à
sa grand-mère, elle suit avec exaltation les événements qui vont mener à la
révolution et provoquer la chute du régime du Shah. Avec l'instauration de la
République islamique débute le temps des commissaires de la révolution qui
contrôlent tenues et comportements. Marjane, qui doit porter le voile, se rêve
désormais en révolutionnaire. Bientôt, la guerre contre l'Irak entraîne
bombardements, privations, et disparitions de proches. La répression intérieure
devient chaque jour plus sévère. Dans un contexte de plus en plus pénible, sa
langue bien pendue et ses positions rebelles deviennent problématiques. Ses
parents décident alors de l'envoyer en Autriche pour la protéger. À Vienne,
Marjane vit à quatorze ans sa deuxième révolution : l'adolescence, la liberté,
les vertiges de l'amour mais aussi l'exil, la solitude et la différence.
Persepolis
Réalisation : Vincent
Paronnaud, Marjane Satrapi
Scénario : Vincent
Paronnaud, Marjane Satrapi
Musique : Olivier
Bernet
Production : France
3 Cinéma, Kennedy/Marshall Company, French Connection Animations, Diaphana
Films
Genre : Animation,
autobiographie, comédie dramatique
Titre
en vo : Persepolis
Pays
d'origine : France, États-Unis
Langue
d'origine : français
Date
de sortie : 27 juin 2007
Durée : 95
mn
Casting
:
Chiara
Mastroianni : Marjane
Satrapi (adulte et adolescente)
Catherine
Deneuve : Taji Satrapi, mère de
Marjane
Danielle
Darrieux : la grand-mère
de Marjane
Simon
Abkarian : Ebi Satrapi,
père de Marjane
Gabrielle
Lopes Benites : Marjane
(enfant)
François
Jérosme : Anouche Satrapi, oncle de
Marjane
Tilly
Mandelbrot : Laly
Mon
avis : Dix ans auront été nécessaires pour que,
enfin, je me décide à voir ce fameux Persepolis,
long métrage d’animation tiré de la bande dessinée autobiographique de Marjane
Satrapi et qui, en 2007, connu un succès pour le moins important, et ce, bien
entendu, en causant bon nombre de polémiques en Iran mais également dans pas
mal de pays musulmans… Mais bon, comme il est de coutume de le dire, mieux vaut
tard que jamais et franchement, même après une décennie d’attente, il aurait
été dommage de passer à coté de ce petit bijou de l’animation française. Car sans
la moindre surprise, Persepolis est
un bon film, a la fois, formidable témoignage du passé récent de l’un des pays
les plus fascinants du Moyen-Orient, l’Iran, civilisation millénaire s’il en
est, mais aussi et surtout, récit autobiographique qui revient sur l’enfance et
l’adolescence de l’auteur de bande dessinée, Marjane Satrapi. Car par le biais
de la vie de cette dernière, on suit en parallèle le basculement du régime
iranien qui, suite a une révolution qui mit dehors l’oppresseur d’alors, le
Shah, tomba dans un autre encore pire, celui des Mollahs de l’Ayatollah
Khomeini (ce dernier brillant curieusement par son absence), la théocratie
depuis au pouvoir ayant alors mis le religieux au cœur de la société iranienne
et les femmes sous un voile symbole, selon eux, de liberté… Le connaisseur de
cette période historique sera bien évidement en terrain familier et replongera
donc dans des années 80 par le biais de la terrible et stupide guerre Iran/Irak
mais aussi par tout un tas de références musicales, cinématographiques et
autres. Cela, bien sur, est intéressant mais il ne faut pas oublier que Persepolis est aussi, et surtout, une
biographie et que le cœur du problème de ce film est le récit de l’enfance et
de l’adolescence de son auteur ; dans un autre registre, cela nous donne
sans nul doute les meilleurs moments de cette œuvre, parfois même de manière plutôt
amusante d’ailleurs. Bien sur, il ne faut pas se leurrer, Persepolis est avant toute chose une autobiographie qui nous permet
de voir ce que fut l’Iran entre les années 70 et 90, cela, en suivant le destin
d’une jeune fille, du coup, certains y trouveront probablement a redire,
oubliant peut-être au passage qu’ils ne sont pas devant un documentaire
historique. Mais bon, le principal, c’est qu’il s’agit d’une œuvre réussie, plutôt
plaisante, drôle par moments et qui, accessoirement, lève le voile sur une
partie de l’histoire récente de ce grand pays mais aussi, et ce n’est pas
anodin, qu’avant la révolution islamique, l’Iran fut un pays qui certes vivait
sous le joug d’un régime oppresseur mais qui jouissait d’une liberté oh combien
plus importante que par la suite. Eh oui, les femmes, en Iran, ne ressemblaient
pas à des corbeaux dans les années 70 et les hommes ne passaient pas leur temps
à bruler des drapeaux américains comme le grand public a un peu trop tendance a
le croire depuis longtemps ; comme quoi, même une simple œuvre d’animation
permet de rétablir certaines vérités oubliées…
Points
Positifs :
-
Récit autobiographique avant toute chose, Persepolis
nous permet tout de même, en suivant le destin de la jeune héroïne, de
découvrir en parallèle l’histoire récente de l’Iran, l’une et l’autre étant,
bien évidement, intimement liée.
-
Si la jeunesse de Marjane Satrapi est bien évidement au cœur du récit, ne nous leurrons
pas, ce qui frappe le plus, c’est la découverte de la culture iranienne et de
son histoire entre les années 70 et 90 qui marque le plus les esprits, surtout
qu’on y apprend pas mal de choses.
-
Respectant a la lettre les codes graphiques de l’œuvre originale, Persepolis s’avère être une belle
réussite.
-
Malgré des moments plutôt dramatiques, l’humour n’est pas absent de ce film et
certaines scènes sont franchement drôles.
-
Voir Persepolis et se souvenir que l’Iran
et bien des pays musulmans furent bien différents, il n’y a pas si longtemps,
de ce qu’ils sont devenus par la suite. Constater également qu’entre dictature
et théocratie, il ne semble pas avoir de place pour une autre sorte de régime
politique…
Points
Négatifs :
-
Cela reste une autobiographie avec les qualités et les défauts inhérents au
genre, c’est-à-dire que, naturellement, tout est centré sur l’héroïne – ce qui
est logique – ce qui pourra déplaire a certains qui auraient souhaité en
connaitre davantage sur cet Iran des débuts du régime des Mollahs.
-
Même traiter sous un ton plutôt léger, il y a une ou deux scènes un peu limites
qu’on en pense a la manière dont pouvaient agir les gardiens de la révolution…
-
Plutôt curieux tout de même que ce bougre de Khomeini ne pointe pas le bout de
son nez. Après tout, ce n’était pas n’importe qui tout de même !
Ma
note : 8/10
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