vendredi 9 août 2019

BEASTS OF NO NATION


BEASTS OF NO NATION

Alors que la guerre civile fait rage en Afrique de l’Ouest, elle finit par toucher le village d’Agu, un enfant débrouillard et joyeux. Après une série d’événements tragiques, ce dernier voit son père et son frère mourir devant ses yeux. Perdu et désemparé, il fuit et rejoint, sans le vouloir, une faction de rebelles qui feront de lui un enfant soldat...


Beasts of No Nation
Réalisation : Cary Joji Fukunaga
Scénario : Cary Joji Fukunaga, d'après le roman Beasts of No Nation d'Uzodinma Iweala
Musique : Dan Romer
Production : Netflix, Red Crown Productions, Participant Media
Genre : Guerre, Drame
Titre en vo : Beasts of No Nation
Pays d'origine : États-Unis
Langue d'origine : anglais, twi
Date de sortie : 16 octobre 2015
Durée : 136 mn

Casting :
Abraham Attah : Agu
Idris Elba : le Commandant
Emmanuel Nii Adom Quaye : Strika
Ama K. Abebrese : la mère
Richard Pepple : le père Friday
Francis Weddey : le grand frère
Kurt Egyiawan : 2nd du Commandant
Opeyemi Fagbohungbe : le sergent Gaz
Andrew Adote : le deuxième lieutenant
Jude Akuwudike : le Suprême Commandant Dada Goodblood

Mon avis : Après m’être attardé, ces jours ci, sur les trois premiers volets de l’adaptation cinématographique des Enquêtes du Département V, œuvre du romancier Jussi Adler-Olsen, hier soir, j’ai opéré un virage plutôt conséquent et ait opté pour ce Beasts of No Nation, long métrage de Cary Joji Fukunaga et qui traite d’un sujet malheureusement d’actualité depuis quelques décennies, celui des enfant soldats en Afrique. Terre de conflits par excellence depuis la fin de la colonisation où dictateurs, régimes militaires, révolutionnaires et divers seigneurs de la guerre ne cessent de s’affronter tout en enrichissant les marchands d’armes occidentaux ou chinois, l’Afrique est, malheureusement, le continent où il y a le plus d’enfants soldats. Un sujet grave, donc, intéressant, mais malheureusement peu abordé au cinéma – il faut dire que celui-ci ne s’intéresse que bien trop rarement au sort du continent africain, un peu comme nos médias passent facilement sous silence les conflits locaux, probablement parce que la mort de milliers de noirs est moins importante que les états d’âmes d’un petit français bien de chez nous… Du coup, ce Beasts of No Nation mérite le détour, ne serais-ce que pour sa thématique, mais aussi, et surtout, parce que nous avons ici affaire a un bon film, incontestablement. Il faut dire que nous sommes ici a mille lieux du cinéma hollywoodien de base et que rien, absolument rien ne nous est occulté : ainsi, les horreurs de la guerre, les morts, les blessures, les assassinats sont montrés à l’écran… mais en sachant qu’il s’agit d’enfants, des enfants, souvent très jeunes, qui tuent, qui torturent, qui assassinent et qui, bien évidement, se font tuer. Cela nous donne un bon petit florilège de scènes très dures voir insupportables mais qui n’en restent pas moins parfaitement représentatives du particularisme de ces conflits oubliés pour ne pas dire occultés de par chez nous. Bien entendu, ce qui ressort le plus de ce film, c’est la superbe performance du jeune Abraham Attah qui interprète Agu : chapeau bas pour cet enfant qui devait avoir sensiblement treize ans lors du tournage et qui livre ici une prestation que l’on peut qualifier d’exceptionnelle. Difficile de ne pas être toucher par celui-ci, par le sort de son personnage, surtout qu’on se dit que, malheureusement, même si Beasts of No Nation est une fiction, sa thématique, elle, est bien réelle et que, encore aujourd’hui, au moment où j’écris ces lignes, des enfants, par milliers, combattent et meurent en Afrique, ce, sans que l’on voit une quelconque solution a ce problème. Bref, un film à voir, indéniablement, surtout si vous êtes sensibles à ce sujet là…


Points Positifs :
- Un film magnifique qui traite superbement bien d’une problématique majeure de notre époque : le sort des enfants soldats dans le continent africain.
- Une thématique rarissime au cinéma et qui est traitée, ici, sans le moindre fard puisqu’on nous montre toute l’horreur du sort de ces enfants soldats sans complaisance : assassinats, combats, viols, morts nous sont ainsi montrées, certains scènes étant choquantes mais néanmoins indispensables pour mieux saisir la réalité de la chose.
- La superbe performance du jeune Abraham Attah qui crève indéniablement l’écran.
- Notons également celle d’Idris Elba, tout bonnement parfait en chef de guerre sadique et manipulateur de génie.

Points Négatifs :
- Un dernier tiers peut-être un poil trop court selon moi. J’aurai aimé que le film dure un peu plus longtemps…
- Certaines scènes très dures risquent de choquer un public plus sensible ; après, ces dernières sont nécessaires.

Ma note : 8/10

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