mardi 26 février 2019

WASTBURG


WASTBURG

Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux. Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais. Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l'œil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux doigts comme une confiture tenace. La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu'un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure. Et toute la cité attend en se demandant au nez de qui ça va péter.


Wastburg
Auteur : Cédric Ferrand
Type d'ouvrage : Fantasy
Première Parution : 7 mai 2010
Edition Poche : 26 avril 2013
Pays d’origine : France
Langue d'origine : Français
Editeur : Folio SF (Gallimard)
Nombre de pages : 416

Mon avis : Si j’ai entendu parler de Wastburg, ce fut par le biais de la lecture d’une œuvre d’un autre auteur français au profil plus ou moins similaire à celui de Cédric Ferrand, Janua Vera de Jean-Philippe Jaworski – sans oublier l’exceptionnel Gagner la Guerre et Le Sentiment du Fer. Et vu le grand bien que j’en avais entendu parler, ainsi que la ressemblance, dans le fond et la forme, avec les récits du Vieux Royaume de Janua Vera, depuis lors, je m’étais dit que tôt ou tard, il fallait que je m’attaque a ce Wastburg, ce qui fut fait il y a quelques jours à peine… et d’ailleurs, il m’aura fallu que quelques jours pour en venir à bout, ce qui est toujours annonciateur, quand cela arrive, que l’œuvre m’a plu. Et là, comment dire, c’est bel et bien le cas car dans le genre captivant, Wastburg est pas mal : ainsi, et dès les premières pages, quel plaisir de se plonger dans la vie de cette cité franche, coincée entre deux royaumes rivaux et où transpire tout le talent du sieur Ferrand, qui réussit l’exploit de nous donner l’impression que celle-ci est réelle tant le sentiment d’immersion, au sein de la vie quotidienne de ses habitants est intense. Alors bien sûr, Wastburg, véritable héroïne de l’histoire, est une citée tout aussi peu recommandable que la Ciudalia de Gagner la Guerre, et, forcément, au fil des pages, nous nageons en pleines magouilles, meurtres, vols et complots… apparemment, sans liens entre eux, sauf que, en fait, si chaque chapitre met en avant un ou plusieurs protagonistes différents, qui finissent d’ailleurs souvent mal, ce qui peut perturber certain lecteurs, il y a bel et bien un lien entre tout cela, une intrigue en filigrane que l’on se plait à suivre et qui se révèle au fil des chapitres. Du coup, et malgré un final un peu étonnant mais acceptable, force est de constater que pour un premier coup d’essai, Cédric Ferrand s’en sort bigrement bien et nous offre un fort bon roman et un univers franchement réussi qui mériterait sincèrement une suite.


Points Positifs :
- Une ambiance générale réussie et l’impression tenace que Wastburg est une ville réelle, mais en plus, il y a l’univers dans un sens plus large du terme ainsi que le passé de celui et l’explication pour l’absence de la magie et des créatures fabuleuses.
- L’intrigue principale, qui ne se dévoile que petit à petit, au fil des chapitres, et qui, entre complots et l’identité du Burgmaester, est plutôt réussie.
- Le fait que chaque chapitre mette en avant des protagonistes différents : cela nous donne divers points de vus de l’histoire, même si pour la plus part, ce sont des membres de la Garde et, de plus, au fil des pages, on prend plaisir à en revoir certains.
- Quelques-uns de ces protagonistes, justement, sont plutôt charismatiques : je pense bien évidement au Burgmaester, figure majeure et mystérieuse du roman, mais aussi à Polkan, le recruteur, le Bourreau et quelques autres…
- Un style d’écriture familier mais qui apporte un petit plus à l’ambiance locale de la cité.
- Un certain humour non négligeable et souvent bienvenu.

Points Négatifs :
- Aussi sympathique soit ce Wastburg, cela reste tout de même largement inférieur à une œuvre comme Gagner la Guerre, incontestablement le maître étalon du genre. Certes, le roman de Cédric Ferrand est sympathique mais il lui manque le souffle épique des romans de Jean-Philippe Jaworski.
- Il y a du bon et du moins bon tout au long de l’ouvrage.
- La fin, peut-être un peu trop rapidement expédiée et qui aurait méritée d’être un peu plus développée selon moi.
- L’utilisation de quelques expressions un peu trop modernes et qui dénotent un peu dans le langage de protagonistes censés vivre à une époque moyenâgeuse.

Ma note : 7/10

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