LES
ANNALES DU DISQUE-MONDE – LE RÉGIMENT MONSTRUEUX
Pour
retrouver son frère disparu dans la tourmente des conflits frontaliers, Margot
se déguise en garçon. Se couper les cheveux et porter un pantalon : facile.
Péter et roter en public, marcher comme un primate, ça demande plus
d’entraînement. Pour le reste… une paire de chaussettes roulées fera l’affaire.
Voici désormais le deuxième classe Barette, enrôlé dans l’armée de la duchesse
de Borogravie. Et la guerre fait rage. Car il y a toujours une guerre en
chantier. Margot s’y retrouve plongée en compagnie d’une escouade de nouvelles
recrues sans formation. Au cœur des rangs ennemis, il leur faudra déployer
toutes les ressources du Régiment monstrueux.
Les Annales du Disque-Monde – Le Régiment
monstrueux
Auteur
: Terry
Pratchett
Type
d'ouvrage : Fantasy Burlesque
Première
Parution : 01 octobre 2003
Edition
Française : 09 février 2012
Titre en
vo : Monstrous
Regiment
Pays
d’origine : Grande-Bretagne
Langue
d’origine : Anglais
Traduction : Patrick
Couton
Editeur : Pocket
Nombre
de pages : 528
Mon
avis : J’ai eu l’opportunité, a maintes
occasions, de lire bon nombre de critiques au sujet des divers volumes
composant cet excellent cycle de Fantasy que sont Les
Annales du Disque-Monde et l’une des choses qui revenait, bien souvent,
c’est que certains lecteurs se plaignaient que, dans les derniers tomes de la
saga, faute d’humour, les romans de Pratchett étaient moins bons. Alors certes,
l’on ne peut nier qu’effectivement, l’humour potache des tous premiers volumes
n’est plus au rendez vous et que, plus l’on avance dans la saga, moins l’humour
est au rendez vous – ce qui ne signifie nullement qu’il est absent, ne me
faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Mais franchement, est-ce un mal ?
Car après l’excellent Ronde
de Nuit, dont je vous ai parlé il y a quelques jours a peine, comment
ne pas m’extasier, que dire, m’enthousiasmer pour ce nouveau volume des Annales, Le Régiment monstrueux !? En effet, après le voyage dans le
temps et la révolution, Terry Pratchett, ici, s’attaque a deux thématiques de
toute première importance et qui, une fois de plus, sont encore d’actualité de
nos jours : la guerre et la place de la femme de la société. Deux, que
dis-je, en lisant entre les lignes, je dirais même trois avec la religion et le
poids de la tradition a l’encontre de la gente féminine. Eh oui, dans Le Régiment monstrueux, Pratchett, en
nous narrant les aventures d’une jeune femme qui, afin de retrouver son frère,
décide de s’engager dans l’armée et de devenir soldat en se faisant passer pour
un homme, Pratchett, donc, nous livre comme a son habitude une formidable
satyre sociale comme il en avait le secret. Car sous couvert de l’humour – je vous
avais bien dit que celui-ci n’était pas totalement absent – de certaines
situations ubuesques et de protagonistes hauts en couleur, l’auteur nous livre
un formidable plaidoyer pour les femmes dans la société tout en pointant du
doigt la manière dont celle-ci la relègue : par la tradition, la religion,
les habitudes, la manière dont elles sont considérées par les hommes mais
aussi, ne l’oublions pas, par d’autres femmes. Bref, lire Le Régiment
monstrueux, c’est mieux que de lire un traité sur le féminisme, surtout que, en
plus, dans ce roman, la guerre occupe également une place de choix et en
parcourant ces pages, comment ne pas penser aux guerres napoléoniennes, a ces
pays qui ne se sentent vivre qu’en attaquant leurs voisins, a l’absurdité des
conflits, aux rapports entre officiers et simples soldats mais aussi a la
puissance des médias – ce qui, au passage, nous permet de retrouver certains des
protagonistes de La
Vérité, autre très bon tome des Annales
et, accessoirement, récent lui aussi. Bref, vous l’avez compris, j’ai été
complètement conquis par Le Régiment monstrueux,
sans nul doute un des ouvrages les plus intelligents écrits par Pratchett. Le meilleur
du lot ? Sincèrement, il n’en est pas loin…
Points
Positifs :
-
Sans nul doute le plus intelligent des volumes des Annales du Disque-Monde, un Pratchett au sommet de son art narratif
et qui, en maniant l’humour et le second degré, nous livre une formidable
satyre sociale sur la condition féminine et l’absurdité de la guerre.
-
La place de la femme au sein de la société est, bien entendu, au cœur de cet
ouvrage. Mais le plus intéressant est que si Le Régiment monstrueux se déroule dans un univers de Fantasy de
type moyenâgeux, Pratchett pointe du doigt la condition féminine de nos sociétés
actuelles et la manière dont les femmes sont vues par la religion, la
tradition, les hommes mais aussi par les autres femmes – peut-être leur pires
ennemies, quand on y pense bien.
-
Autre grande thématique de cet ouvrage : la guerre bien évidement ! L’absurdité
de celle-ci transparait totalement dans les pages du roman mais aussi la vie des
soldats en campagne, les rapports entre hommes de troupes et officiers, la
place des sergents, etc.
-
La Borogravie ne vous fait pas penser a certains pays qui ne cessent d’être en
conflit avec ses voisins, qui ne doit sa survit qu’avec une propagande
guerrière ?
-
Le rôle des médias dans les conflits et leur importance quand a la vision que
peut avoir la communauté internationale de tel ou tel pays.
-
Une foule de protagonistes hauts en couleur et qui vous réserveront tous de
sacrées surprises au fil des pages. Il faut dire que, au bout d’un moment, on
cherche les hommes – mais j’en ai trop dit !
-
Des seconds rôles de choix comme Vimaire ou Angua mais aussi le plaisir de
retrouver quelques têtes connues que l’on avait fait connaissance dans La Vérité.
Points
Négatifs :
-
Il y a pas mal de protagonistes dans notre sympathique régiment sauf que, entre
les vrais noms des protagonistes, leurs faux noms et les surnoms, il est
parfois facile de s’y perdre…
Ma
note : 9/10
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