LES
SEPT SAMOURAÏS
En
1586, à l'époque Sengoku, dans un Japon médiéval ravagé par des guerres civiles,
les paysans sont fréquemment opprimés par des guerriers qui les rançonnent. Une
troupe de bandits à cheval s'apprête à attaquer un village mais décide de
reporter l'attaque en attendant la prochaine récolte. Un des paysans, Yohei, a
surpris la discussion et court aussitôt avertir les autres villageois. Ces
derniers sont effondrés, à l'exception de Rikichi, qui essaie de trouver une
solution. Ils finissent par consulter Gisaku, l'Ancien du village, qui, à la
surprise de tous, rejoint l'avis de Rikichi et conseille d'engager des
samouraïs pour défendre le village. Quatre villageois partent donc dans le
bourg le plus proche pour recruter des samouraïs. Ils logent avec des ouvriers
saisonniers. La tâche s'annonce délicate : le premier qu'ils abordent, offusqué
par leur demande, refuse violemment, invoquant une question d'honneur. Dix
jours passent et le découragement gagne les paysans qui finissent par se disputer.
Ils sont alors témoins d'un évènement qui provoque un attroupement : un vieux
samouraï, Kanbei, a accepté de sauver un enfant qu'un voleur retient en otage
dans une grange. Il se déguise en bonze afin de déjouer la méfiance du bandit,
qu'il tue. Alors que les paysans suivent Kanbei, bien décidés à l'aborder, ils
sont devancés par deux samouraïs ayant assisté à la scène : Katsushiro, le plus
jeune, implore respectueusement Kanbei de le prendre comme disciple, mais
celui-ci, annonçant qu'il est un rōnin, cherche à l'en dissuader ; Kikuchiyo,
l'autre guerrier, s'approche ensuite mais ses manières rustres et son allure de
fanfaron déplaisent au vieux samouraï qui s'éloigne avec Katsushiro. Les
paysans parviennent toutefois à aborder Kanbei mais celui-ci est perplexe : il
estime qu'au moins sept samouraïs seront nécessaires pour défendre le village,
alors que Gisaku n'avait demandé de n'en engager que quatre. Kanbei semble sur
le point de refuser, évoquant à la fois sa lassitude des combats et la
difficulté de recruter autant de bons samouraïs contre des repas pour unique
récompense, mais l'intervention d'un ouvrier lui fait alors prendre conscience
du sacrifice consenti par les paysans : ceux-ci offrent du riz aux samouraïs
alors qu'eux-mêmes ne se nourrissent que de millet. Kanbei accepte ainsi de les
aider.
Les Sept Samouraïs
Réalisation : Akira
Kurosawa
Scénario : Akira
Kurosawa, Shinobu Hashimoto et Hideo Oguni
Musique : Fumio
Hayasaka (orchestration : Masaru Satō)
Production : Tōhō
Genre : chanbara,
jidai-geki, action, drame et aventure
Titre
en vo : Shichinin no samurai
Pays
d'origine : Japon
Langue
d'origine : japonais
Date
de sortie : 26 avril 1954
Durée : 207
mn
Casting :
Takashi Shimura : Kanbei Shimada, le sensei
Toshirō
Mifune : Kikuchiyo, le « faux » rōnin
Yoshio
Inaba : Gorobei Katayama
Seiji
Miyaguchi : Kyuzō
Minoru
Chiaki : Heihachi Hayashida
Daisuke
Katō : Shichiroji
Isao
Kimura : Katsushiro Okamoto
Yoshio
Tsuchiya : Rikichi
Yukiko
Shimazaki : la femme de
Rikichi
Keiko Tsushima : Shino
Kamatari Fujiwara : Manzo
Yoshio Kosugi : Mosuke
Bokuzen Hidari : Yohei
Kokuten
Kōdō : Gisaku, le vieil homme
Jirō
Kumagai : le fils de Gisaku
Haruko
Toyama : la belle-fille de Gisaku
Junpei
Natsuki : un paysan
Toku
Ihara : un paysan
Noriko
Honma : une paysanne
Jun
Tatara : un ouvrier
Chisao
Sakai : un ouvrier
Takeshi
Seki : un ouvrier
Atsushi
Watanabe : le vendeur de
manjū
Sōjin
Kamiyama : le prêtre
aveugle, joueur de biwa
Noriko
Sengoku : la fille du riche fermier
Yasuhisa
Tsutsumi : un paysan
devant la ferme
Isao
Yamagata : le puissant
rōnin
Gen
Shimizu : le samouraï qui repousse
violemment la demande du paysan
Tatsuya
Nakadai : un rōnin marchant dans le
bourg
Ken
Utsui : un rōnin marchant dans le
bourg
Eijirō
Tōno : le bandit kidnappeur
Toranosuke
Ogawa : le grand-père de l'enfant
kidnappé
Hiroshi
Sugi : l'aubergiste
Shinpei
Takagi : le chef des brigands
Toshio
Takahara : le brigand au
fusil
Masanobu
Ōkubo : le brigand du toit
Kichijirō
Ueda : le premier espion
Senkichi
Ōmura : le brigand qui s'enfuit
Shin
Ōtomo : le second du chef
Mon avis :
Il m’aura fallut du temps, énormément de temps (plus de sept ans et demi) pour
vous parler de ce véritable monument du septième art qu’est Les Sept Samouraïs, sans nul doute l’un
des plus grands films de tous les temps, mais bon, comme il est de coutume de
le dire : mieux vaut tard que jamais, et, quelque part, c’est avec une immense
fierté que je vais enfin consacrer un billet a ce qui est tout bonnement mon
film préféré, tous genres confondus. Bon, d’entrée de jeu, la problématique qui
se pose avec un tel chef d’œuvre, c’est que, depuis sa sortie, il y a de cela
plus de six décennies, tout a été dit ou presque sur ce film : critiques
élogieuses, nombreux hommages, œuvres inspirées comme, bien entendu, la plus
réussie, Les Sept Mercenaires. Du
coup, que puis-je ajouter de plus, que pourrais-je trouver de nouveau, chose,
sincèrement, complètement impossible ?! Ma foi, a part vous dire a quel
point ce long métrage m’a marquer, a quel point il fait partie des rares films
que je peux voir et revoir sans ressentir le moindre sentiment de lassitude (quoi
que sur ce coup, cela faisait un bail) mais aussi, a quel point je trouve que
tout est parfait de la première a la dernière minute, je ne vois pas ce que je
pourrais vous dire d’autre… et encore, la aussi, ce ne serait même pas une nouveauté,
tout cela ayant été dit depuis longtemps par des critiques professionnels ayant
bien plus de talent que moi. Car la chose est dite : devant un tel chef d’œuvre,
devant un tel monument du cinéma nippon et mondial tout court, je ne saurait
rendre justice a ses intrinsèques qualités… je ne suis pas suffisamment doué
pour cela. Mais bon, affirmer qu’avec Les
Sept Samouraïs, Akira Kurosawa a réaliser le film parfait, que malgré les
plus de trois heures que dure celui-ci, on ne s’ennui pas une seule seconde et
que tout, absolument toutes les scènes, tous les dialogues sont indispensables,
que l’histoire, bien entendu, est bien plus profonde qu’on ne pourrait le
penser et que, forcément, tout cela n’est pas qu’un simple affrontement entre
samouraïs d’un coté et bandits de l’autre, non, comme il est dit a la fin, les
véritables vainqueurs, se sont les paysans… Et puis, les acteurs, ah oui, les
acteurs… Toshirō Mifune bien sur, l’acteur fétiche de Kurosawa et qui joue un
faux samouraï au grand cœur et qui crève l’écran a chaque apparition, mais
aussi l’extraordinaire Takashi Shimura, le héros de ce film, le chef des
samouraïs, plus âgé et sage que ses comparses… Mais bon, pour ce qui est des
acteurs, que dire, tous mériteraient d’être mis en avant, et ce, qu’ils jouent
des samouraïs ou des paysans. Bref, vous l’avez compris, avec Les Sept Samouraïs, nous touchons là a
ce que l’on appelle communément un chef d’œuvre, quelque chose de grandiose, d’énorme
et d’intemporel tout simplement parfait de bout en bout. Alors bien sur, comme
j’adore, que dis-je, comme je vénère ce film, probablement ne suis-je pas
objectif, mais qu’importe, sur ce coup, je ne pense pas me tromper et si, forcément,
suivant les gouts personnels de chacun, certains auront des préférences pour d’autres
longs métrages, ce qui est sur, c’est qu’au panthéon du septième art, Les Sept Samouraïs se trouve au sommet,
et cela, personne ne m’enlèvera cette idée qui est d’ailleurs plus qu’une idée,
une évidence !
Points
Positifs :
- Un
chef d’œuvre, tout simplement, et là, tout est dit ou presque. Rares sont les
films qui peuvent se targuer d’appartenir a cette caste réservée de monuments
du septième art mais il est incontestable que Les Sept Samouraïs en fait partie.
-
Tout est parfait de la première a la dernière minute du film : que ce soit
l’intrigue, la thématique générale qui met en avant l’interaction entre les différentes
classes de la population et la quasi-impossibilité d’en changer, les personnages,
tous plus charismatiques les uns que les autres, la mise en scène de Kurosawa
tout simplement parfaite, certaines scènes devenues cultes, la musique, bref,
comme je vous le disais, tout, absolument tout !
-
Les Sept Samouraïs dure plus de trois
heures et on ne s’ennui pas une seule seconde ; c’est suffisamment rare
pour ne pas le signaler.
-
Ah, Toshirō Mifune, comment ne pas reconnaitre que celui-ci brille de mille
feux dans ce film ? Fils de paysan devenu un vrai-faux samouraï, bourru, vantard,
fantasque, cherchant la reconnaissance, il n’en possède pas moins un cœur d’or.
Une grande performance d’acteur.
-
Takashi Shimura dans son rôle de samouraï âgé et plus sage que ses compagnons
en jette pas mal également. Et puis, la scène où il apparait et où il se
déguise en moine pour sauver un enfant est un modèle du genre.
-
Il a quand même la classe le personnage de Kyuzō : expert du sabre, charismatique au possible, c’est le
samouraï par excellence et sa mort, tué d’une balle par traitrise, sans qu’il
puisse combattre, est tellement navrante au vu de son immense talent qu’elle en
est devenue culte.
- Les scènes de morts sont superbes : que ce
soit de simples quidams ou des personnages importants, nous sommes aux
antipodes du cinéma hollywoodien où les héros mettent trois plombes à mourir
tout en tapant la discute : ici, un coup de sabre, une balle et c’est fini !
Bref, c’est crédible !
- Ne croyez pas que les paysans n’ont pas un grand rôle
à jouer, bien au contraire ; ceux-ci sont les véritables vainqueurs de l’histoire,
comme il est dit a la fin.
- On a même droit à une petite histoire d’amour qui,
bien entendu, finira mal.
- Mine de rien, Les
Sept Samouraïs est un film qui regorge de pas mal de scènes humoristiques.
- Même les inconditionnels de la lutte des classes y
trouveront leur compte…
Points
Négatifs :
-
Hein, quoi, comment, mais où voulez vous que je trouve des défauts a un tel
chef d’œuvre ? Bien évidement, tout cela dépendra des gouts personnels de
chacun et certains n’accrocheront pas a ce film (noir et blanc, trop long, trop
de blabla), mais bon, personnellement, il n’y a rien à redire sauf que l’image,
forcément, accuse son âge…
Ma note : 10/10
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