JUPITER'S
CIRCLE
Accoudé
au comptoir d'un restaurant, un client hésitant se fait conseiller la carte par
une serveuse attentionnée, quand soudain la terre se met à trembler. Se
précipitant à l’extérieur, ils découvrent étendu au milieu de gravats un héros
masqué qui peine à se relever. Il s'agit du célèbre Blue-Bolt, membre éminent
de la fameuse équipe de super-héros baptisée Jupiter's Circle. Tout en
récupérant sa torche de puissance retrouvée non loin par un gamin assurément
fan du justicier, le héros leur conseille d'évacuer le plus rapidement possible
vers le nord afin d'échapper à la créature qu'il est en train de combattre.
Cette dernière a la terrible capacité de prendre le contrôle mental des
personnes passant à proximité... En un rien de temps, il s’élève dans le ciel,
bien décidé à remporter un combat qui semble déjà épique. Assis au bord d'un
lit, un homme allume une cigarette tout en discutant avec son amant allongé
lascivement dans son dos. Leur rencontre semble récente et le fait d'un ami en
commun. Tout en se rapprochant, il lui adresse un tendre baiser dans le cou et
l'interroge sur le domaine dans lequel il travaille. Perdu dans ses pensées, il
n'ose répondre...
Jupiter's Circle
Scénario
: Mark Millar
Dessins
: Wilfredo Torres, Davide Gianfelice, Chris Sprouse,
Rich Burchett, Karl Story, Ty Templeton
Encrage : Wilfredo
Torres, Davide Gianfelice, Chris Sprouse, Rich Burchett, Karl Story, Ty
Templeton, Francesco Mortarino, Walden Wong
Couleurs : Ive
Svorcina, Miroslav Mrva
Couverture : Frank
Quitely
Genre : Super-Héros
Editeur : Image Comics
Titre
en vo : Jupiter's Circle
Pays
d’origine : Etats-Unis
Langue
d’origine : anglais
Parution
: 20
octobre 2015
Editeur
français : Panini Comics
Date
de parution : 10 juillet 2019
Nombre
de pages : 296
Liste
des épisodes
Jupiter's
Circle 1-12
Mon
avis : Mark Millar est, indéniablement,
un des auteurs de comics parmi les plus prolifiques de ces dernières années,
multipliant les séries et, accessoirement, les genres puisque le scénariste ne
se limite pas uniquement au genre superhéroique. Pourtant, si certaines œuvres méritent
bel et bien le détour, force est de constater que ce n’est pas toujours le cas
et que certaines des créations de l’écossais sont loin d’être des réussites…
Ainsi, dans le cas qui nous préoccupe aujourd’hui, il faut savoir, avant toute
chose, que ce Jupiter’s Circle est la
préquelle d’un certain Jupiter’s
Legacy, mini-série dont j’avais eu l’occasion de vous dire tout le bien
que je pensais de sa première partie. Hélas, la seconde
qui, apparemment, concluait la saga, avait été loin d’être à la hauteur de ce
que l’on était en droit d’attendre de cette dernière, ce qui m’avait laisser
sur une impression plutôt mitigée vis-à-vis de l’ensemble, d’où, forcément, une
certaine méfiance à l’encontre de ce Jupiter’s
Circle qui, d’entrée de jeu, partait avec un sacré désavantage vis-à-vis de
sa devancière, je veux bien évidement parler de l’absence, aux dessins, de
Frank Quitely… Pourtant, malgré une partie graphique sur laquelle il y aurait énormément
à redire – on alterne entre le moyen et le franchement bof – il apparait, au
final, que Jupiter’s Circle est bien
plus intéressant et réussi qu’on aurait put le penser de prime abord ; au
point même que l’on puisse qualifier cette mini-série comme faisant partie des
réussites du sieur Millar ? Ma foi, nous sommes loin du chef d’œuvre mais
il serait néanmoins dommage de passer à coté d’un comics qui, fort habilement,
revient sur le passé de la première génération de héros de Jupiter’s Legacy, cette espèce d’équipe fortement inspiré de la JLA et où Millar s’en donne à cœur joie
en nous livrant sa version de ces héros de l’âge d’or, de ces hommes et femmes
surhumains de par leurs pouvoirs mais oh combien humains de par leurs défauts –
ainsi, dans Jupiter’s Cercle, les
super héros ont des relations homosexuelles a une époque où cela était
interdit, trompent leurs femmes, jalousent leurs coéquipiers, se demandent s’ils
doivent protéger le statu-quo ou soutenir les revendications de la jeunesse et passent
leur temps à discuter avec la clope au coin des lèvres… L’ensemble est
terriblement efficace, à défaut, bien entendu, d’être franchement original,
cependant, Millar étant suffisamment malin et doué, l’auteur réussit à
maintenir notre intérêt tout au long des douze épisodes qui composent cette
mini-série. Bref, Jupiter’s Circle n’est
certes pas un chef d’œuvre, loin de là, mais pour son coté résolument rétro et
moderne à la fois – de par ses thématiques – il mérite le détour, surtout si
vous êtes fans de super-héros à l’ancienne mais qui seraient loin d’être aussi
lisses que l’image qu’ils donnent au grand public… un peu, finalement, comme
toutes ces figures publiques l’étaient au tournant des années 50/60…
Points
Positifs :
- Une
vision pour le moins intéressante de ces super-héros qui, malgré les
apparences, trompent leurs femmes, ont des relations homosexuelles, jalousent
leurs coéquipiers, sont loin d’être heureux dans leur vie personnelle, se
posent des questions sur ce que devraient être leur rôles a une époque de
grands bouleversements sociétaux, bref, des surhommes terriblement humains de
par leurs faiblesses...
-
L’ambiance très puritaine de l’époque est parfaitement retranscrite ici, de
même que toute l’hypocrisie qui en découlait. Ajoutons à cela quelques figures
historiques qui font leur apparition dans ces pages et on a droit à un beau
voyage vers la fin des années 50.
-
Ce n’est jamais évidant de réussir une préquelle, surtout que Jupiter’s Legacy avait eu, dans l’ensemble,
de bonnes critiques, cependant, il est évidant que Mark Millar à parfaitement
réussit son pari.
-
Une fort belle couverture de Frank Quitely.
Points
Négatifs :
-
Nombreux sont les dessinateurs qui officient sur ce Jupiter’s Circle et, en toute sincérité, je n’ai accroché a aucun d’entre
eux. Enfin, disons que certains livrent une prestation que l’on peut qualifier
de correcte mais sans plus tandis que d’autres sont franchement bof pour ne pas
dire moyens…
-
Dommage qu’on n’en ait pas appris davantage sur les origines des pouvoirs de
nos héros. Finalement, on en restera avec les quelques bribes d’explications
glanées dans Jupiter’s Legacy.
Ma
note : 7,5/10
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