LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – TIMBRÉ
Moite
von Lipwig, imposteur et arnaqueur, va devoir faire face à un choix capital :
soit être pendu haut et court pour ses précédentes frasques, soit remettre sur
pied l'ancien système des Postes d'Ankh-Morpork, tombé en désuétude depuis des
lustres. Le choix est moins aisé qu'il n'y paraît, car le poste en question est
bien plus dangereux et complexe qu'on ne pourrait le croire… Aidé de ses
collègues facteurs et de l'irritable mais ô combien ravissante Adora Belle
Chercœur, Moite von Lipwig devra faire face à la concurrence de la Compagnie
des Sémaphores…
Les Annales du Disque-Monde – Timbré
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 10 juin 2004
Edition
Française : 14 février 2013
Titre en
vo : Going
Postal
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 512
Mon
avis : Indéniablement, Timbré est un roman marquant dans la
longue saga que sont Les
Annales du Disque-Monde puisque, avec celui-ci, Terry Pratchett marque
un tournant, le dernier, en nous faisant faire connaissance avec le personnage
qu’on verra le plus jusqu’à la fin, je veux bien évidement parler du sieur Moite
von Lipwig – en effet, a partir de maintenant, les romans alterneront entre ses
aventures et celles du Guet, déjà bien présentes depuis longtemps. Bref, par ce
fait, Timbré est un roman qui a son
importance, ne serais-ce que pour l’arrivée sur le devant de la scène d’un
nouvel héros, Moite von Lipwig, escroc notoire et qui, a chaque fois, sera
contraint, d’une manière ou d’une autre, de sauver et de remettre sur pied une
institution d’Ankh-Morpork. Pour une entrée en matière, c’est a la Poste que
notre magouilleur de service va devoir s’atteler et si certains peuvent trouver
singulier de retrouver le service postal dans un roman de Fantasy – aussi burlesque
soit-il – c’est que, quelque part, ils n’ont guère lut d’ouvrages des Annales jusqu’à aujourd’hui. Car oui,
après le cinéma dans Les
Zinzins d’Olive Oued, le rock dans Accrocs
du Roc ou, par exemple, le journalisme et les médias dans La
Vérité, Pratchett, qui n’avait pas son pareil pour pointer du doigt
tous les défauts de notre société mais aussi d’inclure des éléments modernes
dans ces récits s’attaque ici au service postal, donc, mais aussi, et c’est
plus étonnant, a internet, a la téléphonie mobile, a la manière dont les
grosses entreprises qui parviennent a une situation de monopole lorgnent sur la
qualité des services pour se faire un maximum d’argent mais aussi comment, sous
couvert de libre entreprise et de concurrence, bien des grands patrons
fulminent contre l’état en prétextant que le service public est un gouffre
financier qui étouffe les citoyens d’impôts. Tout cela vous rappelle-t-il
quelque chose ? Ma foi, cela me semble évidant et c’était justement là une
des grandes forces de Terry Pratchett qui, sous couvert d’humour ubuesque et de
parodie, n’avait pas son pareil pour critiquer toutes les tares de notre
société moderne. Bien évidement, pour ce qui est du cas présent, si les
thématiques sont nombreuses et plutôt intéressantes, il est évidant que Timbré n’est pas le meilleur volume de
la saga. Certes, sa lecture est agréable, certes, les références a notre
société sont excellentes et certes, Moite von Lipwig, monumental bonimenteur
sans scrupule s’avère être un personnage plutôt attachant au final, mais bon,
malgré des qualités incontestables, Timbré
est un peu trop prévisible par moments et son final, selon moi, est trop rapide…
et puis, sincèrement, passer après Le
Régiment monstrueux qui est peut-être a mes yeux le meilleur tome de la
saga, c’était un peu compliqué…
Points
Positifs :
-
Encore une fois, un Pratchett en grande forme pour ce qui est de son talent de
s’attaquer a bien des tares de nos sociétés modernes. Ici, l’auteur met en
avant le service postal, internet, la téléphonie mobile, au monopole des
grosses entreprises, a la baisse de qualité des services pour que les
actionnaires reçoivent davantage de bénéfices et aux traditionnelles critiques
a l’encontre de l’état et du service public, soit disant responsable des impôts
qui étouffent les citoyens.
-
Avec Timbré, un tout nouveau
personnage fait son apparition dans l’univers des Annales : Moite von Lipwig ! Escroc notoire et sans
scrupule, ce n’est qu’au fil des pages qu’il évolue petit à petit et que le
lecteur se surprend à l’apprécier. Il faut dire que pour mettre un terme aux
magouilles des grosses entreprises, il fallait un magouilleur exceptionnel !
-
Lire Timbré et constater, amèrement,
que la réalité est ainsi faite… sauf que dans celle-ci, il n’y a pas un
Vétérini pour avoir l’idée d’utiliser un Moite von Lipwig pour s’attaquer aux
grands patrons…
Points
Négatifs :
-
Si le final est bon, en tant que tel, on peut regretter qu’il ait été expédié
un peu trop rapidement à mon gout.
-
Jeanlon Sylvère, le grand méchant du jour, avait tout de personnage flamboyant,
hélas, on ne le voit que trop peu, quand son sort, a la fin, il tient en
quelques lignes… Un tel protagoniste ne méritait-il pas d’être davantage développé ?
-
Quelques pistes sont abordées au fil du roman et abandonnées en court de route.
Ma
note : 7,5/10
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